Trucs et astuces : naviguer en solitaire en toute sécurité

Culture nautique

Nul besoin d’imaginer prendre le départ du Vendée Globe ou de la Route du Rhum pour avoir des envies de naviguer en solitaire. Des navigations bien spécifiques qui nécessitent une préparation méticuleuse et une organisation sans faille pour un plaisir en mer décuplé.

Nul besoin de se lancer sur le Vendée Globe ni de le remporter (comme Charlie Dalin) pour connaître le bonheur d’une navigation en solitaire. ©Vincent Curutchet / Alea
Nul besoin d’imaginer prendre le départ du Vendée Globe ou de la Route du Rhum pour avoir des envies de naviguer en solitaire. Des navigations bien spécifiques qui nécessitent une préparation méticuleuse et une organisation sans faille pour un plaisir en mer décuplé.

Naviguer en solitaire : un choix ou une nécessité ?
Par nécessité ou par choix, les raisons de naviguer en solitaire sont multiples. Une navigation en solitaire n’est pas très difficile en soi, surtout avec les équipements modernes. Ils facilitent en effet grandement la vie du marin solitaire ou en équipage réduit, novice ou familial quand une seule personne est en charge du bateau.

Un bateau adapté au solo
Si votre prochaine navigation en solitaire se limite à quelques heures en mer et est exceptionnelle, votre bateau ne demande qu’une préparation sommaire. Mais attention, même dans ce cas et a fortiori si vous naviguez souvent seul – vous devrez en référer à votre assureur. Cette démarche effectuée, il vous faut un bateau en parfait ordre de marche. Il n’est pas question d’appareiller avec un moteur qui démarre une fois sur deux ou dont les drisses ou écoutes sont en fin de vie.
Ceci étant dit, le meilleur ami du navigateur solitaire est le pilote automatique. Sans lui, la navigation devient vite impossible. Comment imaginer barrer 24h/24 lors d’une navigation un peu longue ? Si vous envisagez de partir plusieurs jours, embarquez même les pièces de rechanges pour effectuer les réparations en cas de pannes. La caisse à outils du bord doit être complète pour pouvoir réagir vite et bien en cas d’avarie.

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La plupart des bateaux modernes voit toutes les manœuvres revenir au cockpit. Si ce n’est pas le cas sur le vôtre, cette adaptation est plus qu’utile en cas de « solo ». Moins on se balade sur le pont, mieux on se porte. Un winch électrique (ou une manivelle de winch électrique) simplifie bien la vie du solitaire. Quand on navigue seul, on se repose moins et donc, on se fatigue plus vite. CQFD ! Tout ce qui évite d’entamer ses réserves physiques et alors bon à prendre. Dans le même ordre d’idées, les télécommandes (de guindeau/pilote, etc.) sont bien pratiques pour éviter de courir partout sur le pont. Quant à celle du du pilote, il est impératif de l’avoir toujours sur soi, pour une simple et évidente raison de sécurité !

Un équipement spécifique pour la sécurité

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Seul en mer : une bonne préparation et un équipement Adhoc – de l’AIS au radar en passant par la ligne de vie et le gilet autogonflant…- s’imposent !


Le plus grand danger guettant le navigateur solitaire est la chute à la mer. Imaginez une seconde voir votre bateau s’éloigner sans avoir aucun moyen de le rejoindre... Si s’attacher est une règle de bon sens en équipage, a minima dès que la météo l’exige ; en solitaire il n’est pas question de monter sur le pont sans être harnacher. Idéalement, la ligne de vie doit être installée au milieu du pont et la longe assez courte pour que la chute à la mer soit impossible ou tout au moins improbable. Porter son gilet gonflable en toute circonstance et tout aussi obligatoire. Enfin, si vous tombez à l’eau, il faut impérativement pouvoir vous libérer de votre longe pour éviter d’être trainé par le bateau. Equipez votre gilet d’un mousqueton largable sous tension. Une fois libéré, vous pourrez activer la télécommande du pilote que vous avez dans votre poche… Restera à remonter à bord grâce à une échelle déployable depuis l’eau. Dans l’équipement de sécurité indispensable, pensez aussi à la balise personnelle qui vous permettra d’alerter les secours en cas de besoin. Cette balise doit pouvoir se fixer facilement sur le gilet de sauvetage ou se ranger dans une poche. Attention à ne pas la laisser dans le tiroir de la table à cartes…
Enfin, être équipé pour suivre les évolutions de la météo est encore plus essentiel qu’en équipage : gérer un coup de vent seul sur un bateau est forcément plus compliqué qu’en équipage !

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En solitaire, la chute à la mer est toujours présente à l’esprit. Indispensable de prévoir, en amont, un système pour remonter à bord et pour contacter les secours. © SNSM – Pierre Paoli

Les problèmes de la veille et du sommeil
En mer, on se doit d’assurer une veille permanente, ce qui est forcément délicat, en solitaire. Comme il n’est pas possible de ne pas dormir du tout, l’idéal est de faire comme les marins de course au large : dormir par tranche de 15 à 20 mn et faire un tour sur le pont pour s’assurer de ne pas se trouver sur une route de collision et que les conditions de mer et de vent n’ont pas changé. Pour tenir ce rythme, le secret est de faire des micro siestes régulièrement y compris dans la journée. Les équipements modernes (radar, AIS, détecteurs de radars, systèmes de vision automatique…) sont d’une aide précieuse mais ne suffisent pas et ce en aucun cas, à remplacer la veille. Vous en serez donc quitte pour des nuits morcelées. Mais rassurez-vous, si les premiers jours sont compliqués, on prend vite le rythme imposé par la navigation en solitaire.

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Grand ou petit bateau, en solitaire, il est imprudent de se retrouver sur le pont sans être attaché

La gestion du stress d’une navigation en solitaire
Même le chef de bord le plus expérimenté va connaître, avant d’appareiller en solitaire, une montée d’adrénaline liée à cette navigation tout de même particulière. Il est donc essentiel – comme dans le cas d’une navigation en double – d’avoir préparé très soigneusement sa navigation selon la météo prévue. Caps à suivre, amers, feux et balises rencontrés, heures estimatives des virements de bord, zones de repli « au cas où », et bien sûr avoir anticipé l’arrivée qu’elle se passe dans un mouillage ou un port.
Les premières heures à bord sont plus stressantes, le temps de s’amariner et d’adapter son rythme de sommeil. Pour éviter de vous rajouter des corvées, préparez vos premiers repas avant le départ. Vous n’aurez ainsi qu’à les réchauffer pour vous donner du tonus. Puisqu’on en est au repas, l’alcool en solitaire est totalement déconseillé. En solo, il faut être 100 % de ses capacités mentales pour prendre rapidement la bonne décision qui s’impose.
A ce propos, Florence Artaud avait l’habitude de ne quitter sa bannette – même si un bruit étrange l’avait réveillée – qu’après avoir compté jusqu’à 10. Le meilleur moyen d’arriver – disait-elle - sur le pont bien réveillée, apte à agir et à prendre les bonnes décisions…

Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…