
595 milles en 24 heures !
Quand vous lirez ces lignes au petit matin, alors qu'elles viennent seulement d'être écrites, peut-être que le chiffre 595 aura déjà été effacé des tablettes, qu’un nouveau record du nombre de milles parcourus en 24 heures en Imoca aura été battu, que la barre symbolique des 600 milles abattus en une journée aura été franchie. Flirtant avec la limite des glaces fixée à 50° Sud par les organisateurs, les foilers de dernière génération sont en train de prouver qu’une étape importante a été franchie en termes de performances, au moins lorsqu’ils sont menés en équipage. Car si le dernier Vendée Globe avait laissé un doute sur leur capacité à aller significativement plus vite sur la durée que leurs ancêtres à dérives droites lorsque ces derniers sont bien menés, les records qui tombent jour après jour, voire plusieurs fois par jour, sur The Ocean Race ne laissent plus tellement de place au doute. Si ce n’est de savoir s’ils pourront tenir un rythme aussi élevé une fois menés en solitaire. En attendant, avec des conditions idéales pour ces latitudes septentrionales, à 150 degrés du vent sur une mer relativement plate, les Imocas volent. De 539 milles en 24 heures lorsque le départ a été donné à Cape Town, le record est tout d’abord passé à 544 milles il y a un peu plus d’une semaine grâce à 11th Hour Racing Team. Puis, dans la nuit de vendredi à samedi, les quatre concurrentes actuellement en mer après l’abandon sur cette étape de Guyot Environnement Team Europe, ont tous dépassé cette marque. Le plus rapide de tous à l’heure où nous écrivons ces lignes étant le Holcim PRB de Kevin Escoffier avec 595,26 milles. Une performance annoncée à 15h00 ce dimanche Heure Française, alors que le bateau vert et bleu devrait bientôt être le premier à passer la ligne au Sud de la Tasmanie et donc à empocher les 5 points prévus. Un gain qui viendra encore un peu plus renforcer son emprise sur une course dont il a déjà remporté les deux premières étapes.

700 milles de l’arrivée
Un peu moins de 700 milles, c’est ce qu’il reste à parcourir aux deux leaders concurrents du Globe 40, le tour du monde en double sur des monocoques de la Class40. Sur les quatre bateaux encore en course sur les sept au départ, trois ont passé la porte des Açores, dernière marque de parcours avant l’arrivée à Lorient. Partis le 26 juin dernier de Tanger au Maroc, les duos sont attendus en début de semaine en Bretagne Sud, terme de la huitième et dernière étape d’une circumnavigation qui les aura vus faire escale dans des lieux aussi mythiques que rares en course au large, tels que Papeete ou Ushuaïa. Les embuches ont été nombreuses et les retournements de situation fréquents tout au long des 30 000 milles (théoriques) de cette longue route qui est une première pour cette catégorie de bateaux. Si jusqu’à Ushuaïa l’équipage de Milaï faisait figure de favori, le bris de ses safrans entre la Terre de Feu et Recife lui a été fatal. Aujourd’hui, à deux jours de l’arrivée en terre Lorientaise, c’est l’équipage américano-britannique de Amhas qui fait la course en tête. Derrière, à seulement une quarantaine de milles, le duo Néerlandais de Sec Hayai est en embuscade et ne prend surtout pas de risques puisqu’il possède 4 points d’avance au classement général et qu’il n’en perdrait qu’un si les positions devaient en rester là.

500 milles d’avance
C’est très exactement 512 milles d’avance que la Sud-Africaine Kirsten Neuschäfer possède sur l’Indien Abhilash Tommy en tête de la Golden Globe Race. Pas de records de vitesses pour eux en revanche, d’une part parce que leurs bateaux vintage ne s’y prêtent pas, et ensuite parce qu’une vaste zone de hautes pressions sans vent leur barre la route sur leur remontée de l’Atlantique Sud. A la latitude de Rio de Janeiro la brise est insignifiante et les milles parcourus désespérants : 42 milles ces dernières 24 heures pour la leader et 28 pour son second. Un contraste assez saisissant avec les Imocas, et des conditions qui devraient perdurer dans les prochains jours. Si au moins les bateaux ne souffrent pas dans ce petit temps, espérons que les vivres ne viennent pas à manquer sur la route encre longue vers les Sables d’Olonne. La patience et l’endurance des marins sont mises à rude épreuve en tous cas, eux qui sont partis depuis le 14 août dernier de Vendée, n’ont effectué aucune escale, et ont encore plus de 4000 milles nautiques à parcourir. Entre The Ocean Race et la Golden Globe race la course au large ne manque pas de contrastes, mais elle est passionnante dans les deux cas et c’est tout ce qui fait à la fois son charme et sa spécificité.