Un poisson bien connu des pêcheurs
Le bar est l’un des poissons les plus populaires sur la côte atlantique. Il vit dans les eaux proches du rivage, souvent autour des rochers, des plages à vagues, ou près des embouchures de rivières. C’est un chasseur agile, qui se nourrit de petits poissons, de crabes, de crevettes et de vers marins. On le trouve de la Norvège au Maroc, mais les côtes françaises font partie de ses terrains de chasse favoris. Le bar peut mesurer plus de 70 cm et peser jusqu’à 5 kg, même si la plupart des poissons pêchés font entre 40 et 60 cm. C’est un poisson assez lent à grandir. Les plus gros sont souvent des femelles, qui mettent plusieurs années à devenir adultes. Pour cette raison, il est important de ne pas prélever trop d’individus matures.
Quand le pêcher ? Un poisson qui change selon les saisons
Le comportement du bar change beaucoup au fil des saisons. Entre janvier et mars, c’est la période de reproduction. Les bars se rassemblent souvent un peu au large pour se reproduire. À cette époque, ils mangent moins et sont plus difficiles à trouver. Beaucoup de pêcheurs préfèrent alors ne pas les déranger.
Dès le printemps, ils reprennent leur activité et se rapprochent des côtes. Ils deviennent plus actifs à mesure que l’eau se réchauffe. En été, on peut les observer chasser en surface, souvent tôt le matin ou en fin de journée. À l’automne, ils mangent beaucoup pour faire des réserves avant l’hiver. C’est d’ailleurs la meilleure période pour tenter de belles prises. En hiver, leur activité diminue avec la baisse des températures, surtout si l’eau devient trop froide.
Des règles strictes à connaître
Le bar est aujourd’hui une espèce protégée, car il a été trop pêché pendant plusieurs années. La pêche de loisir est donc soumise à des règles précises, qui dépendent de la zone géographique. Au nord du 48e parallèle (c’est-à-dire au-dessus d’Audierne, en Bretagne), on ne peut pas garder de bar en janvier, et entre février et mars, seule la pêche en « no-kill » est autorisée : il faut relâcher les poissons immédiatement. D’avril à décembre, chaque pêcheur peut emporter deux bars par jour, à condition qu’ils mesurent au moins 42 cm. Au sud de cette ligne, la règle est encore plus stricte : on peut garder un seul bar par jour, toute l’année, toujours avec une taille minimale de 42 cm. Il est interdit d’utiliser des filets ou d’autres engins fixes. Seules les lignes tenues à la main sont autorisées (comme la canne à pêche). Ces règles ont été mises en place pour laisser le temps aux poissons de se reproduire et pour que les populations se maintiennent.
Comment le pêcher ? Des techniques variées
La pêche du bar peut se faire du bord ou en bateau. Beaucoup utilisent des leurres souples, efficaces surtout quand l’eau est encore fraîche ou que le poisson est discret. Dès que les bars chassent en surface, les leurres flottants ou les poissons nageurs donnent de très bons résultats. On peut aussi utiliser des appâts naturels : crabes, vers marins ou petits poissons vivants fonctionnent très bien.
Côté matériel, une canne entre 2,40 m et 2,70 m, un moulinet adapté, et une tresse fine suffisent pour pêcher efficacement. Pour éviter de blesser les poissons qu’on relâche, de plus en plus de pêcheurs choisissent des hameçons sans ardillon. C’est un bon réflexe si l’on veut pratiquer une pêche respectueuse.
Depuis quelques années, des programmes scientifiques permettent de mieux comprendre les habitudes du bar. Des campagnes de marquage montrent qu’il peut parcourir de longues distances, ce qui prouve l’importance d’une gestion collective et rigoureuse. Mieux connaître ses déplacements, ses zones de reproduction et ses périodes de fragilité permet d’adapter les règles pour qu’il soit encore présent longtemps sur nos côtes.
La pêche du bar en Atlantique reste une activité passionnante, technique et accessible. Mais pour continuer à en profiter durablement, il est indispensable de respecter les saisons, les tailles, les quotas et les pratiques responsables. Chaque poisson relâché, chaque geste réfléchi compte pour l’avenir de cette espèce emblématique de nos côtes. Pêcher le bar, c’est aussi apprendre à le protéger.
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