Congrès mondial de la nature : les projets phares en biodiversité marine à l'Ifremer
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En tant qu'institut de recherche leader en sciences océaniques, l’Ifremer s'engage pour la préservation de la nature à travers ses projets de recherche. En voici quelques exemples.
Le coelacanthe : un poisson centenaire, vulnérable par sa longévité
Le cœlacanthe, espèce emblématique en évolution, peut au moins vivre 100 ans, mais avec une période de gestation de 5 ans et une reproduction vers 55 ans. Ces résultats ont été publiés en juin par des chercheurs de l’Ifremer et du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, ils bouleversent la connaissance de cette espèce : déjà classée en grand danger par l'UICN, elle est beaucoup plus vulnérable qu'on ne le pensait.
Premières mesures de plastiques dans les grands fonds en Méditerranée
Pour la première fois à de telles profondeurs en Méditerranée, une équipe regroupant des scientifiques français, monégasques et italiens a pu analyser des déchets marins et des microplastiques jusqu’à 2200 m de fond. Résultat : les grands fonds sont des zones d’accumulation importante de nos déchets, avec un impact marqué sur la faune. Les scientifiques recommandent d’accroître les efforts de prévention, car cette pollution est impossible à éliminer dans des environnements aussi inaccessibles.
Sciences participatives : 4 000 déchets d’engins de pêche signalés en quelques mois. Continuons notre action ensemble pour réduire cette pollution !
En quelques mois suite au lancement du programme de sciences participatives Fish & Click, l’équipe du laboratoire « Technologie et biologie halieutique » de l’Ifremer de Lorient a reçu près de 700 signalements. 4 000 déchets d’engins de pêche ont ainsi été identifiés en mer et sur le littoral de Bretagne, de Normandie et des Hauts-de-France via le site internet et l’application mobile créés par l’Ifremer. Ces données permettront de proposer des solutions pour la gestion des engins perdus et d’orienter les recherches sur des engins de pêche biodégradables dans le cadre du projet européen Indigo. Alors gardez encore l’œil ouvert et continuez à nous signaler les déchets d’engins de pêche que vous observez sur le littoral et en mer !
Observer les coraux profonds pour mieux les protéger : un observatoire unique dans le golfe de Gascogne
Un observatoire va être installé cet été dans un canyon sous-marin au large de la Bretagne, à 1000 mètres de profondeur. L’enjeu est de mieux connaitre et protéger les coraux d’eau froide, dont l’état de conservation est encore incertain : ils sont menacés par les activités humaines, et les scientifiques ont besoin de ce suivi en continu pour comprendre leurs modes de vie et de reproduction. La première mission en mer partira de Brest le 4 aout, et certaines plongées ont été retransmises en direct à Oceanopolis entre le 14 et le 20 aout.
Conservation des récifs d'hermelles : de l'utilité d'avoir de bons voisins et un bon patrimoine génétique
Longtemps dans l’ombre, l’existence de l’hermelle, un petit ver marin, architecte en chef d’étonnants récifs de sable, est éclairée grâce au projet scientifique REEHAB (REEf HABitats), piloté par l’Ifremer. Dans ce cadre, deux études publiées au printemps montrent la diversité génétique de l’espèce et les communautés marines qui peuplent ses récifs. Ces résultats scientifiques confirment le rôle écologique primordial joué par l’hermelle et donnent des clés pour sa conservation.
La microalgue qui se cache derrière les eaux vertes de Bretagne
Depuis une première observation en 1982, on repère presque chaque année des eaux colorées vertes qui s’étendent du Finistère Sud aux côtes Vendéennes. Sous l’influence de la Loire et de la Vilaine, cette zone est en effet la plus vulnérable du littoral Atlantique au phénomène dit « d’eutrophisation », lié aux rejets domestiques (comme les eaux usées), agricoles (comme les engrais) et industriels. Cette eutrophisation a pu conduire à des mortalités de poissons et de bivalves le long du littoral Atlantique. Un projet de recherche est en cours pour mieux comprendre la microalgue associée à ces eaux vertes. Identifier les microalgues à l’origine de la ciguaterra dans les Caraïbes Un nouveau projet vise à développer dest outils moléculaires et toxicologiques pour améliorer le suivi des microalgues à l’origine de la ciguatera dans les Caraïbes, une intoxication alimentaire survenant après la consommation de certaines espèces de poissons et d’invertébrés marins. Ce projet financé par l’AFD est porté par des équipes de l’Ifremer basées en Martinique et en métropole. Il sera mené en étroite collaboration avec l’ANSES et la NOAA et concernera une dizaine d’états caribéens (Mexique, Panama, Guatemala, Colombie, Vénézuela, Cuba, Jamaïque, Trinidad & Tobago…).