
Le circuit des bateaux du Vendée Globe et de la Barcelona a organisé ce vendredi une soirée de prestige à Lausanne, capitale du sport mondial, pour la remise du prix de champion du monde à François Gabart. L’objectif est de montrer aux investisseurs qu’une nouvelle ère commence.
« J’ai lu un jour que les Français avaient longtemps gardé le meilleur vin pour eux, a lancé Keith Mills avec bonne humeur. Et bien je crois que pour la voile, c’est pareil : les Français ont trop longtemps gardé la classe IMOCA juste pour eux. » Le président d’OSM (Open Sports Management), allié à la classe IMOCA depuis l’automne dernier et propriétaire du bateau d’Alex Thomson, est certain de l’intérêt commercial de son investissement qui se chiffre en plusieurs millions d’euros. « Nous déciderons du nombre de millions en fonction du programme que nous sommes en train de mettre en place », précise-t-il. La remise des prix du championnat du monde dans un luxueux hôtel de Lausanne, devant les représentants des plus grandes entités sportives européennes, est un signe fort pour le président de la classe IMOCA, Luc Talbourdet. « Nous savions que nous avions du potentiel, mais nous avons désormais les moyens de l’exploiter et de le développer », a-t-il précisé.
Une caméra branchée sur le cœur du skipper
Keith Mills est en tous cas très optimiste. L’homme d’affaires britannique, inventeur du système Air Miles – ces primes accordées aux voyageurs les plus réguliers des compagnies aériennes –, a récemment porté à bout de bras la candidature olympique de Londres 2012 en tant que directeur général. « Je crois que la classe IMOCA est un produit unique, précise-t-il. Aucun autre sport ne véhicule autant d’intensité dramatique, autant de performances sportives et techniques, et cela 24h/24H pendant trois mois. » Pour profiter au mieux de ces histoires humaines, Keith Mills veut dépasser le système des vidéos envoyées par les skippers. « En investissant dans les meilleures technologies, nous voulons partager 24h/24 avec des fans du monde entier, le contenu et les histoires jusque-là pas suffisamment exploitées", a expliqué Keith Mills. L’homme d’affaires a commencé à penser à ce système lors de l’avarie d'Alex Thomson, sur la Velux Ocean 5 de 2006. Le skipper, obligé d’abandonner son bateau, avait été récupéré par Mike Golding qui filmait la scène. OSM souhaite automatiser la récupération d’images avec un système, encore en développement à Lausanne, branché sur les instruments de navigation voire même les battements du cœur du skipper. « Les skippers auront toujours le dernier mot avant l’envoi de la vidéo », rassure le patron d’OSM. Keith Mills ne croit pas que cette intense médiatisation du circuit pourrait changer l’esprit du Vendée Globe mais juge ce nouveau tournant essentiel pour convaincre des sponsors internationaux d’investir.
Un calendrier sur quatre ans
La classe IMOCA veut apporter un calendrier stable sur plusieurs années pour rassurer les investisseurs. Après la Fastnet (août) et la Transat Jacques Vabre (novembre) cette année, le circuit s’enrichira d’une transat en double au printemps 2014 puis une course de 1000 milles à l’été. Suivront ensuite les traditionnels Route du Rhum (novembre) et Barcelona World Race (31 décembre). « Nous réfléchissons à un système de grand prix pour une grande visibilité sur des étapes à travers le monde, notamment vers les Etats-Unis et l’Asie », précise Keith Mills. OSM souhaite également attirer plus de skippers étrangers.
Ci-dessous : un diaporama de la remise des prix avec une récompense pour chaque ancien champion du monde.