
Mono-grade, multigrade, de synthèse, de semi-synthèse ou minérale : toutes ces appellations sont utilisées pour décrire les huiles moteurs, auxquelles il faut ajouter des spécifications propres à chaque marque. Quelques explications ne peuvent que vous aidez pour faire le bon choix.
L’huile : protection et refroidissement
Dans un moteur, il y a un nombre important de pièces mobiles (paliers, cylindres, arbre à cames, etc.). Pour éviter que ces pièces en mouvement ne se grippent par le contact du métal sur le métal, l’huile dépose entre elles un film protecteur et assure jusqu’à 40% de la fonction de refroidissement.
Comprendre les normes
Pour définir la qualité d’une huile, il existe des normes précises qui sont indiquées sur les bidons. Deux normes sont en vigueur : les américaines API (American Petroleum Institute) et les européennes ACEA (Association des Constructeurs européens d’Automobiles).
La norme API est caractérisée pour l’essence par la lettre S (comme spark qui signifie en anglais étincelle) et pour les diesels par C (compression). Ces lettres sont suivies d’une seconde lettre qui détermine le niveau de performance. Selon les normes API, nous avons :
• Pour les moteurs essence :
SG : Répond aux exigences des constructeurs depuis 1988
SH : SG plus assurance qualité
SJ : Depuis 1996 SH plus sévérisation en oxydation et phosphore.
• Pour les moteurs diesel :
CD/CF/CE : Pour moteur moderne avec ou sans turbo
CF4 : CD/CF/CE avec addition d’un test de micro-oxydation
CG4 : Pour moteur fortement sollicité
Selon la norme Européenne ACEA, trois lettres définissent les catégories de moteur : A pour les moteurs essence, B pour les moteurs diesel et E pour les moteurs européens à haut rendement. Le chiffre qui suit la lettre est lié à la qualité de l’huile : 1 (économise le carburant), 2 (rendement modéré) et 3 (rendement élevé) et les deux derniers chiffres donnent le millésime. Pour les moteurs diesel, on trouve également la lettre E, pour les moteurs turbo E1 (rendement modéré), E2 (rendement élevé), E3/E4/E5 (rendement très élevé, par exemple, une huile marquée B2-13 signifie une huile pour moteur diesel (B), rendement modéré (2), millésime 2013 (13).
Fluidité une affaire de température
Une huile est plus ou moins fluide en fonction de la température. Pour éviter les contacts métal sur métal, l’huile doit circuler très rapidement dans le moteur dès son démarrage. A chaud, l’huile ne doit pas être trop fluide pour éviter la rupture du film d’huile entre les pièces métalliques. L’indice de viscosité (le même dans toutes les normes) indique la fluidité de l’huile à froid et à chaud. Une huile marquée 10W-40 est une multigrade qui assure la lubrification à froid et à chaud. Plus le premier chiffre est petit, plus l’huile est fluide à froid et adaptée à une utilisation à basse température, plus le second chiffre est élevé plus l’huile est visqueuse à chaud et capable d’affronter de hautes températures. Pour une navigation en Manche-Atlantique, une 10W-30 est bien adaptée. En Méditerranée, on lui préférera une 10W-40 ou une 20W-50. L’huile mono-grade n’est pas recommandée sur un bateau.
Minérale, de semi-synthèse, de synthèse : les grandes familles
Une huile est dite minérale lorsqu’il n’y a pas de transformation du produit d’origine, on y ajoute simplement des additifs (jusqu'à 25%) qui ont pour but de la rendre conforme aux normes. Une huile de semi-synthétique reprend la même formulation avec en plus une base synthétique dans des proportions de 10 à 30%. Une huile de synthèse est, quant à elle, obtenue à partir du pétrole brut dont on modifie la molécule par traitement chimique (plus onéreuse). Les pétroliers affirment qu’une huile de synthèse a une structure chimique très stable qui permet d’obtenir un indice de viscosité élevé qui reste stable avec le temps.
Bien acheter
Les bons repères sont les normes. Les autres indications portées sur le bidon ne sont que commerciales. Toutes les huiles modernes sont miscibles entre elles. Vous pouvez sans danger mélanger une mono-grade avec une multigrade, un minérale avec une de semi-synthèse ou une de synthèse, et cela toutes marques confondues. Le résultat que l'on obtiendra, sera celui de l'huile la moins performante. Quant aux huiles spéciales marines, elles sont censées repousser les agressions de l’eau de mer ; interrogé sur ce point, la réponse d’un ingénieur chimiste est claire à sa connaissance toutes les huiles à base pétrolière éviteraient la corrosion et, pour lui, seules les normes font foi.