
Alors, monstre inconnu ou simple baleine en mauvais état ? Dans l’immense majorité des cas, la réponse est bien moins excitante qu’espéré. Une fois analysés par des biologistes marins, ces cadavres bizarroïdes se révèlent être des espèces tout à fait identifiées : baleines, requins, cachalots, calmars, lamantins... Leur état avancé de décomposition suffit à les rendre méconnaissables, donnant l’illusion de créatures nouvelles - voire surnaturelles.
Les cas les plus spectaculaires (et les plus décevants)
Mai 2017, Indonésie : une gigantesque masse de chair de 15 mètres, puante et filandreuse, s’échoue à Seram Island. Certains crient au kraken. Verdict des scientifiques : un rorqual commun. Rien d’anormal, à part l’état du cadavre.
2003, Chili : à Los Muermos, une carcasse de 12 mètres pour 5 tonnes intrigue les riverains. Il faudra un an d’analyses ADN pour identifier ce qu’on croyait être une espèce inconnue... Un cachalot, encore.
2001, Canada : à Fortune Bay, même scénario. Cette fois, la dépouille de 6 mètres finit elle aussi par rejoindre la famille des cachalots.
Bref, la déception est souvent à la hauteur de l’emballement médiatique.
It's 40 feet long, rotting on a beach in Indonesia, and what the heck is it? Whale? Giant squid? Kraken? https://t.co/21tmnb4OYe
— josh fischman (@jfischman) 13 mai 2017
Mais certains mystères tiennent bon...
Quelques cas résistent encore à l’identification, et c’est là que les globsters alimentent les fantasmes :
1997, Tasmanie : une créature de 5,6 mètres s’échoue sur Four Mile Beach. Elle pèse 4 tonnes, possède des sortes de tentacules, est couverte de poils blancs, et personne ne parvient à dire de quoi il s’agit. Certains témoins parlent d’un croisement entre une pieuvre et un morse. Aucune analyse n’a tranché depuis.
1990, Écosse : un animal poilu de 3,7 mètres, échoué dans les Hébrides, reste tout aussi inexpliqué. L’apparence évoque un mélange d’espèces marines totalement incohérent, avec des structures évoquant des plumes.
Ces quelques cas non résolus alimentent encore les discussions en cryptozoologie, cette branche controversée qui s’intéresse aux animaux non reconnus par la science.
Aussi intrigants soient-ils, les globsters ne sont pas sans risque. Leurs tissus en décomposition peuvent émettre des gaz toxiques ou abriter des bactéries dangereuses. Mieux vaut donc les observer de loin, laisser faire les spécialistes... et éviter de rêver trop vite à la découverte du siècle.