
Les formateurs professionnels constatent un intérêt accru pour la navigation. La plupart des stages affichent complets. Envie de grands espaces, désir de liberté et de nature, la tendance est à la hausse pour toutes les catégories d’âge. « Le niveau de réservation est record et il arrive très tôt dans l’année, indique Tom Daune le Délégué général de l’association des Glénans, l’une des structures d’apprentissage les plus importantes d’Europe qui accueille 17 000 stagiaires par an. En ce mois de février, on a doublé les chiffres des inscrits ». Même écho du côté de Marc Helary, le directeur d’Infornav, école basée à La Rochelle. « Sur les plannings on est déjà en train de placer les gens sur octobre ; sûrement un effet de la période Covid. »
Des sensations rapidement
La mer n’est pas cet univers réservé aux athlètes, aux loups de mer aguerris, aux habitants des côtes et aux heureux propriétaires de bateaux. Tout le monde peut en profiter. « Il n’y a pas de prérequis ou de parcours type. 40 % de nos stagiaires sont des débutants qui n’ont jamais navigué », ajoute Tom Daune. Une cession de niveau 1 aux Glénans dure six jours. « Les participants ont tout de suite les sensations assez inédites de réussir à faire marcher un bateau ensemble. » Le formateur assure qu’avec quelques semaines de navigation, on acquiert déjà un niveau d’équipier autonome. L’association propose 4 niveaux pour parvenir au monitorat. « Ceux qui commencent maintenant en formation continue pourront être diplômés en juin et transmettre à leur tour. Une notion très importante pour nous. »
Un permis pour les bateaux à moteur
L’école de conduite Infornav accueille une centaine d’apprentis marins cette année. « En plus des stages voiles, nous développons une formation au permis bateau à moteur », indique Marc Helary. En effet, le pilotage d’un engin motorisé de plus de 6 chevaux requiert l’obtention d’un permis de naviguer, en mer comme sur eaux fluviales. Un sésame suffisant pour les bateaux de moins de 24 mètres, qui permet de s’éloigner jusqu’à 6 milles (12 km environ) d’un abri. Après il faut des extensions qui ne concernent pas les débutants.
A bord, la sécurité d’abord
Les candidats doivent être âgés de 16 ans minimum. La formation comprend une journée de théorie (réglementation maritime, feux et balisage) qui donne lieu à un examen comparable au code de la route. Les candidats suivent 1 h 30 de cours collectifs pour faire le tour des organes essentiels du bateau, 2 h de pilotage à la barre. « Ça peut se faire en deux jours. Évidemment cela ne garantit pas d’être un bon marin. Chez Infornav, nous insistons sur la sécurité et la prévention des risques en mer. Un aspect souvent trop survolé à notre goût. »
Des prix assez abordables
La plaisance reste un loisir assez coûteux. Mais les prix semblent raisonnables pour un sport mécanique. « Il faut compter 570 € pour un stage d’une semaine aux Glénans, hébergement et restauration compris. » Pour la formation permis bateau à moteur, « les prix varient en fonction de la région : 300 € dans l’ouest, 400 € dans le sud et 500 € en région parisienne », annonce Marc Helary.
En France le sport occupe une place particulière, la voile n’y déroge pas. « Le système est plus ouvert que le yachting à l’anglo-saxonne. Ici, des structures accueillent et mettent des bateaux à disposition, explique Tom Daune. Les Glénans ont noué des partenariats avec le Secours populaire et le réseau d’éducation prioritaire et proposent une tarification sous conditions de revenus. Ici, se croisent des populations qui ne se voient pas ailleurs et qui construisent ensemble un projet collectif. »