Marseille, poulpe sur la ville

Respect pour cet être des profondeurs ! Le poulpe fonctionne en réseau entre son cerveau central et les nombreux neurones localisés dans ses huit tentacules. Grâce à cette unique particularité, Il change instantanément de couleur, de motif et de forme pour se camoufler, pour parader ou pour intimider… Il est très curieux, il aime jouer, rassembler des objets, il reconnaît les plongeurs ou ses soigneurs quand il est en captivité. Et comme dit Peter Godfrey-Smith, le poulpe serait doté d’un « moi » intérieur, d’une conscience…
Alors, pas étonnant que Paul, devin de la Coupe du Monde 2010, ait été en mesure de faire des prédictions infaillibles ! Que de légendes ont fasciné et excité l’imagination des navigateurs et des populations depuis l’origine des temps ! Que d’histoires extraordinaires, de fables, de fantastiques récits sont relatés dans les aventures maritimes impliquent poulpe, seiches, calamars, ces monstres marins, seigneurs des grandes profondeurs. Kraken est-il une poulpe fiction ? Pas sûr depuis qu’un représentant d’une espèce nouvelle a été capturé en 2007 : le calamar colossal (Mesonychoteuthis Hamiltoni).
Honte à Victor Hugo et à Jules Verne qui ont diabolisé la pieuvre en lui attribuant une hostilité insatiable à l’égard des humains. Et cela par procuration, l’un comme l’autre n’ayant jamais participé à la moindre expédition maritime. Et gloire à Cousteau pour sa réhabilitation des céphalopodes !
De façon involontaire, mon dernier périple entre Marseille et l’Ile de Rodrigues m’a permis de relier en cargo deux lieux très distants, mythiques de la saga du poulpe. Mais malheureusement ce sont aussi des lieux d’une pêche peu respectueuse où les poulpes sont pourchassés sans vergogne : les Calanques à Marseille et le lagon de l’Ile de Rodrigues…