Mike Horn : « Construire un bateau plus grand pour former plus de jeunes »

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Après plus de quatre ans à parcourir le monde, l’expédition Pangaea de Mike Horn a pris fin à Monaco en décembre. L’occasion de revenir avec l’explorateur sur son aventure hors du commun.

Après plus de quatre ans à parcourir le monde, l’expédition Pangaea de Mike Horn a pris fin à Monaco en décembre. L’occasion de revenir avec l’explorateur sur son aventure hors du commun.

Figaro Nautisme : Quel était l’objectif de l’expédition Pangaea ?

Mike Horn : Nous voulions donner l’opportunité à des enfants des quatre coins du monde intéressés par la nature et la préservation de notre environnement de participer à une expédition leur permettant de voir la beauté de notre planète. Je ne voulais pas leur montrer à quel point elle est détruite mais au contraire leur montrer sa beauté pour leur donner espoir, leur montrer comment utiliser la science pour effacer l’empreinte de l’homme sur l’élément naturel. Nous avons récolté de nombreuses informations tout au long de notre périple.

Pourquoi avoir choisi d’embarquer des enfants dans l’aventure ?

La plupart du temps, on fait des recherches puis on écrit un livre qui finit dans une librairie et dont on ne parle plus après. A un moment dans la vie, on se doit d’appliquer tout ce que la science nous offre. Et la plus grande source d’énergie qui n’est pas utilisée, ce sont les jeunes. Les adultes consomment les ressources de la planète pour gagner de l’argent, alors que les enfants de 15 à 20 ans ne sont pas encore influencés. Ils se moquent de la politique ou de l’économie. Quand on travaille avec un jeune, c’est comme si on travaillait sur une page blanche. Nous ne les avons pas choisi au hasard. Nous avons choisi ceux qui seront les décideurs de demain. Grâce à cette expérience, les décisions qu’ils prendront plus tard prendront en compte l’environnement plus que l’argent. On a travaillé avec des jeunes qui peuvent changer des choses dans les cinq ou dix ans à venir.

Combien d’enfants aviez-vous à bord ?

On a essayé d’avoir à chaque fois deux enfants de chaque continent, sauf de l’Antarctique. Nous avions 12 enfants maximum sur chaque expédition. Chaque groupe d’enfants est resté environ quatre semaines à bord, voyage inclus. Quand j’ai lancé ce projet, les gens se demandaient qui allait envoyer ses enfants avec moi, loin de chez eux dans des endroits tels que l’Himalaya, désert de Gobi ou le pôle sud. Mais finalement, les écoles ont demandé que leurs meilleurs élèves participent à l’expédition et deviennent ambassadeurs de la planète.

Quel bilan tirez-vous de votre expédition ?

Je suis parti en 2008 pour quatre ans et demi qui m’ont emmenés sur les sept continents et dans chaque élément que la nature propose, de la jungle à la glace, en passant par la mer, la toundra, le désert, les rivières ou encore les montagnes. En tout, le site de l’expédition a reçu 58 millions de visites, c’est beaucoup. Ca a fait beaucoup de buzz auprès des jeunes enfants. Une fois rentrés, ils ont monté leurs propres projets chez eux. On ne pensait pas qu’ils seraient aussi motivés par la sauvegarde de notre planète. L’avenir est entre leurs mains. Ils travaillent dessus, tout cela est très positif. Et puis il n’y a plus d’accident ou d’incident pendant l’expédition. Des scientifiques et des médecins nous ont aidé à travailler avec les enfants. Nous avons réussi à changer la vision du monde de ces jeunes. Ce qu’ils ont vu ou appris restera en eux toute leur vie.

Quels sont vos projets pour le futur ?

Je viens de rentrer après quatre ans et demi d’expédition mais c’est temporaire. Je ne suis pas capable de rester à un endroit. Et puis on ne peut pas arrêter maintenant. Les ambassadeurs qu’on a formés gèrent aujourd’hui 400 projets autour du monde. On a une responsabilité vis à vis de ces jeunes explorateurs. On se doit de les soutenir, de communiquer, et de continuer à faire grandir notre communauté de jeunes autour du monde. Je veux construire un bateau plus grand pour naviguer plus vite en emmener plus de jeunes à bord. Cela nous permettra de passer plus de temps sur chaque continent et de former plus d’enfants. J’envisage un bateau qui puisse traverser l’Atlantique en trois jours, aller à 50 nœuds, et pouvant accueillir 100 enfants à bord. L’expédition Pangaea n’est que la première phase de ce que je veux réaliser.

Diaporama
L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…