
La septième édition du Tour de Belle-Ile s’est disputée ce samedi, dans des conditions sportives qui ont contraint les organisateurs à garder au port les plus petites unités et à limiter le parcours à 39 milles (contre les 42 initialement prévus) pour les autres. Le spectacle a toutefois été de toute beauté, avec la victoire du trimaran Sensation Océan d’Alain Gautier.
Avec 517 inscrits, la septième édition du Tour de Belle-Ile fait mieux que le cru 2012, qui avait vu 504 unités s’élancer en Baie de Quiberon. Une grosse satisfaction pour ses organisateurs et la confirmation que le Tour de Belle-Ile est bien la plus grande course de voile en France en nombre de participants. Dommage donc que la météo, un peu musclée ce week-end sur les côtes bretonnes n’ait pas permis à tous les engagés de régater. Pour des raisons de sécurité, seuls 435 d’entres eux ont été autorisés à s'aligner sur la ligne de départ.
Un Tour express
Ces derniers se sont élancés à 11h18, avec un retard d’un peu plus d’une heure sur l’horaire prévu en raison du passage d’un front chaud générant des vents d’ouest sud-ouest supérieurs à 25 nœuds. D’entrée de jeu, Sensation Océan, le trimaran ORMA skippé par Alain Gautier s’est emparé des commandes de la flotte. Il n’a cessé ensuite de creuser l’écart, atteignant les Poulains en à peine plus d’une heure avant de s’offrir un bord de reaching le long de Belle-Ile à 30-35 nœuds vers les Galères puis de remettre le cap vers la Teignouse - où il a croisé la flotte des monocoques progressant au près en sens inverse – et de se présenter sur la ligne d’arrivée à 13h27. Pour lui, la quatrième aura donc été la bonne. Rappelons, en effet, qu’il avait terminé deuxième en 2011, puis quatrième en 2012 et 2013. «J’ai pris un très grand plaisir même si c’était quand même tendu. Sur ces engins dans le vent fort, on n’est pas serein, même nous les pros, on sait qu’un tel trimaran peuvent chavirer, je suis bien placé pour le savoir ! Je suis très heureux de cette victoire » a commenté Alain Gautier, qui a donc bouclé les 39 milles du tracé en 2h09, à la vitesse moyenne de 18,14 nœuds, avec 9 minutes et 15 secondes d’avance sur le Mult50 Actual. « C’était un Tour de Belle-Ile tonique, exactement comme on s’y attendait ! Le tout petit regret, c’est que nous n’ayons pas pu accrocher notre camarade devant nous, mais 60 pieds contre 50, nous ne pouvions rien faire et je trouve que nous avons fait une super navigation, nous avons bien attaqué sans prendre de risques, je suis vraiment content » a déclaré Yves Le Blévec à son arrivée.
274 équipages classés
Du côté des monocoques, au lendemain de son baptême, Imagine, le 60 pieds Imoca d’Armel Tripon, s’est imposé en 3h53. Une satisfaction évidente pour le skipper qui a ainsi connu un week-end riche en émotions. « Première course et première victoire pour Imagine. Nous partions pour découvrir le bateau dans des conditions musclées, nous avons connu un départ très piano, puis pris peu à peu la mesure du bateau. Nous avons passé un super moment. Le bateau se comporte très bien, il est très doux à la barre, c’est un vrai plaisir, je ne retiens que des points positifs de la journée » a commenté le Nantais qui a devancé le Mach 45 Alternative Sailing mené par Nicolas Groleau et le Class40 GDF SUEZ, skippé par Sébastien Rogues. Au final, ils sont 274 à avoir franchi la ligne d’arrivée de cette septième édition du Tour de Belle-Ile. Le dernier, l’Océanis 31 Gov Biahn de Jacques Surzur a terminé à 19h59 après 9h41 de course. Tous ont savouré pleinement ce cru 2014, bien différent de celui de l’année passé qui s’était joué dans la pétole et sous un grand soleil.