Ces îles françaises aux noms d'animaux

L’île aux Oiseaux - Bassin d’Arcachon
Posée entre les passes du Bassin d’Arcachon, cette île plate couverte de tamaris et de bruyères est un véritable repaire pour les ornithologues amateurs. On y croise hérons, aigrettes et parfois même des balbuzards. Le nom de l’île ne laisse d’ailleurs aucun doute : plus de 250 espèces d’oiseaux y sont recensées, particulièrement en période migratoire. Autrefois pâturage pour le bétail des habitants du bassin, l’île conserve des traces de cette époque, comme la Pointe aux Chevaux, sur sa partie sud. En navigation, l’île est un passage quasi obligatoire. De nombreux bateaux jettent l’ancre à distance pour admirer les célèbres cabanes tchanquées sur pilotis, emblèmes du bassin. À marée haute, le tour de l’île en annexe ou en kayak est un vrai plaisir.
L’île aux Chevaux - Sud de Houat (Morbihan)
Située entre Hoëdic et Houat, cette île minuscule et sauvage ne compte plus de chevaux, mais en conserve le souvenir dans son nom. Jadis utilisée comme zone de pâturage, elle est aujourd’hui inhabitée et protégée. Les plaisanciers en route vers Belle-Île ou Quiberon aiment faire une pause au large, notamment pour ses fonds marins poissonneux. L’île aux Chevaux est un spot de plongée apprécié, notamment pour ses tombants, ses laminaires et la clarté de son eau. Même sans descendre à terre, l’escale vaut le détour, surtout si l’on prend le temps d’un apéritif au mouillage, avec vue sur une Bretagne restée brute.
L’île aux Cerfs - Archipel des Sept-Îles (Côtes-d’Armor)
Appelée parfois l’île Le Cerf, cet îlot rocheux isolé au nord de Perros-Guirec fait partie de l’archipel protégé des Sept-Îles, classé réserve naturelle depuis 1976. L’accès à terre y est interdit, mais la navigation à proximité permet d’admirer la richesse ornithologique du site : fous de Bassan, macareux moines, cormorans huppés... D’où vient son nom ? Certains avancent une origine liée à sa forme rappelant un cervidé vu du ciel, d’autres y voient une corruption de noms plus anciens comme « Le Bouc ». En voilier, la boucle autour de l’archipel, avec passage au large de l’île aux Moines, reste l’un des plus beaux itinéraires côtiers du nord Bretagne.
L’île aux Moutons - Sud Finistère
Ce petit îlot de 5 hectares, situé entre Mousterlin et l’archipel des Glénan, ne compte plus aucun mouton depuis bien longtemps, même si ce fut un temps le cas. Aujourd’hui, l’île attire les passionnés d’ornithologie, car elle accueille chaque été des colonies de sternes, dont la rare sterne de Dougall. Elle est aussi connue pour son phare blanc à bandes rouges, construit en 1878, visible depuis le large. Les plaisanciers qui croisent dans la zone apprécient la tranquillité de cette escale peu fréquentée, où l’on peut mouiller temporairement selon les conditions. Le lieu invite à la contemplation plus qu’à la promenade, car la flore y est fragile et l’accès limité.
L’île de la Jument - Golfe du Morbihan
À l’intérieur du golfe, cette île privée couverte de pins et d’arbres fruitiers attire l’oeil par sa silhouette douce et ses criques abritées. Le nom poétique de « Jument » viendrait, selon une vieille légende locale, de la forme que prennent les remous du courant, semblables à une crinière au galop. Bien que l’on ne puisse y accoster librement, elle reste une escale de charme, à observer depuis le mouillage, entre deux balades autour des autres îles du Golfe. Dans la région, beaucoup d’îles portent aussi des noms animaliers : Logoden (« souris » en breton), ou Gavrinis, célèbre pour son cairn, dont le nom signifie « île de la chèvre ».
Les Lions de Mer et de Terre - Saint-Raphaël (Var)
Deux rochers abrupts qui surgissent de la Méditerranée à l’entrée de Saint-Raphaël. Le Lion de Mer et le Lion de Terre doivent leur nom à une légende antique : des monstres marins pétrifiés par Poséidon. Aujourd’hui, ils attirent plongeurs, photographes et plaisanciers, notamment pour les statues immergées qui reposent à leurs pieds - une vierge, une sirène... En annexe, on peut les contourner facilement, mais la baignade reste l’activité phare. Par mer calme, la visibilité sous-marine y est excellente et les fonds, riches en gorgones et poissons, séduisent même les snorkelers débutants. Un passage obligé lors d'une navigation côtière entre Cannes et Saint-Tropez.
À bord, chaque île se dévoile autrement. Le long des côtes françaises, ces noms animaliers deviennent des invitations à lever l’ancre, à ralentir et à explorer. Car si ces îles portent des histoires venues du passé, elles n’ont jamais été aussi vivantes pour celles et ceux qui prennent le temps de les aborder par la mer.
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