
Une douzaine de Bizuths seront au départ de la course ce dimanche.
Cette année, pour la 46ème édition de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire, douze navigateurs essuieront les plâtres et les embruns d’une première participation. Jeunes talents de la régate pressés de se faire une place au royaume de la course au large, ou marins expérimentés soucieux d’inscrire leur nom au palmarès de cette grande dame de la compétition à la voile, tous s’élanceront dimanche avec la ferme intention de bien faire et une inévitable pointe de trac.
Aux côtés des « stars » de la course au large, il y a ceux qui viennent pour la toute première fois. Chaque année, le classement Bénéteau des Bizuths leur est consacré. De quoi leur permettre d’emblée de se fixer un objectif : celui de terminer en tête, sur le podium, voire de simplement « bien naviguer ».
Trois jeunes recrues de l’Artemis Offshore Academy viennent suivre le sillage de leurs compatriotes présents sur le circuit Figaro Bénéteau depuis 2010 : Robin Elsey (22 ans – Artemis 43), Andrew Baker (25 ans – Artemis 23) et le benjamin de cette édition 2015, Rob Bunce (tout juste 20 ans – Artemis 37). Formés à Lorient Grand Large l’hiver dernier, ces « rookies » ont pu se frotter à un autre bizuth, Benoît Mariette (Entrepose), marin émérite sur le circuit Mini, grand amoureux du large.
Sur ce plateau exotique aux profils variés, on compte également le premier Turc de l’histoire de La Solitaire : Tolga Ekrem Pamir (Un Jour Un Homme Un Arbre), 40 ans et une envie irrésistible de courir les océans. Installé à La Rochelle, Tolga démarre cette année sur le circuit, après six années en Mini 6,50.
De tous horizons
Arthur Prat (26 ans) et Nicolas Thomas (25 ans) viennent de l’autre côté de l’Atlantique. Ils travaillent leurs premières gammes de skippers au centre Guadeloupe Grand Large, et ont déjà une Transat AG2R LA MONDIALE dans leurs bottes. Les nuits sans sommeil, ils connaissent ! Même expérience pour Martin Le Pape (26 ans – Ovimpex-Secours Populaire) qui avait couru en 2014 la transat en double aux côtés de Roland Jourdain.
Autant de jeunes talents en devenir qui devront compter avec la farouche envie de bien figurer de Sophie Faguet. A 28 ans, cette Havraise, et seule « bleue » de ce cru 2015, ne fait pas mystère de ses ambitions et de ses objectifs de performance. Compétitrice dans l’âme, sa victoire pour décrocher, au terme de sélections, la barre du Figaro Bénéteau aux couleurs de la Région Basse Normandie lui a ouvert les portes du circuit pour deux saisons. Un programme qui lui a permis de fourbir, dès cet hiver, ses premières armes face aux plus sérieux ténors de la série lors des sessions d’entraînement du célèbre centre Finistère Course au Large de Port-La-Forêt. L’une des meilleures écoles que fréquente aussi depuis l’année dernière déjà Aymeric Arthaud (28 ans – REEL – PGO Automobiles). Le neveu de Florence a beau être originaire du Sud, il n’a pas hésité à rejoindre le fief des solitaires bretons et à se laisser le temps de parfaire son apprentissage pour La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire, qu’il a suivie au plus près l’année dernière dans le rôle de préparateur.
Et de tous âges
Une bonne manière de ne surtout rien laisser au hasard dans la préparation de cette course majeure. De son côté, Benjamin Dutreux (25 ans) s’est volontiers laissé chouchouter par le Team Vendée, à Saint-Gilles-Croix-Vie. Une structure mise en place pour accompagner les skippers en vue de cette échéance sportive majeure dont a également bénéficié Marc Pouydebat (France AVC). A 51 ans, ce kiné 100% amateur, originaire du Bordelais, n’a surtout pas voulu rater l’occasion de réaliser son rêve, au départ de l’estuaire de la Gironde, de venir enfin se frotter aux plus fines lames de la navigation en solitaire. Preuve s’il en est, qu’on est jamais trop vieux pour être un « bleu » !
Sophie Faguet, Région Basse Normandie : « La Solitaire m’a toujours donné envie. Le dispositif Jeune Talents bas-normands m’a permis de concrétiser cette envie. J’ai hâte de partir, je me sens prête, le bateau est prêt. Cela reste une inconnue, une découverte, car je n’ai jamais régaté plus deux nuits en mer en solitaire. Je me connais un peu mieux maintenant, je sais que j’ai trop dormi sur les courses d’avant-saison. Donc je sais sur quoi je dois être vigilante ! ».