
La plus longue course au large de la région du Golfe, baptisée EFG Sailing Arabia – The Tour, s’élancera de Bahreïn ce dimanche.
La pression monte à l’Amwaj Marina au Bahreïn, où les équipages peaufinent leur préparation et leurs réglages avant de couper la ligne ce dimanche 9 février.A suivre : 15 jours de navigation intense et 760 milles nautiques le long des côtes du Golfe, avec une arrivée à Mascate prévue le 24 février prochain. Un très beau challenge pour les meilleurs marins de la région mais également pour les marins internationaux de renom qui y participent.
Six équipages représentant notamment Oman, Monaco et les Pays-Bas, disputeront ce Tour d’Arabie à bord de Farr 30 monotypes (qui ne sont autres que les précédents supports du Tour de France à la Voile). Ils feront escale dans huit marinas et quatre pays. Après un départ du Bahreïn, les équipages mettront le cap sur Doha au Qatar, avant de rallier Abu Dhabi, Dubai et Ras Al Khaimah aux Emirats Arabes Unis, puis ils rejoindront le Sultanat d’Oman après avoir contourné le célèbre détroit d’Ormuz, avec deux étapes à Musandam et à Mussanah, et enfin le finish prévu à Mascate, la capitale du Sultanat.
Une terrain de jeu inédit
Version moyen-orientale du Tour de France à la Voile, l’EFG Sailing Arabia – The Tour, organisé par Oman Sail, a vu sa popularité et sa réputation se développer en trois ans, attirant les meilleurs marins locaux et internationaux qui voient cette course comme une opportunité unique d’affûter leurs compétences pendant l’hiver européen sous le soleil, le temps de deux semaines de course à couteaux tirés. EFG Sailing Arabia – The Tour permet en outre aux pays du Golfe de promouvoir leur pays et leur potentiel touristique depuis 2011, tout en développant une plateforme pour inspirer une nouvelle génération de jeunes marins, élevant par là même le niveau de voile dans cette région qui bénéficie de conditions de navigation idylliques et de superbes infrastructures portuaires : un mix fascinant de traditions ancestrales et de sophistication moderne qui s’appuie sur des siècles d’héritage maritime.
Selon Keith Gapp, directeur de la stratégie et du marketing d’EFG International, groupe bancaire privé, sponsor-titre de la course, revenir sur le Tour était une évidence, vu le succès de l’édition précédente. “ EFG sponsorise un certain nombre d’évènements prestigieux dans le monde. La voile fait partie des sports sur lesquels nous nous focalisons. Cet évènement est unique. Nous approuvons complètement l’engagement d’Oman Sail auprès des jeunes mais également les efforts significatifs qu’ils font pour faire revivre le riche héritage maritime de la région du Golfe “, souligne-t-il.
Un skipper Français à la barre d’EFG Bank
Actuellement dans la dernière ligne droite avant le départ, Sidney Gavignet, le skipper vainqueur de la Volvo Ocean Race 2005-2006, sera à la barre du Farr 30 « EFG Bank », et se prépare à prendre la mer avec son équipe et un double objectif sur cette première compétition de la saison : gravir la première marche du podium de cette course au large de 760 miles qui reste sans égale dans la région du Golfe, mais aussi l’exploiter au maximum pour préparer son équipage en vue d’un autre challenge d’envergure cette année : le Tour de France à la Voile, qui se dispute quant à lui en M34, autre bateau de compétition qui suit les mêmes règles en matière de support monotype.
Sidney Gavignet explique à propos de ce début de saison : « à titre personnel, il faut que je fasse du petit bateau pour me préparer et me ré-entrainer avant de naviguer sur le M34 pour le Tour de France à la Voile, et le Farr 30 est un bateau de même type de gabarit. »
L’EFG Sailing Arabia – The Tour va permettre à l’équipage de naviguer ensemble pour la première fois de manière très intense, puisqu’une grande partie du team sera aussi sur le M34 lors du Tour de France à la Voile.« Cette équipe a été construite avec pour premier objectif de remporter l’EFG Sailing Arabia – The Tour, tout en sachant que le Tour de France à la Voile est à suivre : même type de course, mais sur un terrain différent, explique Sidney Gavignet. Si l’on gagne ce Tour d’Arabie, cela nous confortera sur le fait que cela peut donner quelque chose de très positif sur le Tour de France à la Voile. Il n’y a pas de meilleure préparation. »
Sidney Gavignet pourra en effet compter sur des équipiers très expérimentés. L’équipage d’EFG Bank sera composé de Cédric Pouligny (FRA), Damien Iehl (Monaco), Shane Hugues (IRL), Fabien Delahaye (FRA), Ali Al Balushi (OMA) et Mohammed Al Mujaini (OMA).
« Nous avons un très bon équipage. Le piège serait de ne pas avoir une concentration suffisante tout au long de la compétition, et il faudra faire les choses correctement sans jamais se relâcher, poursuit le skipper français. Après sur le terrain il y aura toujours des petites surprises, inévitablement, et pour l’avoir vécu l’année dernière, je pense par exemple à une zone truffée de filets de pêche qu’on traversera de nuit, et qui n’est pas répertoriée sur les cartes… ».
Après une belle course lors de la dernière Transat Jacques Vabre en double à bord du MOD70 Oman Air-Musandam en novembre dernier, Sidney Gavignet poursuit un travail engagé avec les équipes d’Oman Sail pour développer la voile de haut niveau dans le Sultanat grâce au transfert d’expérience, mais aussi grâce à sa passion des grandes compétitions qu’il transmet sans cesse aux Omanais.
« C’est une chance dans la voile d’aujourd’hui de pouvoir faire un projet dans la continuité avec le même partenaire pendant plusieurs années d’affilée », commente-t-il. Ce qui me plait c’est que l’on arrive toujours à garder du challenge : cette année, l’objectif sur le Tour de France à la Voile sera d’être sur le podium. Ce qui a été fait jusqu’à présent était déjà très bien, mais cette fois il faudra monter une ou deux marches supplémentaires. Avec le temps je comprends et je connais de mieux en mieux Oman, Oman Sail et les Omanais, et j’espère que cela me permettra de travailler de plus en plus en symbiose avec eux. Oman Sail est une grande maison, et retourner chaque hiver en Oman me permet de constater tout le chemin parcouru. Voir l’évolution et les progrès d’Oman Sail sur place est ce qui est le plus important dans cette aventure. La confiance qui m’est accordée est une vraie chance. »