
« Saint-Barth est encore loin » disait Julia Courtois à la vacation ce jeudi matin. Pourtant, chaque mille, chaque heure et chaque journée de course les rapprochent progressivement de la perle des Antilles et de sa douceur. Il y aura le temps, bientôt, d’en profiter, les deux pieds sur la terre ferme et la tête pleine de souvenirs. Mais les concurrents de la Transat Paprec n’en sont pas vraiment là. Et ils savent tous, que la concentration doit rester au maximum à chaque quart.
Heureusement, les alizés, tant attendus en première semaine, permettent de trouver un bon rythme voire « d’être redondant ». C’est ce qu’a expliqué Camille Bertel (Cap Ingélec), elle aussi contactée lors de la vacation : « Depuis que nous sommes dans les alizés, le rythme s’est un peu calmé et ça fait du bien ». Et elle ajoute : « On arrive à faire de bonnes nuits et à se rattraper niveau fatigue ».
Pourtant, la bataille n’a jamais vraiment cessé. Et pour s’en convaincre, il suffit d’observer la tête de flotte. Si une cinquantaine de milles les séparent en verticale, les six premiers se tiennent toujours en moins de quarante milles. Gaston Morvan et Anne-Claire Le Berre (Région Bretagne – CMB Performance) mènent les débats depuis trois jours, eux qui pointent le plus au Sud de ce wagon de tête. Corentin Horeau et Pauline Courtois (Mutuelle Bleue), après avoir fait une route plus Nord, on empanné vers le Sud et la route directe. « La flotte se divise entre les partisans d’une route plus Nord et ceux d’une route plus Sud », certifie Camille Bertel.
L’invité du ‘Mag de la Transat’, ce jeudi midi, a offert de bonnes ondes à deux skippeuses : Pauline et Julia Courtois. Leur mère, Christine Courtois, vice-présidente de la Fédération Française de voile, en charge de la mixité, était en effet sur le plateau. « Je suis un peu addicte à la cartographie, toutes les heures je ne peux pas m’empêcher de regarder le classement », a-t-elle confié. « Avoir deux filles au milieu de l’Atlantique, c’est un peu de stress et c’est une grande fierté. Ce qu’elles font, je ne l’aurai jamais fait. Je sais qu’elles ont de la ressource et ça ne peut que faire plaisir ». Un constat partagé par tous, chez ceux qui bataillent au cœur de l’océan comme chez tous ceux qui se plaisent à suivre leur progression.