Boot 2023 : an English cat in Düsseldorf

Voiliers
Par François TREGOUET

Un peu plus de deux semaines après la fin du salon de Düsseldorf, nous avons encore des découvertes à partager. Ainsi, ce futur Broadblue 425, réinterprétation moderne du catamaran de croisière à la mode Britannique, donc forcément différente.

©Broadblue Catamarans
Un peu plus de deux semaines après la fin du salon de Düsseldorf, nous avons encore des découvertes à partager. Ainsi, ce futur Broadblue 425, réinterprétation moderne du catamaran de croisière à la mode Britannique, donc forcément différente.

Aussi décalé que l’ « English man in New-York » de la chanson éponyme de Sting, Broadblue assume sa différence, entre héritage des pionniers Britanniques du multicoque de croisière et modernité. Avec leurs mâts très reculés, posés sur la cloison arrière de roof, la silhouette des Broadblue est immédiatement reconnaissable entre toutes. Le 425, qui vient chapoter deux modèles plus petits de 35 et 39 pieds, en conserve les grandes lignes et toutes les manœuvres sont donc très facilement accessibles. La bôme plutôt basse et courte dessine une grand-voile à corne à fort allongement. Toutes les drisses, les ris, les écoutes reviennent à cet endroit. L’absence de renvoi limite les frottements et donc les efforts nécessaires aux réglages. On manœuvre qui plus est face à la route, tout se trouvant à portée de main du poste de barre. On n’a donc pas besoin de quitter ce poste stratégique, même pour virer de bord grâce au solent auto-vireur. Du fait de la position du mât la surface du solent est importante même si bien sûr une voile de portant encore plus grande est disponible en option. Elle viendra s’amurer sur le solide et rassurant bout dehors composite, qui accueille également le davier d’ancre. Les deux voiles d’avant pourront donc être associées à des enrouleurs électriques, ce qui rend les manœuvres vraiment accessibles à tous, y compris en solitaire. L’idée n’est pas ici de naviguer « en solitaire » au sens littéral du terme, mais la cible visée étant la navigation en couple, ponctuellement avec quelques amis ou famille à bord, il est rassurant de pouvoir tout effectuer seul quand l’autre se repose ou vaque à d’autres occupations.

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© Broadblue Catamarans

Un cockpit tourné vers l’avant

Le deuxième point qui tranche sur ce Broadblue avec les grandes productions actuelles, est le choix d’un cockpit surélevé. A l’heure où l’ensemble du marché ne jure que par les cockpits de plain-pied avec l’intérieur et les flybridge, Broadblue positionne son cockpit à mi-hauteur. Cette géométrie particulière doit permettre en effet de voir vers l’avant, par-dessus le roof, lorsque l’on est assis dans le cockpit. L’idée est que la navigation soit au cœur de la vie à bord, Mark Jarvis, directeur de la marque, regrettant que « sur la plupart des catamarans actuels on tourne le dos à la route. C’est bien au mouillage, mais quand on navigue vraiment, la plupart des gens ne voient pas où ils vont, sauf à rentrer à l’intérieur ou à monter sur le roof ». Le cockpit peut bien sûr être couvert d’un bimini rigide en polyester, protégeant ainsi des rayons du soleil, ou des désagréments de la pluie. Il est prévu que l’on puisse d’ailleurs récupérer l’eau de pluie et l’envoyer directement vers les réservoirs. Si la partie centrale est fixe et permet d’accéder à la bôme, les côtés peuvent être soit équipés de panneaux rigides à même de supporter des panneaux solaires, soit de panneaux coulissants souples, pour un effet plus « cabriolet ». Le vitrage avant est dessiné pour qu’il soit parfaitement plat, et il peut donc être souple ou rigide, ouvrant ou amovible, selon le programme de navigation.

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© Broadblue Catamarans

Moteurs électriques en standard, diesel en option.

Modernité oblige, le Broadblue est conçu d’origine avec une motorisation électrique, même si une option moteurs diesel est toujours possible. L’important parc batterie inhérent à la première version est placé avec soin au centre de gravité du bateau afin de réduire au maximum le tangage. Si de simples bossoirs apparaissent sur les premiers visuels disponibles, il est fort probable que la plupart des propriétaires s’orienteront vers un arceau rigide supportant des panneaux solaires, et capable de soulever leur annexe. La conception de cette unité est le résultat d’un travail collectif signé de l’équipe Broadblue, qui intègre bien sûr un architecte naval, avec un cahier des charges et des idées proposées par Mark Jarvis. Le retour de centaines d’expériences clients a également participé à la définition des aménagements intérieurs. Le carré est ainsi illuminé par un grand vitrage sur le dessus du roof, la volonté des concepteurs étant que l’on se sente comme à l’extérieur même à l’intérieur.

Ambitieux sous voiles

Les aménagements justement sont personnalisables avec, au-delà bien sûr des choix de décoration et de matériaux, la possibilité d’ajouter un bureau là, un atelier ici, et même jusqu’à l’intégration d’un piano électronique pour une propriétaire mélomane. Les vitrages du roof sont en verre et non en acrylique, ce qui assure une visibilité et une étanchéité parfaites. La ventilation naturelle a également été particulièrement étudiée pour maintenir une température agréable même sous les tropiques.  Les Broadblue sont construits uniquement sur commande, en infusion. Les trois cloisons principales, stratifiées aux coques, assurent une très bonne rigidité de la plateforme. Un process de construction somme tout assez classique et fiable qui vise un poids lège total de 8.5 tonnes, pouvant monter jusqu’à 11 tonnes à pleine charge. Sans être au niveau des unités les plus sportives type Outremer ou Balance, le ratio poids/surface de voilure est plutôt rassurant, plus favorable en tous cas que sur la plupart des multicoques à vocation charter. La production du Broadblue 346, basée en Pologne, oscille entre quatre à cinq unités par an, et le numéro 23 de la série vient d’être vendu. Quant à ce nouveau Broadblue 425, la production devrait débuter après l’été, pour de premières livraisons fin 2024, début 2025. 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…