
Les concurrents sont entrés tout de suite dans le vif du sujet avec le parcours côtier (Trophée Paprec) permettant d’assurer le spectacle dans les villes hôtes. De quoi permettre au grand public d’admirer une dernière fois les bateaux sous voile depuis la terre et de pimenter les débats en imposant une première hiérarchie après environ une heure de course.
Clap de fin sur une belle semaine à Caen !
Après une belle semaine de festivités à Caen, qui a accueilli d’une main de maître le Grand Départ de La Solitaire du Figaro Paprec, les marins ont quitté un à un le bassin Saint-Pierre ce matin entre 08h15 et 08h30 devant un public venu nombreux pour les encourager. « C’était un bonheur d’être accueilli ici à Caen pour le Grand Départ de la course. Le public, très nombreux, était au rendez-vous et cette franche réussite forme un superbe tremplin pour cette nouvelle édition de La Solitaire du Figaro Paprec. Rappelons-le, cette épreuve mythique existe depuis plus d’un demi-siècle ! Une longévité qui s’est construite sur des fondamentaux qui n’ont jamais changé : l’excellence sportive, la course au large et l’invitation au voyage. La communion avec le public et les médias qui nous permettent de vibrer chaque année sur ce grand rendez-vous de course au large estival », commente Joseph Bizard, Directeur Général OC Sport Pen Duick.

La flotte a remonté ensuite le canal de Caen à la mer dans le cadre de la Grande Parade, qui a mené les concurrents jusqu’à Ouistreham. L’occasion pour les marins, accompagnés de leurs préparateurs, de faire un dernier point météo avec les derniers fichiers et de se mettre dans leur bulle à quelques heures du Grand Départ de la course. Sur le chemin de halage, le spectacle a valu le coup d'œil pour les spectateurs venus saluer les bateaux le long de cette voie verte de 14 kilomètres bordant des eaux chargées d’histoire. Notamment au passage du pont de Bénouville. Plus connu sous le nom de Pegasus Bridge, il a été le premier à avoir été libéré en juin 1944 par les Alliés lors du Débarquement.
Une belle première étape en perspective
Avec un parcours mixant côtier et hauturier, des conditions météo variées et un plateau relevé mais éclectique, cette première étape de La Solitaire du Figaro Paprec s’annonce passionnante. « Avec des bateaux strictement identiques, des grands marins et un parcours très engagé, il y a aura du jeu à tous les étages et rien ne sera joué d’avance. C’est ce qui fait le charme de cette grande course. Le vainqueur, sacré à Piriac-sur-Mer en Loire-Atlantique, Partenaire Majeur de la course, aura été le plus méritant et pourra inscrire son nom au palmarès des grands marins de notre discipline. Je souhaite bon vent à tous les marins et plein succès à cette 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec ! », ajoute Joseph Bizard.
Sébastien Petithuguenin, Directeur Général de Paprec, ajoute : « je voulais souhaiter bon vent à tous les marins engagés. Le parcours de la 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec est extrêmement exigeant. Il est composé de trois étapes d’envergure qui passent par des lieux absolument mythiques pour la course au large, à commencer par le phare du Fastnet. La première étape arrive à Kinsale (Irlande), une ville qui a marqué durement l’histoire de La Solitaire avec une série de bateaux échoués, d’espoirs de victoire abandonnés dans la baie de Dingle. Le passage par l’île de Man, sur la deuxième étape, est l’arlésienne de La Solitaire : toujours annoncée, jamais réalisée. On espère que les marins pourront y aller et que l’étape sera aussi très engagée. La troisième étape sera celle de la tentation. Les marins vont aller jusqu’en Espagne en descendant le golfe de Gascogne. Ils vont peut-être sentir l’odeur de la terre leur chatouiller les narines mais ils devront faire demi-tour et retraverser le golfe de Gascogne, qui est un gros morceau. Yann Château a concocté un parcours absolument génial, qui nécessite un niveau d’engagement maximal. Paprec est fier de soutenir les marins qui relèvent ce défi ».
Ils ont dit (avant l’appareillage de Caen) :
Corentin Horeau (Banque Populaire), 7e participation : « L’eau est hyper calme ce matin, le soleil se lève. C’est le calme avant la tempête. Le bateau est prêt depuis longtemps maintenant. Je suis plutôt calme. J’ai un peu chaud. Ça doit être l’excitation qui monte. On a du temps pour se mettre dedans avec le SAS, récupérer les dernières informations météo… ça ne sert à rien de se mettre la pression maintenant. Je vais essayer de faire ma course sans trop regarder les autres comme je fais depuis le début de la saison et de rester sur ma ligne de conduite, que l’on me considère comme favori ou pas. L’année dernière, je pense que j’étais dans les favoris et j’ai fait 13e. On verra bien à la fin. La première étape va être une vraie étape de Figaro. Il faut se mettre dans le bain d’entrée. Il y aura des rebondissements de partout. On va essayer de prendre du plaisir à voir les autres revenir ou à revenir dans les paquets. Je pense qu’il va y avoir beaucoup de changements de leaders. On ne sait pas trop à quelle sauce on va être mangé à l’arrivée en Irlande. On est vraiment dans une étape de Solitaire pure et dure ».
