Transat Jacques Vabre : ainsi soient-îles

Par Figaronautisme.com/Transat Jacques Vabre

Les îles Trindade et Martin Vaz et Fernando de Noronha se voient être franchies, et pour les trimarans les plus rapides le sprint final jusqu’à la Martinique est entamé. Le Maxi Edmond de Rothschild de Franck Cammas et Charles Caudrelier toujours en tête. Le sud reste dans les compas des monocoques, qui passent l’île de Sal et étudient de près le point d’entrée du Pot-au-noir. Suite à une avarie majeure sur son bout-dehors, le Class40 HBF-Reforest’Action a été contraint d’abandonner ce matin. Kito de Pavant et Gwen Gbick remontent au près vers le détroit de Gibraltar.

Class40, route vers le sud pour la tête de flotte

Les Class40 approchent de la marque de leur parcours puisque la flotte doit laisser l’île de Sal, au nord-est du Cap Vert, à tribord. Aussi, les options sont multiples. Ils ont le choix de continuer à avancer vers le sud et contourner l’ensemble des îles cap verdiennes pour éviter une zone sans vent, ou bien passer à l’intérieur de l’archipel afin de jouer les effets de site. “La question est par où cela passera le mieux, il y a quand même des zones sans vent. Ça a l’air de bien passer par le sud pour aller chercher les alizés, nous allons donc probablement faire le grand tour” expliquait Simon Koster (Banque du Léman) ce matin. En effet, pour les premiers, le choix est au sud car faire du tribord trop tôt pourrait les ralentir. Leur poursuivants n’auront pas la même problématique puisqu’ils pourront se glisser en dessous de cette zone sans vent et glisser, en route quasi-directe vers la Martinique. Les écarts s’amoindrissent, mais les prochains jours pourraient aussi voir le classement fortement bouleversé.

A noter l’abandon de HBF - Reforest’action. Le duo Kito de Pavant et Gwen Gbick a vu son bout-dehors exploser sous la pression du gennaker alors qu’il naviguait à 20 nœuds. Sans cet élément de gréement, il est impossible d’envoyer les voiles d’avant essentielles pour la suite du parcours comme les spis, le code 0, le code 5. Dans un mot reçu cette nuit, l’équipage dit : “La décision a été vite prise. On fait demi-tour. Nous abandonnons donc la course. Nous nous dirigeons maintenant vers le nord et le détroit de Gibraltar , distant de plus de 1000 milles. Il nous faudra sans doute une bonne semaine. La déception est grande, à la hauteur de l'énergie de toute l'équipe depuis des mois pour optimiser le bateau mais il faut accepter ces coups du sort.. ce n'est pas le premier et malheureusement pas le dernier…"

Imoca, glisser dans un alizé perturbé

Inchangée depuis deux jours, la première place du classement est conservée par LinkedOut qui creuse l’écart avec ses deux concurrents proches, Charal et Apivia. Les 60 pieds n’ont pour l’instant pas été trop ralentis dans la zone de convergence intertropicale, mais tout peut encore arriver puisque l’activité nuageuse s’étale encore sur 250 milles devant leurs étraves. Alors que les conditions sont pour l’instant agréables pour les équipages du deuxième groupe, avec des glissades sous spi dans un alizé peu perturbé, les prochains jours leur donneront du fil à retordre avec une zone de convergence intertropicale moins clémente que pour les premiers. “Il y a beaucoup d’incertitudes avec ce Pot-au-noir, nous avons vu les premiers passer beaucoup plus est que d’habitude, nous allons l’appréhender comme nous pouvons” expliquait Loïs Berrehar (Nexans - Art & Fenêtres) à la vacation ce matin. “Nous approchons de ce qui peut ressembler à une zone de convergence. Les routages ne nous font pas aller beaucoup plus ouest que les premiers, mais nous allons recaler cela dans la journée car cela n’est pas encore clair.

Fernando de Noronha dans le viseur des Ocean Fifty

Lancés depuis hier sur un bord de vitesse vers Fernando de Noronha, les multicoques de 50 pieds atteignent leur marque de parcours. 60 milles derrière Primonial, toujours en tête au classement de ce matin, la deuxième place est disputée par trois duos, Koesio, Leyton et Solidaires en Peloton - Arsep. Même si Armel Tripon et Benoit Marie (Les P’tits Doudous) n’ont pas réussi à s’échapper avec Leyton à la suite d’une erreur de placement et de choix de voile, les milles défilent et l’esprit de compétition à bord reste intact. “Nous avons perdu le fil avec Leyton, c’est forcément un peu frustrant. C’était une erreur de placement et de choix de voile. Les écarts se sont créés assez facilement. Nous n’avons pas de code 0, ce qui nous pénalise dans les zones de transition. Mais bon la route est encore longue, il nous reste beaucoup de portant et nous avons un bateau qui a beaucoup de potentiel dans ces conditions !” Les empannages à venir en remontant vers les Antilles pourraient encore rouvrir le jeu installé sur la flotte.

Ultime, second passage du Pot-au-noir

Avec 35 nœuds affichés sur le compteur de vitesse, le Maxi Edmond de Rothschild avale les milles en direction de leur seconde marque de parcours, San Pedro et San Paulo, qu’ils devront laisser à bâbord avant de mettre cap vers La Martinique. Le défi pour les premiers sera de négocier un second passage de zone de convergence intertropicale qui semble encore peu stable et pourrait bien les faire ralentir sur le dernier tronçon du parcours.

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Nathalie Moreau
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Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Charlotte Lacroix
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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