
Sur le Tour de France à la Voile, l’avitaillement joue un rôle primordial pour les navigants. Mais en matière de nutrition et de nourriture embarquée, chaque team a son propre mode de fonctionnement.
Si le poids de nourriture embarqué sur les étapes est le même pour les équipages du Tour de France à la Voile, chaque team gère de manière autonome son avitaillement. Que mangent les marins sur une compétition au rythme intense qui fatigue les organismes ? « Je n’ai pas vraiment de consignes en ce qui concerne les repas à terre, hormis certaines demandes particulières en fonction des goûts de chacun. Bien sûr, on travaille sur les sucres lents, les fruits et les légumes car ce sont des sportifs », nous explique Marc Dubois, cuisinier de Courrier Dunkerque 3 qui accompagne l’équipage nordiste tout au long de la course. À terre, le petit-déjeuner est très copieux avant les parcours techniques. « C’est assez varié. Cela peut aller des œufs brouillés sur gaufres salées aux pâtes, en passant par des crêpes, des œufs au plat avec bacon, de la tortilla, des fruits ou encore les restes du dîner de la veille. Cela leur est arrivé de manger de l’osso bucco au petit-déjeuner », poursuit-il. Sur les parcours techniques, eau, café, thé et sandwichs sont au menu à bord. « Je leur prépare des sandwichs avec du fromage à tartiner, du rôti de porc froid, des carottes et de la moutarde à l’ancienne, ou encore au pesto, parmesan, jambon cru découpé en petits morceaux, tomates séchées et salade, ajoute-t-il. Daniel Souben tient également à sa tablette de chocolat noir. L’équipe d’avitaillement l’avait oubliée sur la première régate et il n’était pas content ».
Sur les étapes, les menus sont préparés en fonction du poids autorisé. Sur l’étape entre Dieppe et Granville, chaque équipage avait droit à 25 kg de nourriture, emballages compris. « Pour les étapes, je leur prépare des calzone pour que cela soit plus facile à manger que des pizzas classiques, des quiches ou des croque-monsieur. Depuis l’an dernier, je leur fais aussi parfois un burger au poulet. J’inscris le nom de chaque marin sur sa ration afin qu’il ne se retrouve pas avec du fromage ou de la tomate s’il n’aime pas ça. Dans tous les cas, je fais attention aux excès car à chaque fois, trois équipages sont tirés au sort pour la pesée ».
Du côté de Team Oman Sail, la donne est un peu différente. En plus de la cuisinière, le team fait appel à une diététicienne qui compose les menus de l’équipage. « Cette année, nous avons fait appel à une diététicienne qui est venue nous présenter son fonctionnement sur la Normandy Sailing Week. Elle passe également quelques jours avec nous sur le Tour de France à la Voile pour voir si tout se passe bien et proposer de nouveaux menus, nous indique Nicolas Honor, manager du Team Oman Sail pour la France. On essaie de faire attention et de proposer des menus équilibrés pendant toute la course ». Sur les étapes, la nourriture embarquée dépend des conditions météo attendues sur le parcours. « On ne peut pas manger la même chose en vent arrière ou au près dans la brise. Certaines choses sont même impossibles à manger au rappel. Du coup, on s’adapte. Idem pour les rations énergétiques, tout dépend de la difficulté physique de l’étape, poursuit-il. Il faut que ce soit consistant et facile à manger car si c’est compliqué, l’équipage ne mange pas ». En plus des repas, les marins embarquent des boissons énergisantes, des fruits, des fruits secs, des barres de céréales nutritionnelles mais également de l’eau, du thé et du café. Par contre, les sodas sont proscrits à bord. À terre, les écarts ne sont pas permis non plus. « On mange ce qui a été prévu par la diététicienne. C’est important pour les marins de ne pas faire d’écarts. La présence de la diététicienne permet de cadrer les débats, même si on tient compte des goûts de chacun, conclut-il. Et puis à la différence des autres, notre équipage est multiculturel donc on essaie d’équilibrer cet aspect afin que chacun retrouve ce qu’il aime bien manger à intervalles réguliers ».
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