
Depuis 2019 et la mise en place de la loi sur la Transition énergétique, les producteurs de bateaux sont tenus d’assurer la déconstruction et le recyclage des navires qu’ils ont mis en circulation. L’APER (Association pour la Plaisance Eco-Responsable) est ainsi devenue l’organisme officiel de la filière de retraitement des bateaux de plaisance : la première et la seule réellement structurée, avec ses 26 centres de traitement (8 supplémentaires sont en cours d’agrément), ses 102 entreprises adhérentes. « En 2020, nous avons dépassé les 1600 déconstructions. Le rythme est en forte accélération. Nous déconstruirons entre 2000 et 2500 bateaux en 2021, sans doute plus par la suite », indique Guillaume Arnauld des Lions, le délégué général. La démarche est simple. Le propriétaire s’inscrit sur www.recyclermonbateau.fr, remplit un dossier pour identifier son bateau et trouver le centre de traitement le plus proche. « L’opération de déconstruction est gratuite pour le détenteur, nous nous occupons des démarches administratives. Seul le transport vers un centre de déconstruction reste à sa charge. Mais nous les prendrons aussi à notre compte à partir de 2023. »
Où l’APER n’est pas encore présente
Conscient du coût d’une déconstruction et d’un besoin sur le marché, l’assureur MAIF a décidé depuis 2018 de couvrir cette opération pour les souscripteurs de son contrat Assurance Navigation, et recommande aussi de faire appel à l’APER dès que c’est possible : « les deux systèmes, celui de l’APER et celui des assurances fonctionnent en parallèle, explique Stéphanie Marquet, responsable d’un service sinistres MAIF. Nous intervenons dans les zones où l’APER n’est pas suffisamment présente, également lorsqu’il y a un caractère d’urgence à l’enlèvement du bateau et que la situation ne permet pas d’attendre le déroulement de la procédure APER ». La professionnelle précise : « notre garantie s’adresse aux plaisanciers qui ont souscrit notre nouveau contrat formule tous risques ou formule à la demande. Ils peuvent bénéficier de la prise en charge du renflouement, des frais de transport vers l’organisme de destruction, des frais de destruction à concurrence de la valeur vénale du bateau et dans la limite de 10 000 €. »
Des bateaux qui ont entre 30 et 40 ans
Outre l’enjeu de notoriété, l’un des gros défis pour l’APER est d’être suffisamment dimensionnée « afin que tous les détenteurs qui veulent se débarrasser d’un bateau puisse le faire », indique Guillaume Arnauld des Lions. Il est vrai que nombre de plaisanciers, parfois âgés, se trouvent démunis avec leur épave sur les bras. Par ailleurs, l’un des freins majeurs à la démarche c’est l’attachement psychologique des plaisanciers. « Le rêve de retaper un jour ce navire avec lequel on a navigué pour les premières fois n’est pas toujours facile ». Un bateau peut durer très longtemps, bien plus qu’une voiture. Il passe, en moyenne, entre les mains de 5 à 10 propriétaires successifs. « Ceux que l’on déconstruit aujourd’hui ont entre 30 et 40 ans et pâtissent de ne pas avoir été entretenus pendant des mois voire des années. »