Entretenir son bateau : une passion éclairée par la raison

Culture nautique

Posséder un bateau, c’est bien plus qu’une simple acquisition. C’est s’immerger dans une aventure où chaque vague, chaque souffle de vent, tisse une relation intime avec la mer. Mais cette connexion exige un engagement : l’entretien. Plus qu’un impératif pratique, il s’agit d’une démarche à la fois économique et écologique, renforcée par les réalités actuelles. Dans un monde où les coûts des bateaux neufs explosent, où les délais de livraison s’allongent, et où la préservation de l’environnement devient cruciale, prendre soin de son embarcation est une déclaration d’amour à la mer, doublée d’un acte de bon sens.

Posséder un bateau, c’est bien plus qu’une simple acquisition. C’est s’immerger dans une aventure où chaque vague, chaque souffle de vent, tisse une relation intime avec la mer. Mais cette connexion exige un engagement : l’entretien. Plus qu’un impératif pratique, il s’agit d’une démarche à la fois économique et écologique, renforcée par les réalités actuelles. Dans un monde où les coûts des bateaux neufs explosent, où les délais de livraison s’allongent, et où la préservation de l’environnement devient cruciale, prendre soin de son embarcation est une déclaration d’amour à la mer, doublée d’un acte de bon sens.

L’économie de l’entretien face à l’investissement dans le neuf

Les dernières années ont vu une flambée des prix dans l’univers nautique. La hausse des matières premières et les tensions logistiques ont propulsé les coûts des bateaux neufs à des niveaux inédits. Un voilier de 35 pieds, autrefois accessible pour 150 000 €, dépasse désormais les 200 000 €. Les bateaux à moteur n’échappent pas à cette tendance, avec des hausses de 20 à 30 % sur de nombreux modèles. À cela s’ajoutent des délais de livraison atteignant souvent 18 mois. Dans ce contexte, l’entretien d’un bateau existant devient une alternative judicieuse.

Un budget annuel compris entre 3 % et 10 % de la valeur du bateau permet de maintenir ce dernier en parfait état. Cela inclut les vérifications de gréement, les interventions sur la coque, les entretiens mécaniques, et d’autres ajustements. Par exemple, entre 2 000 et 10 000 € suffisent pour entretenir un voilier de 10 mètres, bien en deçà du coût d’un modèle neuf. En prime, un bateau bien entretenu conserve mieux sa valeur, offrant à la revente une majoration de 15 à 30 % par rapport à un navire négligé.

Réparer plutôt que remplacer : un choix intelligent

Un bateau n’est pas une simple machine : c’est un compagnon d’aventures, dont l’usure peut être ralentie par des soins réguliers. Plutôt que de succomber à l’appel du neuf, optimiser l’existant s’avère souvent plus judicieux. Ainsi, remplacer un moteur fatigué coûte jusqu’à 20 000 €, mais une révision approfondie, facturée moins de 2 000 €, suffit souvent à lui offrir de longues années supplémentaires.

Le gréement, élément crucial de tout voilier, illustre également cette logique. Renouveler entièrement le gréement dormant d’un bateau de 35 pieds revient à environ 8 000 €, bien loin des 200 000 € d’un voilier neuf. Ces chiffres démontrent que rénover et entretenir permettent non seulement de naviguer avec confiance, mais aussi de préserver un capital précieux.

Entretenir son bateau ne se résume pas à repousser l’achat d’un neuf. C’est aussi un moyen d’économiser à long terme. Une coque propre, par exemple, réduit de 10 à 20 % la consommation de carburant, ou améliore les performances sous voile. Sur une saison, ces gains se chiffrent en centaines d’euros. Par ailleurs, un contrôle préventif des éléments critiques évite des réparations coûteuses, comme le remplacement d’un mât après un démâtage, ou d’un moteur endommagé par une fuite. Investir dans des inspections régulières, même modestes, offre un retour sur investissement significatif. Chaque euro consacré à un entretien préventif en épargne souvent des milliers en réparations majeures.

Un choix responsable pour l’environnement

Au-delà des considérations économiques, l’entretien de son bateau s’inscrit dans une démarche écologique. La construction de bateaux neufs consomme d’importantes ressources naturelles : aluminium, résines, bois précieux, énergie… Prolonger la vie de son embarcation actuelle réduit cet impact. En choisissant des produits respectueux de l’environnement pour son entretien et en limitant la consommation de carburant, on participe activement à la préservation des écosystèmes marins. Entretenir son bateau, c’est ainsi minimiser l’empreinte écologique tout en continuant à profiter des joies de la navigation.

Un engagement qui renforce le lien avec son bateau

Prendre soin de son bateau est aussi une affaire de cœur. Nettoyer la coque, vérifier les voiles, entretenir les winches : ces gestes rituels traduisent une véritable complicité avec l’embarcation. Chaque intervention, aussi modeste soit-elle, prépare le bateau pour de futures escapades. Michel, propriétaire d’un voilier d’âge mûr, témoigne avec passion : « À chaque couche de peinture ou chaque pièce remplacée, je me dis que mon bateau est prêt pour une décennie de plus. C’est un pacte silencieux entre lui et moi. »

Ces moments passés au port, à bricoler ou à échanger avec d’autres navigateurs, sont autant d’occasions de renforcer son expertise et de nouer des liens avec une communauté de passionnés.

La sagesse d’un entretien réfléchi

Entretenir son bateau, c’est conjuguer passion et raison. C’est un choix éclairé dans un marché où le neuf devient de moins en moins accessible. C’est une manière de préserver les richesses naturelles et de valoriser un patrimoine unique. Et surtout, c’est une promesse de plaisir renouvelé, à chaque sortie en mer. Chaque coup de pinceau, chaque vérification, est un pas vers de nouvelles aventures, en toute sérénité.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…