Comment reconnaître un cosmétique respectueux de l’océan ? (2/3)

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Crème solaire, shampoing, démaquillant, exfoliant… autant de produits qui, une fois rincés, prennent parfois le chemin direct de l’océan. Et ce, même sans baignade : via les eaux usées, nombre de substances contenues dans les cosmétiques échappent aux stations d’épuration et terminent leur course dans les milieux aquatiques. Heureusement, des alternatives existent. Mais comment faire la différence entre un vrai soin respectueux de la mer, et un produit au greenwashing bien huilé ? Voici les bons réflexes à adopter.

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Crème solaire, shampoing, démaquillant, exfoliant… autant de produits qui, une fois rincés, prennent parfois le chemin direct de l’océan. Et ce, même sans baignade : via les eaux usées, nombre de substances contenues dans les cosmétiques échappent aux stations d’épuration et terminent leur course dans les milieux aquatiques. Heureusement, des alternatives existent. Mais comment faire la différence entre un vrai soin respectueux de la mer, et un produit au greenwashing bien huilé ? Voici les bons réflexes à adopter.

1. Décrypter les listes INCI : apprendre à identifier les suspects
L’INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) est la liste officielle des ingrédients d’un produit cosmétique. Si elle peut ressembler à une formule de chimie, c’est pourtant là que tout se joue. Plusieurs substances sont connues pour leur effet nocif sur la faune marine, même à très faible dose.
Voici quelques ingrédients à éviter en priorité :
o Oxybenzone (benzophenone-3) et octinoxate (ethylhexyl methoxycinnamate) : deux filtres UV chimiques très utilisés dans les crèmes solaires, interdits à Hawaï depuis 2021 car responsables du blanchissement des coraux.
o Octocrylène, homosalate, avobenzone : d’autres filtres UV soupçonnés d’agir comme perturbateurs endocriniens chez les espèces marines.
o Silicones volatils comme cyclopentasiloxane (D5) : peu biodégradables et persistants dans les milieux aquatiques.
o Triclosan, un antibactérien présent dans certains dentifrices et gels mains, très toxique pour les algues et invertébrés aquatiques.
Astuce : des applications comme Yuka, INCI Beauty ou Clean Beauty peuvent aider à identifier rapidement les ingrédients problématiques.

Avant de continuer votre lecture, n’hésitez pas à (re)découvrir la première partie : Comment les cosmétiques polluent les océans ?

2. Bannir les microplastiques et polymères solubles
De plus en plus de produits de soin et de maquillage intègrent des microplastiques solides ou des polymères dits "solubles" mais non biodégradables, comme épaississants ou texturisants. Une fois évacués par les canalisations, ces résidus ne se dégradent pas et s’accumulent dans les chaînes alimentaires marines.
À éviter :
o Polyethylene (PE), polypropylene (PP), polymethyl methacrylate (PMMA) : microplastiques solides, souvent utilisés dans les exfoliants ou les dentifrices.
o Acrylates copolymer, carbomer, PVP (polyvinylpyrrolidone) : polymères solubles non biodégradables.
Bon réflexe : privilégier les exfoliants à grains naturels (noyaux de fruits, sucre, marc de café) et les produits portant la mention "sans microplastiques", à condition qu’elle soit certifiée.

3. Rechercher les labels crédibles et les certifications sérieuses
La jungle des logos cosmétiques peut être difficile à décoder. Voici ceux qui méritent votre attention pour leur sérieux environnemental :
o Cosmos Organic / Cosmos Natural (Ecocert, BDIH, Soil Association...) : interdiction des ingrédients pétrochimiques les plus controversés, critères sur la biodégradabilité des formules.
o Nature & Progrès : un des labels les plus exigeants, avec des engagements sur la provenance des ingrédients, l’absence totale de substances de synthèse, et une démarche globale respectueuse de la planète.
o Reef Safe ou "Respectueux des coraux" : attention, ce n’est pas encore un label officiel. Certains l’utilisent à bon escient, mais mieux vaut vérifier les filtres UV utilisés en complément.
À éviter : les mentions vagues du type "éco-conçu", "naturel", "bon pour la planète" sans certification visible.

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4. Opter pour des filtres minéraux non nano dans les solaires
En matière de protection solaire, les filtres minéraux sont à privilégier, en particulier le dioxyde de titane (TiO2) et l’oxyde de zinc (ZnO), à condition qu’ils ne soient pas sous forme nanoparticulaire. Les filtres nano peuvent traverser les barrières biologiques des organismes marins.
Pour éviter les nanoparticules, cherchez la mention "non-nano" sur l’emballage, ou consultez les tests indépendants. Certaines marques vont jusqu’à publier les résultats de leurs études de biodégradabilité en milieu marin.

5. Choisir des marques transparentes et engagées
Certaines entreprises n’hésitent pas à afficher clairement leurs choix :
o Formules 100 % biodégradables en eau douce et eau salée.
o Ingrédients sourcés localement ou issus de filières durables.
o Emballages recyclés et recyclables, ou rechargeables.
o Objectif zéro déchet ou émissions compensées.
Des marques comme SeventyOne Percent, Laboratoires de Biarritz, EQ Love, ou encore Odyskin mettent en avant une vraie démarche éco-consciente adaptée aux milieux marins.

6. Réduire aussi l’impact de l’emballage
Dernier point à ne pas négliger : un soin éco-responsable ne l’est vraiment que si son contenant l’est aussi. Tube en plastique multicouche, flacon non recyclable, suremballage inutile... tous ces choix alourdissent l’empreinte environnementale du produit.
Privilégier :
o Recharges et formats solides (shampoings, savons, déodorants).
o Verre, aluminium, plastiques recyclés ou biosourcés.
o Produits sans étui, ou avec emballages compostables (carton certifié, encre végétale).

Un cosmétique respectueux de l’océan, ce n’est pas qu’un slogan marketing : c’est une formule sans polluants persistants, testée pour sa biodégradabilité, emballée intelligemment, et soutenue par une marque qui joue la transparence. Faire ce choix, c’est prolonger le geste de protection bien au-delà de la douche ou de la plage.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Cyrille Duchesne
Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...