
Tombé dans le surf dès sa plus tendre enfance, Jérémy Florès fait aujourd'hui partie de l'élite mondiale de la discipline. Il s'est fixé un objectif ambitieux pour cette saison : intégrer le top 5 mondial. Portrait.
Le surf semble inscrit dans les gênes de Jérémy Florès. « Mon père m’a mis tout petit sur une planche de surf à La Réunion. Je ne savais pas encore marcher ! J’ai grandi avec une planche et c’est devenu très tôt ma passion, nous confie le natif de La Réunion qui a grandi à Madagascar. Lorsque le championnat du monde ASP nous laisse un peu de temps, je vais surfer des grosses vagues ». Afin de donner les meilleures chances au jeune prodige de percer au plus haut niveau, sa famille décide de partager son temps entre l’Australie et la France. Loin des bancs de l’école, Jérémy Florès suit sa scolarité via le Cned et passe un maximum de temps sur l’eau. Une stratégie qui s’avère payante. Très tôt, Jérémy s’impose dans les championnats nationaux, en Australie et en France. On le compare même à son idole d’enfance, Kelly Slater, dont il regardait en boucle les cassettes VHS avant de se lancer dans la compétition. On lui promet rapidement une grande carrière. Kelly Slater soulignera d’ailleurs que Jérémy est meilleur que lui au même âge. Reste à confirmer. Sacré champion d’Europe ASP en 2005 et champion du monde du circuit WQS en 2006, il devient à 18 ans le plus jeune surfeur de l’histoire à intégrer l’élite professionnelle sur le circuit ASP. « Rookie of the Year » pour sa première saison sur le circuit, il termine l’année 2007 au 8e rang mondial. Une performance de taille qu’il réitère l’année suivante, en terminant à nouveau dans le top 10 de l’élite mondiale. Champion du monde ISA en 2009, il se blesse au pied et doit renoncer à boucler la saison, mais réussit à rester dans l’élite. Il faudra attendre 2010 pour qu’il remporte sa première grande victoire sur l’ASP World Tour, et pas des moindres : il s’impose sur le Pipe Masters à Hawaii dans la Mecque du surf, événement dédié à la mémoire d’Andy Irons, disparu en 2010. Jérémy lui vouait une profonde admiration et une très forte amitié. Auteur d’un 20/20 en 2011 à Teahupoo, comme Kelly Slater six ans plus tôt, Jérémy Florès se blesse à la cheville sur le Quiksilver Pro France et ne peut pas terminer la saison.
Objectif top 5 mondial
Tout semble sourire à Jérémy Florès. Mais pour celui qui a terminé 10e du WCT l’an dernier, ce n’est pas dû au hasard. « Pour réussir dans le milieu, il faut s’investir à 100%, ne rien laisser au hasard dans sa préparation, car aujourd’hui, le surf professionnel est exigeant. Il ne suffit pas de surfer, il faut suivre une préparation physique sérieuse, gérer son alimentation…Il faut aussi être bien entouré. J’ai la chance d’avoir un sponsor (Quilsilver, ndlr) qui est comme une famille, avec des athlètes de haut niveau dans son team, qui nous donne des moyens. Mais surtout, il faut de la volonté ». Cette saison, il s’est fixé un objectif ambitieux : intégrer le top 5 mondial. « Un top 5 serait énorme étant donné que le top 34 mondial est quasiment exclusivement anglo-saxon à l’exception de quelques Brésiliens. Nous ne sommes que trois Européens (Jérémy Florès, Michel Bourez et Tiago Pires) à évoluer dans l’élite. Et l’an passé, j’ai fini 10e mondial et premier européen. Je sais que j’ai les moyens d’arriver parmi les cinq meilleurs ».