
Un antifouling est un revêtement de carène qui doit à la fois préserver l'environnement et empêcher les algues et les coquillages d’adhérer à la carène du bateau et cela sans nuire aux performances de glisse. Des points difficiles à concilier et qui sont encadrés par une réglementation européenne.
Deux éléments principaux entrent dans la composition d’un antifouling : les biocides et un liant. Les biocides sont les éléments actifs, ils ont pour rôle d'éviter les salissures tout en respectant au mieux l'environnement. La majorité des antifoulings sont à base d’oxyde de cuivre (sauf sur les coques en alliage) et depuis peu sans biocides. Mais un point est important, il n’existe pas de produit universel mais deux grandes familles : les matrices dures et les érodables. La matrice dure donne après application et séchage un film de peinture dur et poreux. Les biocides sont contenus dans le film et se libèrent au contact de l'eau pour empêcher les salissures. Cette libération contrôlée se fait tout au long de la saison jusqu'à ce que la majeure partie des biocides disparaissent ne laissant sur la carène qu'un film dur. La matrice érodable agit différemment. C'est un film qui devient partiellement soluble dès sa mise à l'eau. L'épaisseur de peinture diminue progressivement, renouvelant en permanence la matière active (biocides). A noter une nuance, les semi-érodables qui sont un compromis entre les dures et les érodables.
Quel produit choisir ?
La matrice dure est recommandée pour les bateaux rapides (moteurs) et pour tous les bateaux mouillés dans les ports à échouage ou à fort courant. L'inconvénient est l'accumulation des couches au fils des années. Il arrive un moment où l'on doit remettre la carène à nu. L’érodable offre une meilleure glisse et a l’avantage de présenter en fin de saison une faible épaisseur de peinture ce qui limite les travaux d'entretien. Mais, attention, celui-ci ne convient pas aux bateaux rapides ou à ceux qui séjournent dans les zones à courant ou à échouage.
La réglementation sur les produits
L’UE, pour limiter la pollution, a revu les biocides utilisés dans la composition des antifoulings. De 33 molécules autorisées en 2006, elles sont passées à 23 et 10 doivent être supprimées en 2014. Cette contrainte oblige les fabricants à revoir leur formulation allant jusqu’à supprimer tous les biocides. C’est le cas de Seawac qui propose un antifouling à base de produits végétaux. Il est classé dans la famille des érodables donc pas recommandé dans les mouillages à échouage.
La réglementation pour l’application
La réglementation nationale et européenne proscrit le carénage à l’échouage en dehors de toute installation prévue à cet effet. Les services de l’état sont conscients que cette loi exigera beaucoup de pédagogie et de persuasion. Dès à présent lorsque des manquements seront constatés, même si la réponse répressive n’est pas systématique, le contrevenant devra cesser immédiatement son carénage. Le problème est que la loi entre en vigueur avant que les aires dédiées soient opérationnelles.
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