Transat Jacques Vabre 2023 : fin du mode essorage

Par Figaronautisme.com

Une large partie de la flotte longe désormais les côtes portugaises. Après 48 voire 72h en mode machine à laver, essorage maximal, c’est l’heure de sécher et de profiter d’un temps plus calme. Les humain(e)s comme les machines peuvent souffler et quitter les bottes et le ciré. Les sourires étaient en tout cas bien présents ce matin, à la vacation de 11h.

Du soleil chez les Class40

La première à nous répondre est Estelle Greck (Alternative Sailing - Constructions du Belon). Aux sons de sa voix et de son rire, on comprend que le plus gros est passé : "On a enlevé les bottes, on a rangé le bateau et là, ça y est on prend du plaisir ! Il n’y a plus de vent mais on est contents d’avoir du soleil. C’est agréable de marcher dans le bateau sans devoir se tenir. C’est super fatigant pour les corps et là on peut en profiter pour réparer le bateau. Cette nuit, on a enfin fait des vrais quarts et des grosses siestes. On a pris notre premier repas chaud, Mathieu a mangé des pâtes au beurre nature et moi des nouilles chinoises, mais juste manger un repas chaud c’est hyper appréciable."

Même ambiance à bord de Crédit Mutuel, lui aussi dans le paquet d’avant comme Estelle. Et c’est Ian Lipinski qui nous donne des nouvelles : "Ça va très très bien depuis cette nuit, le vent s’est calmé et on a envoyé le spi. Il fait meilleur, on a pu sécher le bateau. Quand je me suis réveillé en fin de nuit, il y avait plein d’étoiles, ça glissait et là c’est le bonheur quoi, avec les deux nuits qu’on vient de passer ça fait trop du bien. C’était parti un peu sur les chapeaux de roue et avec le mât qu’on venait de remettre, on était un peu sur la retenue au début. Moi, je redoutais pas mal le passage du cap Finisterre avec le front mais on n’a pas eu de gros dégâts donc ça sent bon les alizés. La vie à bord est très sympa avec Antoine, on se connaissait. On fait un peu de bricolage mais, ni lui, ni moi, sommes des grands spécialistes donc on fait avec les moyens et les compétences du bord."

Plus à l’arrière, dans le second paquet, Label Emmaüs commence lui aussi à voir le bout du tunnel. Jérôme Lesieur, plutôt content d’avoir enfin un contact avec la terre.

"Ça commence à sécher un peu ! On a eu une journée pénible hier, on a commencé par accrocher un filet, ensuite on a déchiré la trinquette et ensuite on a eu le même temps que tous les autres. On a quand même perdu 40 milles par rapport aux autres, enfin un de nos concurrents direct mais c’est pas grave, c’est la course. Le bateau avance dans la bonne direction et on essaye de récupérer un peu. Hier c’était de la survie, nous on n’est pas très entraîné on est parti avec un bateau un peu endommagé donc on a merdé quelques manœuvres. On n’est pas encore tout à fait au point mais ça va venir, on sera prêt en arrivant en Martinique ! En tout cas ça fait plaisir de parler !"

Encore un peu de patience en IMOCA

Et dans le sillage de ces Class40, les IMOCA commencent à débouler. Eux aussi en ont bien bavé et l’heure est aux réparations sur l’Occitane en Provence comme nous l’expliquait Clarisse Crémer : "On est dans une période bricolage. On a des petits soucis mais rien, ça nous prend pas mal de temps depuis quasiment la première nuit. Tout va bien à bord. C’était assez fort et on a eu des problèmes de grand-voile, de poches d’eau dans la grand-voile, qui nous ont demandé beaucoup d'énergie à dépenser, dehors, pendant le passage du front, ça nous a un peu achevé avec d’autres petits soucis techniques et un problème de moteur."

Côté Bureau Vallée, Louis Burton, qui a fait le choix d’une route plus près des côtes que ses camarades, s’active aussi : "On n’a pas de pépins techniques et ça c’est quand même chouette. Avec la pénalité (de 5h au moment du départ), on est resté plus longtemps près des terres donc on a moins navigué dans le front. C’était l’objectif de faire la pénalité à cet endroit là, donc on a passé très vite le front et là les conditions sont plutôt maniables. On passe à l’intérieur du DST (au large du cap Finisterre) car on était beaucoup plus positionné à l’est à cause de la pénalité."

Et dans cette flotte IMOCA, les bateaux à dérives sont bien dans le match, à l’image de Louis Duc (Fives Group - Lantana environnement) : "Ça va pas mal, c’est relativement humide, on se fait pas mal secouer mais on arrive près du cap Finisterre. On peut espérer que les températures vont remonter un petit peu. On est dans un petit groupe bien serré (bateaux à dérives), on a été assez vite cette nuit. Ça se passe pas mal, on n’est pas embêté par des problèmes techniques à part 2 ou 3 bricoles. On se repose assez régulièrement."

Dernière marque de parcours chez les ULTIM

Pendant ce temps, dans l’hémisphère Sud, Actual ULTIM 3 est le dernier à avoir passé la dernière marque de parcours autour de l’île de l’Ascension, moment particulier pour Anthony Marchand : "On a bien vu l'île, c'était chouette, mais c’est désertique. On a vu pas mal de bâtiments un peu scientifiques. À ce moment-là, il y avait un grain, on était assez concentré sur le bateau donc c’était pas évident de profiter mais ça avait l’air assez désertique. On remonte enfin. Ils sont toujours un peu longs ces allers-retours en ULTIM mais on est quand même bien en mer. Il reste encore une petite semaine, des milles à parcourir et des embûches devant nous. Là, on essaye de se battre pour revenir dans le match et continuer la bataille avec Sodebo."

Et hier lors du contournement de cette marque, les 5 ULTIM se sont tous croisés, l’occasion d’échanger quelques mots à la radio :

"Thierry a réussi à discuter à la VHF avec Jojo (Sébastien Josse sur Maxi Banque Populaire XI), avec SVR Lazartigue, même si ça captait pas très bien. C’est sympa de croiser les copains comme ça, ça crée des moments d’excitation."

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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