
Souvent qualifiée d’« aquaphobie », cette peur se manifeste de manière très concrète : sensation d’étouffement, impression de couler dès que l’on n’a plus pied, peur panique des profondeurs ou de ne plus pouvoir respirer. Ces réactions, parfois disproportionnées, ne relèvent pas d’un simple malaise passager mais peuvent provoquer une véritable détresse psychologique. Les personnes concernées évitent les baignades, les activités nautiques ou même les séjours en bord de mer, par peur de se retrouver confrontées à leur angoisse.
Cette peur peut avoir des origines diverses. Dans de nombreux cas, un événement traumatique est à l’origine du blocage : un cours de natation mal vécu, une chute dans l’eau, ou encore un discours familial associant la mer au danger. Chez certains, l’environnement culturel joue aussi un rôle : dans les générations passées, la mer était perçue davantage comme un lieu de travail à risques que comme un espace de détente.
Des méthodes douces et progressives
Face à ces difficultés, des professionnels spécialisés dans l’accompagnement sensoriel et psychopédagogique ont développé des approches spécifiques. C’est le cas du centre Le Pied dans l’Eau, fondé à Paris par Véronique Dufresnes et Jean-Pierre Boumati. Depuis plus de quarante ans, ce lieu propose une méthode progressive qui s’adresse aux adultes souhaitant dépasser leur peur de l’eau. Chaque année, près d’un millier de personnes, venues de toute la France et même de l’étranger, suivent l’un des stages proposés.
« Beaucoup de nos stagiaires sont des plaisanciers ou vivent en lien avec la mer, sans pouvoir en profiter pleinement », souligne Jean-Pierre Boumati. « Certains accompagnent leur conjoint ou leurs enfants en croisière, mais ne peuvent pas se baigner. Ils vivent cela comme un manque, parfois même comme un isolement au sein du groupe. »
Pour répondre à des besoins variés, trois formats de stages sont proposés : un stage court de dix heures sur un week-end, un accompagnement hebdomadaire de deux heures sur plusieurs mois, ou encore des séjours intensifs en bord de mer, en France comme à l’étranger. En 2025, ces séjours ont lieu notamment en Égypte et aux Maldives, selon les saisons.
Repartir de l’essentiel
Quel que soit le cadre choisi, le travail commence souvent par les bases : mettre le visage dans l’eau, ressentir l’équilibre, comprendre le principe de flottaison. « Nous partons du principe que chacun dispose déjà de certaines compétences, mais que des pièces du puzzle manquent », explique Jean-Pierre Boumati. L’idée est donc de reconstituer pas à pas une relation sereine avec le milieu aquatique, sans brusquer ni forcer.
De nombreux participants réalisent qu’ils ont appris à nager sans jamais avoir été à l’aise dans l’eau. « Environ 98 % de nos stagiaires sont persuadés de ne pas flotter. Ils doutent de leur corps, de leur capacité à respirer ou à se mouvoir. Nous leur permettons de reconstruire cette confiance, en douceur. »
Un retour à l’eau à son rythme
Cette approche progressive permet de dépasser les blocages sans confrontation directe avec la peur. Il ne s’agit pas d’apprendre à nager dans l’urgence, mais de comprendre ce qui, dans le rapport à l’eau, pose problème, et d’y répondre par des outils adaptés. Flotter, respirer, s’immerger : ces gestes deviennent possibles, puis naturels.
La peur de l’eau ne disparaît pas du jour au lendemain, mais elle peut s’apprivoiser. Et pour celles et ceux qui en souffrent, c’est souvent une véritable libération : celle de retrouver du plaisir, du confort et de la confiance dans un élément que l’on avait appris à redouter. Aujourd’hui, en 2025, ces accompagnements permettent à un public toujours plus large d’accéder, à son rythme, aux bienfaits d’un rapport apaisé à l’eau.
Et avant de partir à la mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.