500, 600, 700, les chiffres clés d'un week-end de course au large

Course au large
Par François TREGOUET

Records de vitesse, records de lenteur, espoirs d’une arrivée, en trois tours du monde extrêmement différents la course au large nous donne ce qu’elle a de meilleur dans toute sa diversité. En mer, même les chiffres font rêver.

©Photo Holcim-PRB - PolaRYSE - Julien Champolion
Records de vitesse, records de lenteur, espoirs d’une arrivée, en trois tours du monde extrêmement différents la course au large nous donne ce qu’elle a de meilleur dans toute sa diversité. En mer, même les chiffres font rêver.

595 milles en 24 heures !

Quand vous lirez ces lignes au petit matin, alors qu'elles viennent seulement d'être écrites, peut-être que le chiffre 595 aura déjà été effacé des tablettes, qu’un nouveau record du nombre de milles parcourus en 24 heures en Imoca aura été battu, que la barre symbolique des 600 milles abattus en une journée aura été franchie. Flirtant avec la limite des glaces fixée à 50° Sud par les organisateurs, les foilers de dernière génération sont en train de prouver qu’une étape importante a été franchie en termes de performances, au moins lorsqu’ils sont menés en équipage. Car si le dernier Vendée Globe avait laissé un doute sur leur capacité à aller significativement plus vite sur la durée que leurs ancêtres à dérives droites lorsque ces derniers sont bien menés, les records qui tombent jour après jour, voire plusieurs fois par jour, sur The Ocean Race ne laissent plus tellement de place au doute. Si ce n’est de savoir s’ils pourront tenir un rythme aussi élevé une fois menés en solitaire. En attendant, avec des conditions idéales pour ces latitudes septentrionales, à 150 degrés du vent sur une mer relativement plate, les Imocas volent. De 539 milles en 24 heures lorsque le départ a été donné à Cape Town, le record est tout d’abord passé à 544 milles il y a un peu plus d’une semaine grâce à 11th Hour Racing Team. Puis, dans la nuit de vendredi à samedi, les quatre concurrentes actuellement en mer après l’abandon sur cette étape de Guyot Environnement Team Europe, ont tous dépassé cette marque. Le plus rapide de tous à l’heure où nous écrivons ces lignes étant le Holcim PRB de Kevin Escoffier avec 595,26 milles. Une performance annoncée à 15h00 ce dimanche Heure Française, alors que le bateau vert et bleu devrait bientôt être le premier à passer la ligne au Sud de la Tasmanie et donc à empocher les 5 points prévus. Un gain qui viendra encore un peu plus renforcer son emprise sur une course dont il a déjà remporté les deux premières étapes.

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Amhas franchissant la dernière porte des Açores© Jean-Marie LIOT

700 milles de l’arrivée

Un peu moins de 700 milles, c’est ce qu’il reste à parcourir aux deux leaders concurrents du Globe 40, le tour du monde en double sur des monocoques de la Class40. Sur les quatre bateaux encore en course sur les sept au départ, trois ont passé la porte des Açores, dernière marque de parcours avant l’arrivée à Lorient. Partis le 26 juin dernier de Tanger au Maroc, les duos sont attendus en début de semaine en Bretagne Sud, terme de la huitième et dernière étape d’une circumnavigation qui les aura vus faire escale dans des lieux aussi mythiques que rares en course au large, tels que Papeete ou Ushuaïa. Les embuches ont été nombreuses et les retournements de situation fréquents tout au long des 30 000 milles (théoriques) de cette longue route qui est une première pour cette catégorie de bateaux. Si jusqu’à Ushuaïa l’équipage de Milaï faisait figure de favori, le bris de ses safrans entre la Terre de Feu et Recife lui a été fatal. Aujourd’hui, à deux jours de l’arrivée en terre Lorientaise, c’est l’équipage américano-britannique de Amhas qui fait la course en tête. Derrière, à seulement une quarantaine de milles, le duo Néerlandais de Sec Hayai est en embuscade et ne prend surtout pas de risques puisqu’il possède 4 points d’avance au classement général et qu’il n’en perdrait qu’un si les positions devaient en rester là.

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© Kirsten Neuschäfer - GGR 2022

500 milles d’avance

C’est très exactement 512 milles d’avance que la Sud-Africaine Kirsten Neuschäfer possède sur l’Indien Abhilash Tommy en tête de la Golden Globe Race. Pas de records de vitesses pour eux en revanche, d’une part parce que leurs bateaux vintage ne s’y prêtent pas, et ensuite parce qu’une vaste zone de hautes pressions sans vent leur barre la route sur leur remontée de l’Atlantique Sud. A la latitude de Rio de Janeiro la brise est insignifiante et les milles parcourus désespérants : 42 milles ces dernières 24 heures pour la leader et 28 pour son second. Un contraste assez saisissant avec les Imocas, et des conditions qui devraient perdurer dans les prochains jours. Si au moins les bateaux ne souffrent pas dans ce petit temps, espérons que les vivres ne viennent pas à manquer sur la route encre longue vers les Sables d’Olonne. La patience et l’endurance des marins sont mises à rude épreuve en tous cas, eux qui sont partis depuis le 14 août dernier de Vendée, n’ont effectué aucune escale, et ont encore plus de 4000 milles nautiques à parcourir. Entre The Ocean Race et la Golden Globe race la course au large ne manque pas de contrastes, mais elle est passionnante dans les deux cas et c’est tout ce qui fait à la fois son charme et sa spécificité.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…