
L'équipe néo-zélandaise d'Emirates Team New Zealand (ETNZ) a ajouté ce dimanche le point qualificatif dans son escarcelle. Dans une brume typique de la baie de San Francisco, les Kiwis ont dominé leur adversaire italien pour la 7e fois en 8 confrontations.
On ne voyait pas à 30 mètres devant mais pourtant les Kiwis avaient bien une cible en tête : la ligne d'arrivée qu'ils devaient franchir devant Luna Rossa pour s'assurer le gain de la Coupe Louis Vuitton, qualificative pour la finale de la Coupe de l'America. "Ce fut très difficile dans ces conditions", déclarait avec beaucoup de respect pour ses adversaires le barreur de l'AC72 Dean Barker, ajoutant que l'objectif de son équipe n'était pas atteint : "la Coupe Louis Vuitton n'est qu'un point de passage, nous sommes focalisés depuis le début sur la Coupe de l'America".
À voir Grant Dalton, le manager général d'ETNZ, sauter de joie sur le trampoline d'Aotearoa, le catamaran néo-zélandais, avec une bouteille de champagne à la main, on comprend mieux l'exploit réalisé. À la question posée par l'organisation à propos de l'emploi du temps des deux semaines à venir, le mentor des All Black avouait que "certains de nos hommes vont aller à Las Vegas je pense (rire)" avant de préciser plus sérieusement que son équipe allait "poursuivre le travail engagé pour être prêt à affronter Oracle Team USA".
Les Kiwis trop forts, trop rapides et mieux préparés
Même si la brise ne soufflait qu'à 7 nœuds au départ de cette 8e manche, les Néo-Zélandais n'ont pas attendu pour passer la seconde et déposer leurs adversaires. Équipés pour la première fois depuis le début de ces finales d'une voile d'avant supplémentaire, le "code 0", l'écart entre les deux catamarans de 22 mètres n'a cessé de croître. Luna Rossa accusait 15 secondes de retard à la première marque puis successivement 1´30, 2'58, 3´17 minutes pour un fossé final qui se chiffrait à 3'20 minutes. Accusant 1,4 nœuds de déficit de vitesse au portant et 0,7 au près, Luna Rossa a subi la loi des Kiwis durant toute la durée de ces finales quelque soit les conditions de navigation.
"Nous sommes parvenus à nous hisser en finale de la Louis Vuitton Cup. C’est un rêve que nous avons accompli", déclarait le barreur de Luna Rossa Chris Draper, à ce poste dans l’America’s Cup pour la toute première fois. "Chaque jour, je régate aux côtés de 10 autres fantastiques équipiers et ces bateaux sont déments. Donc oui c’est facile de se lever tous les matins", avouait-il décontracté à la veille de l'affrontement final.
Le barreur britannique pourra désormais faire la grasse matinée, éliminé sèchement 7-1 par les Kiwis malgré toute l'envie qu'il affichait avant ce dernier départ: "Nous sommes tous des compétiteurs-nés. Nous ne naviguerions pas à bord de ces bolides si nous n’étions pas ici pour gagner. C’est très dur mentalement et physiquement, mais nous allons tout donner jusqu’à la dernière minute et je suis fier de notre parcours".
Pas d'équipe européenne en finale
Depuis 2000 l'ancien continent était toujours représenté en finale de la Coupe de l'America, par les Italiens d'abord puis par la Suisse d'Alinghi en 2003, 2007 et 2010. Après la qualification néo-zélandaise, la finale 2013 se disputera sans représentant européen entre ETNZ et le defender américain Oracle Team USA. Pour ses trente ans d'anniversaire la Coupe Louis Vuitton se posera pour la troisième fois après 1995 et 2007 en Nouvelle-Zélande. Ce sera la 6e finale de la Coupe de l'America pour les Kiwis qui ont remporté l'aiguière d'argent à deux reprises, en 2000 et 2003. Le duel tant annoncé entre Américains et Néo-Zélandais aura donc bien lieu, au plus grand bonheur des amateurs de sport que nous sommes.