
L’évolution : du régulateur au pilote
Le régulateur d’allure a pour fonction de maintenir le bateau sous un angle constant par rapport au vent. Il est précis et fiable et, point important, ne demande pas d’énergie électrique pour fonctionner. Ils ont été utilisés lors des premières courses océaniques (Route du Rhum) et le sont actuellement sur la Golden Globe Race. Leurs principaux inconvénients sont : ils ne fonctionnent que s’il y a du vent, ils prennent une place importante sur le tableau arrière et ils ne peuvent pas se monter sur les bateaux à moteur. De plus, sur les voiliers modernes qui ont une jupe, leur mise en place peut poser problème. Certains navigateurs, en particulier ceux qui envisagent une grande traversée, y restent fidèles, mais de façon marginale. Progressivement, ils ont été remplacés par le pilote automatique qui maintient un cap ou un angle par rapport au vent s’il est interfacé à une girouette.

Un équipier à part entière
Un pilote in-bord doit être à même de barrer le bateau dans toutes les conditions de mer et de vent. Les coureurs y compris dans les courses au large en solitaire, lui font entièrement confiance, une panne de pilote entraîne bien souvent l’abandon. Certains plaisanciers, principalement en navigation côtière, apprécient de barrer leur bateau. Il est vrai que c’est agréable et, sur un voilier, c’est le seul moyen de bien le régler. Mais, si on envisage une traversée en équipage réduit, ne serait-ce que d’une journée, confier la barre à un système qui peut maintenir le bateau sur son cap quelles que soient les conditions de temps, est un point important. En effet, cela permet de se reposer, de faire la navigation, etc. Lorsque l’on est au moteur ou sur un bateau à moteur, c’est encore plus évident et seul un pilote in-bord adapté au bateau, peut le faire. Il n’est pas réservé aux grosses unités, il existe des modèles conçus pour des bateaux à partir de 8 mètres. En course, par exemple sur la transat 6.5 m, tous les bateaux sont équipés de pilotes in-bord.
Les éléments principaux d’un pilote
Les cinq éléments de base d’un pilote sont : le compas fluxgate, le calculateur, les unités de puissance et de commande, le capteur d’angle de barre et un gyromètre.
Du compas magnétique au compas fluxgate et au gyromètre
Les premiers pilotes étaient équipés d’un compas magnétique. Toutes les nouvelles générations ont un compas électronique (fuxgate) beaucoup plus réactif. Son seul point faible est qu’il reste peu efficace lorsque le bateau reçoit une forte vague de côté ou navigue dans une mer formée. Dans ces conditions, il s’écarte de la route pour reprendre ensuite progressivement son cap. Pour pallier ce phénomène, les constructeurs ont intégré un composant supplémentaire : le gyromètre. Cet élément n’est pas un compas, c’est un capteur qui mesure les accélérations et écarts de route rapides comme une vague de travers et les transmet au calculateur pour corriger, en temps réel, l’information fournit par le compas. A l’origine, ce système a été mis au point par NKE pour ensuite se généraliser sur la majorité des pilotes des autres constructeurs.
L’unité de puissance
C’est elle qui donne la commande à la barre. Elle est directement liée à son système qui peut être mécanique, hydraulique voire assisté. La commande dite mécanique est celle que l’on trouve sur la majorité des bateaux de moins de 15 mètres. La commande se fait soit par barre franche, par des drosses ou un système rigide avec des cardans de renvois. Pour ces systèmes mécaniques, les constructeurs proposent soit des vérins linéaires (hydrauliques ou électriques) qui agissent directement sur le safran soit un moteur électrique qui entraîne le système de transmission (cadrans ou drosses). Sur les systèmes de commande de barre hydraulique, la pompe du pilote est directement montée sur ce circuit. Pour la choisir, il est nécessaire de connaître la capacité en cm3 du circuit hydraulique. Deux types de pompes sont proposés : les réversibles et celles à électrovannes. L’avantage de cette dernière est qu’elle ne consomme que lorsqu’elle tourne.
Calculateur et boîtier de contrôle
Il reçoit toutes les données en provenance du compas, du capteur d’angle de barre, du GPS, de la girouette, etc., il les analyse et les envoie à l’unité de puissance. Le boîtier de contrôle permet de paramétrer le pilote et d’accéder à toutes les fonctions. On trouve différentes présentions qui vont du boîtier avec écrans, de la commande filaire à la télécommande. Quelle que soit la présentation, elles ont toutes les mêmes fonctions. Il est possible d’installer plusieurs boîtiers de contrôle, nécessaires sur les bateaux à moteur avec fly.
Choix et installation du pilote
Le choix du pilote doit être fait en prenant en compte le bateau et sa commande de barre. Il est prudent de faire appel à un professionnel pour déterminer le modèle qui convient le mieux. L’installation ne pose pas de problème particulier, mais, dans bien des cas, il est préférable de s’adresser à un spécialiste. Par exemple sur un système linéaire, la fixation du vérin nécessite une bonne fixation de son support (stratification sur la coque) car la poussée peut atteindre plusieurs centaines de kg. Pour les systèmes à pompe hydraulique, il faut intervenir sur le circuit hydraulique. Le compas fluxgate doit être positionné loin de toute source magnétique, le calculateur doit être accessible pour son câblage, etc. Tous ces points ont une importance primordiale sur le fonctionnement du pilote et sa consommation électrique qui est loin d’être négligeable. C’est l’un des plus gros consommateurs du bord, comptez entre 3 et 6 ampères.
Nos conseils
Un pilote in-bord est l’un des équipements incontournables lorsque l’on navigue en équipage réduit en grande croisière ou tout simplement pour ne pas barrer en permanence. Pour qu’il ne devienne pas une source de problème technique, il doit être choisi en fonction du bateau et de son programme. On doit pouvoir lui faire confiance en toute circonstance. N’hésitez pas à contacter un professionnel qui vous conseillera efficacement.
Le pilote croisière vu par NKE
Le pack croisière NKE est conçu autour du pilote. Le calculateur intègre le gyromètre. Un ensemble de base est constitué d’un multigraphic, d’un PAD, d’un compas fluxgate, d’un anémo girouette, d’un loch speedo, d’un sondeur, d’un gyroPilot, d’un vérin hydraulique et d’un capteur d’angle de barre. Le nouveau calculateur Gyropilot 3 dispose des modes principaux classique : vent réel et apparent, compas, barre, GPS et polaire. A ces fonctions on peut ajouter le mode gite et rafale Le multigraphic est un afficheur qui permet de tout gérer à bord, de commander le pilote et d’accéder aux données de navigation et si l’AIS est présent de le gérer. Le PAD est un clavier déporté pour commander, paramétrer les afficheurs et accéder aux différents menus. Une touche MOB déclenche une alarme en cas d’homme à la mer. Une télécommande sans fil permet de commander toutes les fonctions du pilote et détecte automatiquement l’homme à la mer.