Alexis Loison (Groupe Reel), 17e participation : « C’est ma 17e Solitaire donc suis un peu moins surpris par le jour J mais à la fois il y a toujours le stress. On part quand même pour naviguer pendant quatre jours, ne pas dormir, se priver de pas mal de choses et surtout s’arracher et essayer de bien faire. On essaie à chaque fois de ressasser, se dire que l’on n’a rien oublié, que l’on peut y aller comme ça. Il faut surtout avoir le schéma météo en tête, c’est important. Ça ne va pas être simple, comme chaque départ de Solitaire. Déjà il y a les ingrédients du parcours : une partie côtière qui influence souvent le vent, et beaucoup de courant. Même si pour le moment on a de petits coefficients de marée, ça va vite augmenter. Un fort courant peut engendrer des éventuels passages à niveau. Niveau météo, il y a pas mal de petits phénomènes qui passent avec des fronts très atténués qui sont souvent mal visualisés par les modèles. Il y a une vraie part d’incertitude. Un bateau qui va être 500 mètres à côté de nous peut s’envoler dans une risée que nous on n’a pas. Il va falloir avoir les yeux ouverts. Et puis surtout croire en ses options. On est là aussi pour jouer avec les options que l’on aura. L’ambition est présente, élevée, de faire un truc que je n’ai jamais réussi à faire mais c’est assez naturel de vouloir progresser. J’ai annoncé un podium à minima ».
Victor Le Pape (Région Bretagne – CMB Espoir), 1ère participation : « Ça fait une semaine que l’on est à Caen. On a eu un beau début de semaine. Et un peu de stress ensuite mais c’est logique. Tout le monde m’a dit que l’inverse aurait été inquiétant. Tout va bien pour l’instant. On a hâte de prendre le départ. La montée de chenal qui va être sympa aussi. On va pouvoir étudier encore une fois la météo avant de partir et à 10h30, on sera en solitaire. Au début de la semaine, c’était 80% d’excitation, 20% d’appréhension. Je crois que la jauge est un peu en train de s’équilibrer. J’ai un peu d’appréhension parce que ça reste une grosse étape mais j’ai hâte d’y être. J’ai eu mon frère (Martin) au téléphone hier soir. Il m’a donné plein de petits tips pour passer une bonne étape. Il m’a dit de prendre du plaisir. C’est une belle étape assez longue. On va avoir plein de conditions de vent différentes. Il va y avoir du match. Il y aura pas mal de zones de transitions à gérer. Je n’ai pas forcément de pression particulière parce que c’est ma première. C’est génial. Un top 15 serait pas mal, un top 10 serait extraordinaire. Après, comme sur un Tour de France cycliste, je pense qu’aller chercher des étapes et des bons classements serait pas mal ».
Elodie Bonafous (Queguiner La Vie en Rose), 4e participation : « Je suis prête. Tout est à bord du bateau, j’ai plein de bonnes choses à manger, j’ai la météo et les idées claires. J’ai hâte de partir. Je suis assez sereine. Là, il y a un peu de stress avec la foule, le public… On a toujours peur d’avoir oublié un truc mais le stress que j’avais était plutôt du stress positif qui me booste. J’ai hâte d’être sur mon bateau, sur la ligne de départ, de me mettre un peu dans ma bulle et faire place à la concentration. Je me sens en forme. Ça avait bien fini l’année dernière et bien commencé cette année. Il y a eu un petit stand-by en cours d’année. J’avais un peu peur que le volume de navigation inférieur à celui de mes concurrents me fasse revoir mes objectifs à la baisse, mais je pense m’être bien reposée. J’ai pas mal bossé mentalement, du coup j’ai encore plus l’envie d’être là, d’être en mer toutes les nuits et de me donner à fond. La Solo Guy Cotten, après ma reprise de blessure, a été plutôt positive donc je reste sur mes objectifs de début de saison. L’objectif général est de terminer idéalement dans le Top 5 pour faire mieux que l’année dernière. J’espère réitérer un podium, et surtout ne pas faire de grosse erreur, ne pas prendre trop de temps, ne pas naviguer trop risqué pour ne pas me cramer dès le début de la course. La première étape est une alternance d’un peu de côtier où il y a des courants et des effets de site et de grandes traversées. J’aime bien. Il va y avoir beaucoup de jeu au niveau de la météo, qui va être très incertaine. Je commence à avoir un peu d’expérience. Je pense que ça peut être un avantage de pouvoir avoir cette lucidité et analyse sur la fin de la course. On va voir ».
Ben Beasley (Ocean Attitude, NZL/GBR), 1ère participation : « Je me sens bien. Je suis stressé et excité, mais c’est normal. C’est top d’avoir réussi à être sur la ligne de départ. Ça n’a pas été facile. Je veux faire les choses simplement, naviguer vite, sans prendre de risques. Les modèles météo commencent à bien se dessiner donc j’ai une bonne idée de l’endroit où je veux aller. La marée va jouer un gros rôle mais globalement, je veux rester proche de l’orthodromie. Et au départ, je pense qu’il faut rester proche de la côte. Je pense avoir la détermination nécessaire pour réussir à finir l’étape. Je dois juste faire attention à bien dormir et à bien manger ».
Suivre les concurents sur la cartographie