Ambrogio Beccaria et Nicolas Andrieu (Alla Grande Pirelli), vainqueur de la Transat Jacques Vabre en Class40
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Le temps de course de Alla Grande Pirelli est de 18 jours 12 heures 21 minutes 55 secondes. Il a effectué les 3750 milles du parcours entre Le Havre et Fort-de-France à la vitesse de 9,10 noeuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 5 381.51 milles à la vitesse moyenne de 12,11 noeuds (sur l’eau).
Les premières réactions au ponton
L’arrivée
Nicolas : « C’est énormément de bonheur. Et pour moi, de passer la ligne, cela a été aussi pour moi un sentiment de délivrance, parce que j’ai trouvé l'intensité de la compétition extrêmement forte, avec les bateaux proches de nous, comme avec les bateaux lointains sur des routes opposées. »
Ambrogio : « Cela fait quelques heures qu’on sait qu’on va gagner. On s’interdisait complètement de le dire. C’est énorme, c’est très beau ! »
La route Sud
Nicolas : « Avec les informations qu’on avait, c’est le choix qui nous semblait le plus probable. Mais personne n’avait toutes les cartes en main. Il y avait une part de réussite. À partir du moment où on avait choisi, cette option, la meilleure chose qu’on pouvait faire, c’était d’abord de finir premier de notre groupe, puis de courir contre la montre et de faire du mieux possible. Cette ambivalence là, elle n’était pas facile à gérer. »
Ambrogio : « Les routes étaient assez kif-kif en termes de probabilités. Quand on a pris la décision, il y a dix jours, il n’y avait pas de vent, zéro. Statistiquement, la route sud ne pouvait pas être pire. Et on avait aussi déjà investi pas mal de milles pour aller vers alizés. On n'allait pas les jeter pour repartir au nord. On trouvait ça plus cohérent. On fait la Jacques Vabre, on va dans les alizés et on y reste ! »
Le bateau 100% Italien
Ambrogio : « On a une machine incroyable. On se sent plus ou moins tout le temps les plus rapides. Pour un bateau de course, c’est incroyable. Il est super polyvalent, il accepte plein de choses. Après, il est très exigeant, mais on a fait que le régler toute la course. Et d’ailleurs, le pilote barre mieux que nous ! Mais on est resté à l’écoute, et on a trouvé des nouveaux modes de conduite. »
Nicolas : « C’était super enrichissant. La manière dont on maniait le bateau avant la course et maintenant, elle n’a rien à voir. On a appris chaque jour. C’est ma première transat en course. Je voyais ces 15 jours, comme quelque chose d'assez long, et au final ça passe vite, avec tout le temps, des choses à apprendre et à améliorer. À l’arrivée, on a un haut niveau de maîtrise de ce bateau, et c’est assez agréable. Je ne connais pas très bien la Class40, que j’ai découverte ces six derniers mois. Le bateau n’a pas de trou. En plus d'être polyvalent, il est aussi performant tout le temps. On pratique un sport mécanique à bord d’un prototype ; alors c’est bien d’avoir de bons pilotes, mais une bonne machine c’est essentiel. »
Le binôme
Ambrogio : « Avant la course, on n’a pas eu beaucoup de temps pour se connaître. C’est notre 3e course. On a appris à se connaître sur cette Jacques Vabre. J’ai découvert que Nico a un côté très sincère et surtout j’ai vu que dans les moments les plus durs, c’est là qu’il rebondit le plus haut… Un peu comme une petite balle de tennis ! Cela m’a donné plein d’énergie, parce que je me sens un peu fonctionner comme ça. Dans une course en double, où tu partages tout, on s’emmenait vers le haut tout le temps. Dès qu’on avait un moment dur, on trouvait beaucoup de force.»