David Samzun, Maire de Saint-Nazaire « il y a toujours quelque chose à faire et à découvrir à Saint-Nazaire »
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Comment s'est passé le déconfinement ?
« Concernant la réouverture des plages, on s’attendait à ce que le Premier ministre ferme les plages de façon définitive mais je ne partageais pas ce point de vue car à Saint-Nazaire nous n’avons pas de grandes forêts, pas de montagnes mais la plage et l’océan. Notre front de mer est extrêmement fréquenté dès que le temps le permet, et marcher sur la plage, se baigner, pêcher… c’est un besoin de profiter de son environnement mais c’est aussi une question de cohésion sociale. Tout le monde n’a pas la chance d’être confiné dans des grandes maisons avec jardin et cet environnement gratuit est d’une nécessité absolue. J’étais donc ravi que le Premier ministre ait donné cette possibilité de demande de dérogation auprès du Préfet et donc nous avons ouvert les plages dès que l’on a pu y compris les plans d’eau. Nous allons relancer à la période estivale la base nautique située sur le front de mer de Saint-Nazaire, en plein centre-ville, car je souhaite développer la culture nautique. »
Il y a de nombreuses plages sur le territoire de Saint-Nazaire ?
« Nous avons 20 plages, dont trois en Pavillon Bleu, aussi bien des grandes plages que des petites criques. Une n’ouvrira qu’à partir du 15 juillet (la plage de la Courance) car c’est un lieu de raccordement des éoliennes situées au large du Croisic et le câble sous-marin arrive sur cette plage. La météo de cet hiver et le confinement ont entraîné un peu de retard dans les travaux. Le principe de plage dynamique n’est plus en place depuis mardi matin, la bronzette est de nouveau permise ! »
« Autre bonne nouvelle : nous avons obtenu la dénomination « Commune touristique » le 18 mai 2020 pour une durée de cinq ans. C’est une vraie reconnaissance et l’aboutissement d’un long travail pour cette mandature de participer à créer une image positive de Saint-Nazaire, qui conjugue ville industrielle et ville plaisir, ouverte sur le monde et aux touristes. Pour obtenir ce label, il faut répondre à trois critères importants : un office de tourisme classé, une programmation d’animations pérenne d’une année sur l’autre et une capacité d’hébergement de la population non permanente autour de 25%. Ce label vient compléter celui de « Ville d’Art et d’Histoire » que nous avons obtenu l’année dernière, et les Pavillons Bleus. »
Quand seront rouverts l'ensemble les principaux sites touristiques ?
« Sur l’ensemble des sites touristiques, on rouvre le tout pour le 27 juin en respectant tous les protocoles. Je pense que cette saison, qui sera si particulière, pourra être une opportunité pour Saint-Nazaire. Les grands déplacements à l’international vont être limités et du coup l’enjeu pour la ville, c’est la première expérience, capter des nouveaux visiteurs. On a encore parfois l’image d’une ville industrielle, un peu âpre et grise… et lorsque l’on découvre son centre-ville, son front de mer, son bassin industriel avec la construction d’avions, de paquebots de croisière… les gens sont ravis et agréablement surpris, et ils reviennent nous visiter. »
Quels sont vos atouts pour attirer les estivants des quatre coins de France ?
« Nous avons une importante clientèle parisienne qui arrive par le TGV et une clientèle locale mais le tourisme s’est enclenché grâce à l’activité industrielle, avec ces grands paquebots par exemple. Aujourd’hui, nous arrivons à conjuguer une ville industrielle qui vit toute l’année avec une ville balnéaire, ses commerces, ses restaurants et ses activités. Saint-Nazaire arrive à conjuguer tout cela, c’est ce que j’appelle « la ville plaisir » : c’est une ville dans laquelle il faut pouvoir travailler, se loger et prendre soin de son environnement, avec trois gros sujets pour ce dernier point : la Loire, pour son développement économique et industrielle, notre façade Atlantique pour laquelle nous sommes l’épicentre entre la Vendée et le Morbihan, ainsi que le parc régional de Brière qui est un poumon vert exceptionnel. Grâce à tout cela, quelle que soit la météo, il y a toujours quelque chose à faire à Saint-Nazaire et à découvrir. »
Quelle est votre position concernant le rachat des Chantiers de l'Atlantique par Fincantieri ?
« Je n’imagine pas une seule seconde que l’Europe et que la France laissent vendre à l’Italie (groupe Fincantieri) notre fleuron industriel dans tout ce débat de la ré-industrialisation du pays, et ce qui me gêne particulièrement ce sont les relations commerciales entre Fincantieri et la Chine, dont on sait à terme que cela peut devenir une réelle concurrence. Il nous faut conserver ce savoir-faire et cette industrie. Il est vrai que cette crise mondiale du Covid-19 peut amener quelques inquiétudes concernant le marché de la croisière mais ce que je constate au moment où je m’exprime, il n’y aucune annulation de commandes de paquebots. Le militaire nous commande la construction de quatre ravitailleurs de pétroliers et la ministre de la Défense nous a également annoncé que le porte-avion sera construit à Saint-Nazaire. Nous venons également d’enregistrer une commande de sous-station électrique. Ce savoir-faire et cette stratégie industrielle sont de véritables atouts face à cette crise mondiale. »