
Des départs explosifs, des écarts millimétrés
Dès le coup d’envoi, le ton est donné : dans la série AC1, Black Pearl, le Botin 56 de Stefan Jentsch, s’impose sur le fil lors de la première manche, après avoir pris le dessus sur Jolt 3 dans un duel haletant. Six secondes seulement séparent les deux bolides en temps compensé. En AC2, Callisto, mené par Jim Murray, réalise une journée parfaite avec deux victoires nettes, notamment grâce à un départ canon au vent arrière et une domination sans partage dans les manœuvres.
« Il fallait repartir de zéro après la Channel Race », confie Abby Ehler, mid-bow sur Black Pearl. « Plus de monde à bord, plus de précision, plus d’agressivité. Mais c’est surtout notre cohésion qui fait la différence. On se relève, ensemble. »
Tactique de haute voltige et coups durs
L’inshore racing dans le Solent, c’est un jeu d’échecs sous stéroïdes. Dans la deuxième course, rallongée à 25 milles nautiques, les équipages doivent jongler entre les bascules de vent, les effets de site et les courants. Jolt 3 prend rapidement l’avantage et résiste au retour de Zen, qui termine à 29 secondes seulement. Derrière, le suspense reste total avec Django WR51 et ROST Van Uden séparés par 24 secondes à l’arrivée.
En AC2, Beau Ideal s’offre une victoire sur l’eau dans la deuxième manche, mais c’est à nouveau Callisto qui rafle la mise après calcul du temps compensé, avec 70 secondes d’avance. Back to Black arrache la troisième place pour trois petites secondes face à Jolt 6.

Entre puissance et imprévus
Le vent n’a pas été le seul à faire des dégâts. Red Bandit casse son gréement dès la première manche, Jolt 6 et Caro déchirent leurs spis dans les manœuvres. Le soutien mutuel reste pourtant exemplaire : l’équipage de Rán, avec Bouwe Bekking à bord de la chase boat, escorte Red Bandit jusqu’à bon port. Applaudissements nourris sur le quai.
« Le Solent ne pardonne rien », résume Ben Saxton, tacticien de Jolt 6. « Un jibe raté, un choix de voile douteux, et vous perdez six places. Mais on reste dans le match. »

Rien n’est joué
Après trois courses, le Yacht Club de Monaco mène d’un petit point devant le Royal Hong Kong Yacht Club. La bataille pour la troisième marche du podium est serrée entre le Royal New Zealand Yacht Squadron et le Yacht Club Costa Smeralda.
Steve Hayles, navigateur sur Rán, conclut : « On a tout eu : grains, soleil, 60° de rotation, 25 nœuds de vent. C’est éreintant, mais terriblement excitant. On est là pour ça. »
La suite s’annonce explosive. Et dans cette Admiral’s Cup version 2025, rien n’est jamais acquis - sauf l’adrénaline.