Plongez à la découverte des volcans sous-marins
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Récemment, l’activité sismique de la mer Égée et plus particulièrement du volcan « Kolumbo » ont fait l’objet d’une attention particulière de la part des chercheurs. Selon un rapport publié par la revue scientifique américaine « Geochemistry, Geophysics, Geosystems » (G3), une éruption du volcan méditerranéen « kolumbo » au nord-est de l’île de Santorin en Grèce, est à prévoir dans les 150 prochaines années. Un risque causé par l’accumulation de magma depuis 400 ans dans sa chambre magmatique. Kolumbo est certainement un des volcans les plus actifs de la mer Méditerranée, il se trouve entre les plaques tectoniques égéenne, africaine et le bloc anatolien. Son éruption, totalement imprévisible, pourrait être à l’origine d’un immense tsunami et de retombées de cendres: les nuées ardentes...
D’où viennent-ils et où sont-ils localisés ?
Pour mieux comprendre ce phénomène volcanique, il est important d’interpréter correctement les manifestations naturelles dont les volcans sont la résultante. À commencer par leur apparition. D’ordinaire, l’élément déclencheur de ces formations volcaniques sont les fissures des plaques tectoniques, dans le cas présent, celles-ci sont localisées au fond de la mer. Lorsqu’une fissure est formée, elle représente une issue de sortie pour le magma (roche en fusion composée de gaz dissous et de cristaux) enfermé sous la terre. Ce dernier est fabriqué par la fusion des différentes couches de notre planète, la croûte (surface terrestre visible) avec le manteau (partie située entre le noyau et la croûte). Pour la lave, elle est en réalité du magma ayant perdu beaucoup de gaz une fois arrivé en surface, rien de plus.
Les volcans sous-marins se trouvent dans des zones appelées zone de subductions. Celles-ci sont en d’autres termes, des régions où les plaques tectoniques entrent en convergence, lorsqu’une plaque s’enfouit dans une autre. Il y a subduction uniquement lorsque l’une des deux lithosphères convergentes est océanique, en opposition à la lithosphère continentale.
La composition du magma n’est pas la même pour les volcans sous-marins et les volcans terrestres, tout comme leurs éruptions. Cependant, lorsqu’un volcan sous-marin est plus ou moins proche de la surface de l’eau, ses éruptions sont de type « surtseyen ». Il s’agit là d’une éruption spécifique découverte en 1963, lors de la naissance de l’île volcanique de Surtsey en Islande. La rencontre de la lave brûlante avec l’eau provoque un choc thermique provoquant la vaporisation de l’eau et le fractionnement de la lave. On qualifie ces explosions de « cypressoïdes ». Sinon, pour les volcans sous-marins habituellement plus profonds, le terme d’éruption sous-marine est approprié.
Plusieurs sites comportant des volcans sous-marins localisés existent dans le monde. À notre connaissance Hawaï, l’Islande, le Japon ou encore la dépression de l’Alfar sont des points de regroupements volcaniques sous-marins importants.
Loin de la catastrophe naturelle, ils contribuent à la santé de la biodiversité marine.
Lorsqu’un volcan expulse de la lave, les conséquences ne sont pas seulement désastreuses pour l’environnement autour. Contrairement au contexte terrestre dans lequel elles sont dévastatrices, dans le monde marin, cet événement peut avoir des répercussions positives. En 2021, dans les îles Canaries à La Palma, les chercheurs avaient constaté après l’éruption du volcan Cumbre Vieja, une recrudescence accélérée de la vie marine. Le fer, le magnésium et le silicate présents dans la lave apportent à l’eau des nutriments essentiels et la fertilisent. Ainsi le zooplancton, situé en bas de l’échelle alimentaire marine, indispensable, a été décuplé après l’éruption volcanique du Cumbre Vieja.
À ne pas confondre avec des volcans, les cheminées hydrothermales sont des sections fissurées en forme de colonnes par lesquelles l’eau chauffée par le magma volcanique (à température géothermique) s’échappe. Elles ont été découvertes pour la première fois en 1977, vers les îles Galapagos et se trouvent généralement dans des profondeurs allant de 200 mètres à 2 000 mètres. La température de l’eau peut atteindre 400 °C et la longueur des cheminées 60 mètres de longueur.
Les cheminées hydrothermales tout comme les volcans sous-marins sont de véritables joyaux de la nature. Ils sont la résidence de centaines d’espèces endémiques, notamment grâce à leurs eaux chaudes et les minéraux qu’elles rejettent. Ces milieux pourtant anoxiques (dépourvus d’oxygène) et sombres (lumière nécessaire à photosynthèse), sont très riches et pourtant encore si peu connus.