Un espace marin sous surveillance
Les agents du Parc naturel marin sillonnent toute l’année les eaux du Bassin à bord du navire La Gaita. Ils informent, contrôlent, rappellent les tailles minimales de pêche, vérifient le matériel de sécurité, et interviennent sur les zones sensibles comme le chenal du Courbey, où le mouillage est interdit pour préserver les herbiers de zostères, plante marine protégée essentielle à la biodiversité. Les passes océanes, souvent redessinées par les tempêtes, restent sous étroite surveillance en raison des courants puissants et des brisants.
Vitesse et règles de navigation
Dans l’ensemble du Bassin, la vitesse maximale est fixée à 20 nœuds, mais elle tombe à 5 nœuds dans la Réserve naturelle nationale (RNN) du Banc d’Arguin et à 3 nœuds dans les ports, zones de corps-morts et ZMEL (zones de mouillages et d’équipements légers). Dans la passe Sud, entre le Banc d’Arguin et la Dune du Pilat, un transit est autorisé à 10 nœuds, mais les zones de baignade y sont strictement interdites aux bateaux à moteur. Ces limitations visent à réduire les risques, mais aussi à limiter le sillage qui peut endommager les rives ou mettre en difficulté d’autres embarcations.
Mouillage, échouage et zones interdites
Le mouillage sur ancre est autorisé dans la majorité du Bassin, mais limité à 48h consécutives en été (72h le reste de l’année) et interdit dans les zones de protection intégrale ou renforcée, ainsi que sur les parcs ostréicoles ou à moins de 25 mètres des esteys. Chaque été, la carte des zones de mouillage au Banc d’Arguin est ajustée en fonction de l’évolution des bancs de sable, afin de préserver les secteurs de nidification des oiseaux et les herbiers. Le mouillage de nuit y est interdit dans les zones de protection renforcée, et l’accès à certains secteurs demande une vigilance accrue à marée haute.
Sur l’Île aux Oiseaux, la navigation motorisée est limitée dans la zone centrale, et un cercle de protection entoure la cabane tchanquée n°3, pour préserver ses pilotis fragilisés.
Des usages nautiques encadrés
Chaque activité a ses propres règles.
o Kite-surf : interdit dans la RNN du Banc d’Arguin, autorisé ailleurs dans des zones précises, souvent matérialisées par des chenaux.
o Jet-ski et VNM : navigation diurne uniquement, hors bande des 300 m, avec port obligatoire d’un équipement néoprène de 2 mm minimum et d’un gilet. Les engins une place sont limités à 2 milles d’un abri, les multi-places à 6 milles.
o Ski nautique, wakeboard, bouées tractées : uniquement au-delà des 300 m, avec flamme orange visible et navire en capacité d’embarquer les personnes tractées en plus de l’équipage.
o Plongée : signalisation obligatoire par pavillon Alpha ou bouée, interdite dans les parcs ostréicoles, zones de mouillage et certaines zones fragiles de la côte.
Sécurité et responsabilités en mer
Le chef de bord reste le garant de la sécurité et du respect des règles. La division 240 définit le matériel obligatoire selon la distance d’un abri : gilets, moyens lumineux, extincteurs, feux à main, compas ou GPS, cartes marines... Dans l’« ouvert » du Bassin, le port effectif d’un gilet de sauvetage est obligatoire. Les contrôles peuvent aussi porter sur la présence d’un coupe-circuit sur les navires à moteur et sur la conformité des moyens de communication.
Pêche de loisir : pour sa consommation personnelle
La pêche, qu’elle soit à pied, embarquée ou sous-marine, est strictement réservée à la consommation familiale. Certaines espèces ont des tailles minimales à respecter et font l’objet d’un marquage obligatoire (ablation de la nageoire caudale). Le ramassage des huîtres sauvages est interdit, tout comme la pêche dans un rayon de 15 mètres autour des parcs ostréicoles. Dans la RNN du Banc d’Arguin, des arrêtés spécifiques encadrent la pêche, avec parfois des fermetures saisonnières pour protéger la reproduction des espèces.
Naviguer dans le Bassin d’Arcachon, c’est conjuguer plaisir et respect des règles. Ces règlementations, parfois contraignantes, permettent de préserver un patrimoine naturel exceptionnel et de maintenir la sécurité de tous dans un espace où la fréquentation estivale dépasse les 12 000 bateaux. Connaître et appliquer ces règles, c’est s’assurer que ce terrain de jeu unique reste accessible aux générations futures.
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