Joyeux anniversaire au bikini !

S’il y a bien un vêtement qui fait penser au Brésil, c’est le bikini. Pourtant, contrairement aux apparences, le bikini n’a pas été créé au Brésil mais en France. Il a même été porté pour la première fois par une parisienne en 1946. Avant 1946, on ne trouve pas de maillots de bain à proprement parler, mais des tenues de bain. En effet, à partir du 19ème siècle, les médecins commencent à recommander les bains de mer. La mer cesse d’être vue comme dangereuse, comme cela pouvait être le cas au Moyen-âge. Cependant, pas question pour les femmes de porter une tenue moulante ! Pour des raisons de moralité, les femmes se devaient d’être couvertes et de dissimuler un maximum leurs formes. Les costumes de bain étaient volumineux et imitaient les tenues de ville. Paradoxalement, les femmes de l’Antiquité étaient bien moins pudiques. Les gymnastes romaines portaient au IVème siècle une tenue constituée seulement d’un bandeau qui couvrait la poitrine et d’une culotte de maillot, proche de celles que l’on voit actuellement. Au fur et à mesure, au cours du 20ème siècle, les mentalités évoluent et le maillot de bain va devenir plus petit, plus pratique et moins stricte, bien que l’on soit encore loin du bikini actuel. En 1907, la nageuse et actrice australienne, Annette Kellermann reçoit tout de même une amende par la police de Boston pour avoir osé porter un maillot de bain sans manches, pourtant mieux adapté à la pratique de sa discipline… Cet incident pousse à un changement de législation et, en 1915, les femmes américaines commencent à porter des maillots de bain dits « une pièce ». Vers 1940, le maillot « deux pièces », porté par les stars hollywoodiennes se popularise. Culotte haute, hanches couvertes et nombril masqué, il est l’incarnation de la pin-up américaine. En 1946, le bikini est inventé par 2 créateurs français, séparément. Jacques Heim appelle le sien atome du fait de ses petites dimensions, et Louis Réard, bikini , du nom de l’atoll de Bikini dans le Pacifique. Ce dernier espérait concurrencer l’explosion de la bombe atomique ayant lieu le même jour, c’est-à-dire le 1er juillet 1946, sur l’atoll. L’expression « être une bombe atomique » prend alors tout son sens. Le bikini est né et va progressivement construire sa légende. Si le bikini commence à se répandre en France, et surtout à Saint-Tropez, il est plus mal vu à l’étranger et notamment aux Etats-Unis. Les américains, soumis au code de censure Hays ou Motion Picture Production Code depuis mars 1930, voient le bikini comme trop indécent pour l’autoriser. Pendant ce temps-là, Brigitte Bardot arbore fièrement un bikini au festival de Cannes de 1953. En 1960, nouveau tournant dans l’histoire du bikini. Il fait sa grande entrée dans la culture populaire, notamment par le biais du cinéma et de la musique. Il devient iconique. Le bikini blanc d’Ursula Andres dans James Bond contre Dr No en 1962 marque durablement les esprits. Un critique américain écrira même sur l’actrice « «l’actrice Ursula Andress remplit un bikini mouillé comme elle ferait gonfler deux spinnakers sous le vent.» . En 1960, Bryan Hyland interprète  une chanson devenue culte sur le bikini, reprise en français par Dalida sous le titre « Itsi bitsi petit bikini ».

Plus réservé à la bombe atomique, le bikini se répand alors comme une traînée de poudre, jusqu’à devenir la tenue standard de bord de mer. A partir des années 70, certaines femmes font même tomber le haut ! Symbole de l’émancipation féminine, le bikini continue depuis 70 ans de se réinventer sans jamais se démoder, se déclinant sous toutes les variations du suffixe kini : monokini, trikini… Si vous n’avez pas pu partir en vacances et porter votre bikini cet été, l’exposition "Le bikini a 70 ans" - Galerie Joseph-Froissart - du 5 juillet au 30 août 2016, revient pour vous sur l’histoire du bikini et sur ses pièces phares.