
Aotearoa, le catamaran néo-zélandais, n'est plus qu'à une victoire de la qualification en finale de la Coupe de l'America après avoir remporté la seule manche courue ce samedi à San Francisco.
Au tennis, menant 6-1 ils seraient déjà qualifiés pour la finale. Malheureusement pour eux les Néo-Zélandais pratiquent la voile et il faudra attendre 24 heures de plus et la prochaine manche prévue ce dimanche avant qu'ils puissent savourer leur qualification. Par un vent soutenu de 20-25 nœuds, les All Black en combinaison ont une fois encore maîtrisé leur sujet. Meilleur départ, plus grande vitesse et gestion impeccable des conditions de navigation, les hommes du skipper Dean Barker ont d'ores et déjà marqué de leurs empreintes ces finales.
"Ce n'est pas facile contre Dean Barker"
Quelque peu abattu, Francesco Bruni, le tacticien de Luna Rossa tentait de mettre en avant les points positifs de la manche sans occulter les difficultés et notamment celle concernant l'écart de vitesse entre son AC72 et Aotearoa, le catamaran néo-zélandais. "Le bateau allait bien au portant. Le problème c'est qu'il n'y a que des bords obligatoires au près et le leader ne peut donc qu'accroître son avance. Il y a une différence de performance en notre défaveur au près mais on reste compétitif au portant." Dès le départ et le premier reaching menant à la bouée numéro 1, Luna Rossa a été dominé par Emirates Team New Zealand (ETNZ). Pourtant Francesco Bruni souhaitait bien partir au vent de Dean Barker : "j'aurais voulu partir au vent mais ce n'est pas facile contre Dean Barker. Le départ a fait la différence. Le côté au vent de la ligne de départ était vraiment favorable."
87,4 km/h pour ETNZ
Dans la brise les Italiens pensaient pouvoir tirer leur épingle du jeu et titiller ETNZ. En réalité il n'en a rien été... Sous une brise allant de 20 à 25 nœuds les Néo-Zélandais ont terminé le parcours en 23 minutes et 37 secondes reléguant une fois de plus les Italiens à presque 2 minutes (1.58mn).
Comme au cours des succès précédents, l'avantage des Kiwis à été matérialisé par une vitesse plus élevée à tous les étages. Là où Francesco Bruni voit son équipe compétitive, les chiffres disent le contraire : Luna Rossa a un déficit de -0,9 nœuds au portant. Ce samedi les Néo-Zélandais ont même explosé le compteur de vitesse des AC72 en compétition affichant une pointe à 47,2 nœuds soit 87,4 kilomètres par heure.
Pour atteindre cette vitesse il fallait forcement jouer avec les limites, celles du bateau mais aussi celles du vent. La limite maximale de vent avait été fixée à 23 nœuds pour la première manche puis abaissée à 22.3 nœuds pour la seconde qui n'a pû être lancée. Les 10 équipiers de Dean Barker vont donc rêver au moins une nuit de plus de la Coupe Louis Vuitton, à moins que leurs pensées ne soient déjà fixées sur l'autre Coupe, plus prestigieuse.