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Il termine ainsi de la plus belle des manières cette 52e édition de l’épreuve, même s’il doit se « contenter » de la 13e place au classement général final après avoir non seulement été confronté à des problèmes de pilote automatique, mais aussi avoir parfois manqué de réussite. Reste que plus que le résultat, ce que l’on retiendra, c’est le panache avec lequel le navigateur Nantais a mené sa course, et son talent qui ne demande qu’à s’exprimer !
Après avoir déjà signé un podium d’étape (3e) lors de l’édition 2019, entre Nantes et Kinsale, Pierre Leboucher a, cette fois, scellé sa première victoire de manche sur l’épreuve. Et quelle manche ! Ces 685 milles entre Roscoff et Saint-Nazaire ont été incroyablement riches en retournements de situations. Les écarts se sont faits puis défaits, et les trajectoires des marins ont parfois grandement divergés, mais le skippeur de GUYOT environnement – Ruban Rose a tracé sa route avec opportunisme et détermination, pour finir par s’offrir une jolie première place. « Je suis content de finir la course de cette manière. Je ne pouvais pas espérer mieux, même si cela ne change pas énormément mon classement général », explique le marin qui aurait naturellement préféré que ce dernier acte ne soit pas réduit de quelques milles, ce qui lui aurait sans doute permis de grappiller davantage de temps au classement.
Audacieux mais raisonnable
Qu’importe, les décisions de la Direction de course sont ce qu’elles sont, et il faut savoir savourer ses succès, surtout lorsqu’il a fallu fournir tant d’effort pour les obtenir. « Comme on s’y attendait, ça a été une course très longue. Pour moi, elle a bien débuté puisqu’avec Corentin (Horeau) et Martin (Le Pape), on a mené les débats jusqu’à Land’s End. A cet endroit, on s’est malheureusement fait piéger dans une zone sans vent, et les autres, pour lesquels on a servi de repères, ont fait le tour, quand d’autres, comme Tom Dolan, se sont carrément barrés de l’autre côté du DST. Ensuite, ça a été compliqué de se refaire car ça a été le train-train jusqu’au Fastnet. Sur le retour, petit coup par petit coup, j’ai toutefois fini par remonter. J’ai fait une belle option à Belle-Ile qui m’a permis de faire la différence. J’ai même pensé passer entre l’île et le continent mais j’ai estimé que dans ma position, c’était un peu trop osé et j’ai préféré assurer », a détaillé le skippeur qui s’est finalement imposé avec un peu moins de cinq minutes d’avance sur Xavier Macaire.
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Capable de belles choses
« J’ai fait ma course sans me préoccuper trop des autres et tout s’est plutôt bien enchaîné car malgré toute la fatigue accumulée depuis près d’un mois, je n’ai pas terminé dans la souffrance. Je finis la course avec de la satisfaction car il n’a pas seulement fallu être rapide sur cette dernière étape. Les placements ont été déterminants. Au final, il y a pas mal d’écarts entre les concurrents, mais pour moi, cela ne sera pas suffisant pour vraiment bien me replacer au classement général. Je vais devoir me contenter de la 13e place, ce qui n’est pas ce que je venais chercher », a commenté Pierre, 9e et 7e des deux dernières éditions, et prétendant au podium cette année. « Je paie cher mes soucis de pilote automatique dans la deuxième étape puis le temps que j’ai encaissé lors de l'étape 3 en restant encalminé à proximité de l’île de Batz, mais cela fait partie de la course. Pour bien faire sur une Solitaire du Figaro, il faut que toutes les planètes soient alignées. Au bout du compte, ce que je garderai en tête, c’est que je suis capable de faire quelque chose de bien et que le podium était, de fait, à ma portée », a terminé Pierre Leboucher