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Figure incontournable du circuit IMOCA, la navigatrice d’Initiatives-Cœur a réalisé une course de haut vol lors de The Transat, entre Lorient et New York. A l’issue d’une bataille acharnée, elle termine 3e et signe son premier podium dans une transatlantique après 8 jours et 12 heures en mer. Un résultat qui lui permet de faire le plein de confiance et de sérénité avant la prochaine échéance, New York-Vendée le 28 mai, puis le grand rendez-vous de la saison, le Vendée Globe en novembre prochain.
C’est une prestation majuscule, de celle que l’on retient longtemps, que l’on garde précieusement dans les chauds souvenirs et qui rassurent dès qu’on est assailli par les doutes. Sam vient de réaliser un des plus grands exploits de sa riche carrière de navigatrice. Après de très nombreuses places d’honneur, Sam vient de se hisser pour la première fois sur un podium IMOCA.
Un challenge réalisé avec son enthousiasme de toujours
Sam est allée au bout d’une course exceptionnelle, faisant preuve d’une incroyable ténacité. The Transat CIC est en effet une des courses les plus difficiles du calendrier puisqu’il faut progresser au près, face aux vents et contre les systèmes météos qui balaient l’Atlantique d’Est en Ouest. Dans cette bagarre pleine d’adversité, où les conditions jouent avec l’intégrité du bateau comme les nerfs, il faut tenir. En somme, c’est un sprint en forme de trail, une bataille de chaque instant et de résistance.
Sam a abordé ce challenge fidèle à elle-même, avec l’enthousiasme qui la caractérise. Le fait d’avoir déjà assuré sa qualification pour le Vendée Globe lui permettait d’aborder ce challenge en étant libérée et désireuse, surtout, de donner le meilleur. La navigatrice l’a démontré dès le départ somptueux dans des conditions malléables, et s’est hissé aux avant-postes, dans le même tempo que les favoris.
Un bateau fiable et polyvalent
Malgré une météo particulièrement changeante, des nuits courtes et des manœuvres incessantes, Sam a tenu bon. Bien placée des côtes bretonnes jusqu’au Sud de l’Irlande, elle s’est ensuite positionnée légèrement plus Sud que les premiers lors de la ruée vers l’Ouest. Une option payante qui lui a permis, dès jeudi, de reprendre plusieurs places au classement. Son rush final s’est transformé en démonstration par sa constance, sa vitesse et sa capacité à ne rien lâcher.
Dans la journée de dimanche, elle passe ainsi devant Charlie Dalin et se hisse à la 3e place. Une position qu’elle va conserver jusqu’au bout, en s’attachant à réduire l’écart avec les deux marins qui l’ont précédé, Yoann Richomme (1er) et Boris Herrmann (2e). Un peu moins de six heures après le vainqueur, Sam franchit la ligne à son tour.
Ce podium est aussi une grande satisfaction pour toute l’équipe qui a mis ce bateau à l’eau il y a moins de deux ans et n’a cessé de le fiabiliser et de l’améliorer depuis. Les vitesses dans des conditions variées démontrent une polyvalence très intéressante et la justesse des choix effectués.
Un plaisir communicatif
Il y a chez Sam l’idée permanente d’un plaisir communicatif. La navigatrice est heureuse en mer et elle le fait savoir. Tout au long de la course, comme elle en a l’habitude, elle a partagé sourires aux lèvres les petites joies et les tracas du bord. Ainsi, elle a proposé ses conseils pour préparer des pâtes bolognaises à bord d’un bateau lancé à pleine vitesse ; elle a proposé un tuto pour aller aux toilettes à bord d’un IMOCA ; elle a détaillé avec humour son look à bord… Sa franchise et sa bonne humeur ont ainsi permis, comme à chaque fois, d’embarquer avec elle nombre de curieux qui s’évadent à ses côtés.
Ce podium prestigieux constitue le meilleur résultat de Sam dans une transatlantique, elle qui avait terminé 5e à deux reprises à la Rolex Fastnet Race (2021, 2023) et à la Transat Jacques Vabre (2021, 2023). Elle marque ainsi les esprits et démontre avec panache qu’elle fait partie des meilleurs skippers IMOCA du moment. Sa prestation XXL lui permet d’aborder l’avenir avec sérénité à moins de sept mois du rendez-vous incontournable de la saison, le Vendée Globe, qu’elle s’apprête à disputer pour la 4e fois.
Forte de son expérience et de sa ténacité, Sam sera à n'en pas douter une des figures incontournables du prochain tour du monde. Avant de se tourner vers cet objectif, il faudra reprendre la mer et traverser l’Atlantique à nouveau. La navigatrice disputera en effet New York-Vendée dont le départ aura lieu le 29 mai prochain. Une nouvelle transatlantique, la dernière donc avant le Vendée Globe, qui s’annonce très rapide et particulièrement disputée. Toute l'équipe reste donc concentrée et déterminée à tirer tous les enseignements nécessaires en vue du prochain tour du monde.
À l’occasion de New York-Vendée, les sponsors mécènes du bateau – Les Chocolats du cœur, K-LINE et VINCI Energies – relancent l’opération « 1 clic = 1 cœur ». Le principe ? À chaque nouveau follower sur les comptes Instagram et Facebook d’Initiatives Cœur, 1€ sera redistribué à Mécénat Chirurgie Cardiaque. Depuis 2012, cette mécanique solidaire a permis de sauver 384 enfants atteints de graves malformations cardiaques. Sam Davies, son équipe et l’ensemble des partenaires aspirent cette année à atteindre les 500 enfants sauvés à l’issue du Vendée Globe.
SA PREMIÈRE RÉACTION
« La première fois que je me suis sentie vraiment libre »
« Je suis tellement contente de ce résultat, d’autant que c’est le meilleur sur une course au large majeure pour moi ! J’ai réussi à mener le bateau comme jamais j’avais pu le faire auparavant. C’est la première fois que je me suis sentie vraiment libre. J’avais vraiment envie de tester le bateau avant le Vendée Globe. L’équipe a fait un super boulot, je n’ai quasiment pas ouvert la caisse à outils. J’ai passé une bonne partie du début de course aux côtés de Damien Seguin, puis de Paul Meilhat avant d’être assez proche de Boris Herrmann. C’est une course qui a été courte, ce qui oblige à pousser toujours très fort. Je n’aurais jamais pu continuer comme ça sur tout un tour du monde ! Nous avons beaucoup travaillé sur le confort et le bien-être à bord, ça fait une vraie différence et c’est un réel avantage de se sentir en sécurité sur le bateau ».
SA COURSE EN CHIFFRES
Heure d’arrivée : 02 h 15 (heure française)
Temps de course : 8 jours 12 heures 41 min 37 secondes
Écart avec le premier : 5 heures, 48 minutes
Distance parcourue : 3221.89 milles
Vitesse moyenne (sur l’orthodromie) : 14.41 noeuds
Vitesse moyenne réelle : 15.74 noeuds