Juridique : ce qui change pour les plaisanciers en 2018
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La plaisance collaborative à l’aune des réformes réglementaires en 2018
La plaisance dite collaborative est une adaptation d’idées aux outils modernes par l’essor de la génération numérique. Cette nouvelle économie s’appuie sur trois dimensions au cœur des enjeux de nos sociétés en recherche de modèle économique alternatif :
- Une dimension économique par la mutualisation des moyens
- Une dimension sociale par une envie de consommer autrement
- Une dimension environnementale
Ce nouvel usage permet notamment :
- De contribuer à attirer de nouveaux usagers et ainsi favoriser le développement de la filière
- De repenser l’offre de service en répondant à de nouveaux besoins
- De rénover les infrastructures des ports de plaisance
Pour l’Etat et les professionnels, accueillir cette nouvelle économique c’est :
- Encadrer et structurer les nouveaux usages
- Encourager les initiatives qui favorisent l’essor du nautisme
- Interdire les pratiques illégales
Création de trois nouveaux brevets pour les plaisanciers
L’encadrement de cette zone d’économie grise s’est concrétisée dernièrement par l’entrée en vigueur d’un décret et d’un arrêté le 28 décembre 2017 qui ont créés trois nouveaux brevets pour les plaisanciers afin d’encourager l’accès à des titres professionnels pour exercer une activité réglementée au sein des usages collaboratifs sans pour autant devoir être titulaire d’un Capitaine 200 et d’une inscription du navire à un registre commercial.
- Le brevet restreint d’aptitude à la conduite de petits navires
- Le brevet d’aptitude à la conduite de petits navires
- Le brevet d’aptitude à la conduite de petits navires à voile
Ces trois brevets offrent un socle commun : devenir capitaine ou matelot de navire à moteur de moins de 12 mètres effectuant une navigation à moins de 2 milles du point de départ et ne transportant aucun passager, et dont la puissance propulsive est inférieure à 250kw.
Le brevet d’aptitude à la conduite de petits navires permet de devenir capitaine ou matelot de navire à moteur de moins de 12 mètres, effectuant une navigation à moins de 6 milles du point de départ, transportant au plus 12 passagers, et d’une puissance propulsive de moins de 250 kW.
Le brevet d’aptitude à la conduite de petits navires à voile permet de devenir capitaine ou matelot de navire à voile de moins de 12 mètres effectuant une navigation diurne à moins de 6 milles d’un abri et transportant au plus 12 passagers.
Trois cursus de formation pour accéder à ces nouveaux brevets :
- Sans prérequis
- Titulaire permis plaisance
- Titulaire diplôme jeunesse et sports
Des acquisitions possibles par équivalence
- CAPM matelot pour le brevet restreint d’aptitude à la conduite de petits navires
- Diplôme C 200, certificat de matelot pont pour brevet d’aptitude à la conduite de petits navires
- Diplôme C200 et moniteur de voile pour brevet d’aptitude à la conduite de petits navires à voile
L’entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2018 du permis d’armement, c’est quoi ?
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2018, le permis d’armement plaisance (qui abroge le rôle d’équipage, le rôle d’entreprise et le rôle collectif) est exigé pour :
- Tout navire à usage personnel si le propriétaire emploi un marin directement ou via une entreprise de travail maritime
- Tout navire loué pour un usage personnel si locataire emploi un marin directement ou via entreprise de travail maritime
- Tout navire à usage personnel qui est convoyé par un marin professionnel
Par ailleurs, le rôle d’entreprise devient déclaration d’entreprise avec pour assise réglementaire par le décret du 10 mai 2017 (n°2017-942). Reste des zones de flou concernant l’encadrement des services côtiers, l’aptitude médicale, la certification et la sécurité de ces navires ou encore le régime de protection sociale… Qui seront au cœur du projet de loi d’Orientation des Mobilités en discussion prochainement au Parlement !