
Naviguer en solitaire : un choix ou une nécessité ?
Par nécessité ou par choix, les raisons de naviguer en solitaire sont multiples. Une navigation en solitaire n’est pas très difficile en soi, surtout avec les équipements modernes. Ils facilitent en effet grandement la vie du marin solitaire ou en équipage réduit, novice ou familial quand une seule personne est en charge du bateau.
Un bateau adapté au solo
Si votre prochaine navigation en solitaire se limite à quelques heures en mer et est exceptionnelle, votre bateau ne demande qu’une préparation sommaire. Mais attention, même dans ce cas et a fortiori si vous naviguez souvent seul - vous devrez en référer à votre assureur. Cette démarche effectuée, il vous faut un bateau en parfait ordre de marche. Il n’est pas question d’appareiller avec un moteur qui démarre une fois sur deux ou dont les drisses ou écoutes sont en fin de vie.
Ceci étant dit, le meilleur ami du navigateur solitaire est le pilote automatique. Sans lui, la navigation devient vite impossible. Comment imaginer barrer 24h/24 lors d’une navigation un peu longue ? Si vous envisagez de partir plusieurs jours, embarquez même les pièces de rechanges pour effectuer les réparations en cas de pannes. La caisse à outils du bord doit être complète pour pouvoir réagir vite et bien en cas d’avarie.
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La plupart des bateaux modernes voit toutes les manoeuvres revenir au cockpit. Si ce n’est pas le cas sur le vôtre, cette adaptation est plus qu’utile en cas de « solo ». Moins on se balade sur le pont, mieux on se porte. Un winch électrique (ou une manivelle de winch électrique) simplifie bien la vie du solitaire. Quand on navigue seul, on se repose moins et donc, on se fatigue plus vite. CQFD ! Tout ce qui évite d’entamer ses réserves physiques et alors bon à prendre. Dans le même ordre d’idées, les télécommandes (de guindeau/pilote, etc.) sont bien pratiques pour éviter de courir partout sur le pont. Quant à celle du du pilote, il est impératif de l’avoir toujours sur soi, pour une simple et évidente raison de sécurité !
Un équipement spécifique pour la sécurité

Le plus grand danger guettant le navigateur solitaire est la chute à la mer. Imaginez une seconde voir votre bateau s’éloigner sans avoir aucun moyen de le rejoindre... Si s’attacher est une règle de bon sens en équipage, a minima dès que la météo l’exige ; en solitaire il n’est pas question de monter sur le pont sans être harnacher. Idéalement, la ligne de vie doit être installée au milieu du pont et la longe assez courte pour que la chute à la mer soit impossible ou tout au moins improbable. Porter son gilet gonflable en toute circonstance et tout aussi obligatoire. Enfin, si vous tombez à l’eau, il faut impérativement pouvoir vous libérer de votre longe pour éviter d’être trainé par le bateau. Equipez votre gilet d’un mousqueton largable sous tension. Une fois libéré, vous pourrez activer la télécommande du pilote que vous avez dans votre poche... Restera à remonter à bord grâce à une échelle déployable depuis l’eau. Dans l’équipement de sécurité indispensable, pensez aussi à la balise personnelle qui vous permettra d’alerter les secours en cas de besoin. Cette balise doit pouvoir se fixer facilement sur le gilet de sauvetage ou se ranger dans une poche. Attention à ne pas la laisser dans le tiroir de la table à cartes...
Enfin, être équipé pour suivre les évolutions de la météo est encore plus essentiel qu’en équipage : gérer un coup de vent seul sur un bateau est forcément plus compliqué qu’en équipage !

Les problèmes de la veille et du sommeil
En mer, on se doit d’assurer une veille permanente, ce qui est forcément délicat, en solitaire. Comme il n’est pas possible de ne pas dormir du tout, l’idéal est de faire comme les marins de course au large : dormir par tranche de 15 à 20 mn et faire un tour sur le pont pour s’assurer de ne pas se trouver sur une route de collision et que les conditions de mer et de vent n’ont pas changé. Pour tenir ce rythme, le secret est de faire des micro siestes régulièrement y compris dans la journée. Les équipements modernes (radar, AIS, détecteurs de radars, systèmes de vision automatique...) sont d’une aide précieuse mais ne suffisent pas et ce en aucun cas, à remplacer la veille. Vous en serez donc quitte pour des nuits morcelées. Mais rassurez-vous, si les premiers jours sont compliqués, on prend vite le rythme imposé par la navigation en solitaire.

La gestion du stress d’une navigation en solitaire
Même le chef de bord le plus expérimenté va connaître, avant d’appareiller en solitaire, une montée d’adrénaline liée à cette navigation tout de même particulière. Il est donc essentiel - comme dans le cas d’une navigation en double - d’avoir préparé très soigneusement sa navigation selon la météo prévue. Caps à suivre, amers, feux et balises rencontrés, heures estimatives des virements de bord, zones de repli « au cas où », et bien sûr avoir anticipé l’arrivée qu’elle se passe dans un mouillage ou un port.
Les premières heures à bord sont plus stressantes, le temps de s’amariner et d’adapter son rythme de sommeil. Pour éviter de vous rajouter des corvées, préparez vos premiers repas avant le départ. Vous n’aurez ainsi qu’à les réchauffer pour vous donner du tonus. Puisqu’on en est au repas, l’alcool en solitaire est totalement déconseillé. En solo, il faut être 100 % de ses capacités mentales pour prendre rapidement la bonne décision qui s’impose.
A ce propos, Florence Artaud avait l’habitude de ne quitter sa bannette - même si un bruit étrange l’avait réveillée - qu’après avoir compté jusqu’à 10. Le meilleur moyen d’arriver - disait-elle - sur le pont bien réveillée, apte à agir et à prendre les bonnes décisions...
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.