VIDEO - Demain, Tanguy de Lamotte passera chez le barbier, rituel d'arrivée, avant d'enchaîner les plateaux télé parisiens. En attendant, il nous a consacré quelques minutes sur son bateau... Devant une foule compact et admirative qui n'a pas quitté le ponton.
Comment vous sentez-vous en ce jour d'arrivée?
Un peu tout bizarre parce que ça fait beaucoup de choses dans la vie de quelqu'un de terminer le Vendée Globe et d'être entouré par des milliers de personnes quelques minutes après avoir passé la ligne. Je ne réalise pas qu'il y a 98 jours je me suis levé et je suis parti en me disant que j'allais essayer de faire un tour du monde. Là, j'arrive et je l'ai fait. Cela va mettre quelques jours à rentrer dans ma tête et ce qui est bien c'est que cela va durer quelques années ! Physiquement, je suis fatigué car je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière et je suis dans un rythme de mer donc je suis habitué à vivre avec le soleil, les éléments, et là ce soir cela sera différent quand on fera la fête avec tout le monde!
Qu'avez-vous ressenti quand vous avez aperçu les premiers bateaux accompagnateurs?
Les premiers sont arrivés une heure avant le passage de la ligne donc j'ai commencé par en voir un, deux, trois et puis j'ai arrêté de compter! C'est extraordinaire car on vient de passer 98 jours à faire notre vie tout seul et tout à coup, paf, on est submergé et on prend tout ça en pleine figure! Mais c'est ça, le Vendée globe est une course extrême, à la fois sur l'eau et pour l'arrivée. C'est hyper intense.
Vous vous dites plus solidaire que solitaire. Comment vit-on la solitude en mer?
La solitude se gère en s'occupant et en prenant du plaisir à naviguer, à entretenir son bateau, à regarder les couchers de soleil et à faire des vidéos. Je ne suis pas parti pour me faire mal. C'est vrai que ceux qui font la course - 100% course - ils approchent le départ en se disant "c'est parti, c'est le combat!". Moi je suis parti en mélangeant l'aspect sportif et humain. ça m'a fait du bien et j'ai pu profiter d'une super manière de ce voyage.
Quelle place prenait la compétition?
Pour moi, il n'y avait pas variment de compétition, c'était plus par rapport à moi-même. J'étais de temps en temps assez proche de certains bateaux avec Arnaud Boissières ou Bertrand de Broc mais à chaque fois je me répétais qu'il fallait que je mène mon bateau à mon rythme. Il ne fallait pas que je me laisse griser par la vitesse. C'était difficile forcément de les voir partir plus vite devant mais je savais que j'avais un plus vieux bateau et je m'étais fait une raison. Je pense que j'ai réussi à aller à mon rythme et j'ai remplir mon objectif: revenir aux Sables. Je suis super content.
Est-ce que vous vous imaginez sur un prochain Vendée Globe?
Là tout de suite, je n'ai pas comme ambition de gagner le Vendée Globe donc je ne me vois pas partir sur un projet sur quatre ans pour 2016. J'ai vécu mon premier Vendée Globe dans des conditions tellement exceptionnelles que j'aurais peur d'abimer mes souvenirs. Je vais prendre le temps de me reposer - deux semaines de vacances en mars - puis je réfléchirai de la suite du programme avec mes partenaires. Ce qui est sûr c'est qu'il n'y a pas d'autre course qui me fascinerait plus que le Vendée Globe. Je sais juste que je souhaite refaire le tour du monde.
QUESTION VIDEO: Vous avez porté les couleurs d'une association sur ce Vendée Globe. Qu'est-ce que cela a changé pour vous ?