
Comment s'organise la SNSM depuis le début de la crise du coronavirus ?
"Dans toutes nos stations de sauvetage, les Sauveteurs en mer ont maintenu l'alerte, prêts à répondre aux demandes du CROSS ou du MRCC, et à prendre la mer en quelques minutes pour porter secours. Mais les Sauveteurs sont aussi secouristes, justement. Leur action s'est redéployée à terre, au service des malades et de la population. En de multiples points du territoire, les stations et les centres des nageurs sauveteurs ont pris des initiatives d'assistance aux personnes en lien avec les préfectures, les ARS et les municipalités."

La mobilisation des stations SNSM est-elle aussi forte que d'habitude compte tenu de cette situation particulière ? Vos actions changent probablement...
"Les préfets maritimes ont interdit toute sortie à la mer de plaisance. Les plaisanciers représentent 80% de nos interventions du temps normal. Notre activité de sauvetage et d'assistance a donc été fortement réduite. Depuis un mois, nous intervenons sur les pêcheurs professionnels en difficulté, nous avons fait des évacuations sanitaires de marins du commerce, des transports sanitaires depuis les îles, et de temps à autre une recherche d'homme à la mer.
Après un mois de confinement, pourriez-vous tirer un premier bilan ?
"Ces nouvelles activités d'assistance à terre ont connu un réel succès, et nos sauveteurs ont été valorisés, différemment bien sûr. Par exemple, ils ont convoyé des malades dans les TGV médicalisés, ils ont accueilli les patients dans les centres Covid, ils ont organisé des courses alimentaires pour les personnes âgées. Le dévouement des Sauveteurs en mer est sans limite !
Une fois la crise sanitaire passée, avez-vous des projets pour la SNSM ?
"Notre première préoccupation sera d'être en pleine capacité opérationnelle pour la saison estivale. Durant l'année scolaire, nous formons les nageurs sauveteurs qui sécurisent 40% des plages françaises. La fermeture des piscines, provoquée par le confinement, a retardé ces formations. Nous allons mettre les bouchées doubles pour rattraper ce retard. Pour l'avenir à plus long terme, nous poursuivons nos travaux de consultation des bénévoles pour définir notre feuille de route « CAP 2030 », pour les dix prochaines années. En tête des grands enjeux, le renforcement du soutien des bénévoles, en termes de formation et de support technique, et leur meilleure participation aux décisions."
Qu'en est-il du financement et des appels aux dons pour la SNSM en 2020 ?
"La crise économique qui suivra la pandémie pourrait impacter fortement les capacités du public à nous aider. Néanmoins, les besoins de la SNSM pour la formation des sauveteurs, leur équipement et le renouvellement de notre flotte de sauvetage n’ont pas changé avec le confinement et sont toujours aussi importants. La générosité des donateurs nous est donc absolument indispensable. Mais nous avons confiance, car nous savons que l'action des Sauveteurs en mer bénévoles est connue et appréciée."