
L’association des plaisanciers de La Rochelle (APLR), quinquagénaire en 2025, s’est notamment donnée pour mission de former ses (bientôt) 900 adhérents. « Nos formations peuvent être dispensées par des professionnels comme des motoristes, des électroniciens, des skippers… explique Jean-Jacques Coudray, administrateur. Nous sommes ouverts à toutes propositions de professionnels (assureur, éditeur de logiciels, fabricants…) ou d’autres personnes désireuses de partager leur savoir. » Les membres de l’asso peuvent aller jusqu’à prêter main forte à un adhérent sur son bateau pour l’aider à manœuvrer. Outre l’adhésion de 70 €, les sessions sont gratuites ou presque (3 €). « On est dans la tradition de la transmission du savoir, chère au monde de la plaisance. Et puis c’est sympa, ça permet de connaitre plein de gens. » Escale Formation Technique (EFT) est un organisme professionnel, basé à Lorient et La Grande Motte, dont la vocation est de préparer au voyage. « Nous sommes là pour accompagner les gens sur les apprentissages techniques, détaille Laurent Marion, le directeur. Le voilier est une machine complexe qui peut impressionner et rebuter des nouveaux arrivants dans ce monde. » EFT dispense jusqu’à un millier de formations par an.
Un top 4 des formations
Voici le palmarès des formations les plus demandées par les plaisanciers, selon les expériences conjuguées de l’APLR et d’EFT.
Le moteur occupe une surprenante première place. La mécanique interpelle tout le monde. « C’est la formation la plus basique. Elle a toujours été un symbole du début de l’autonomie pour les voileux, peu attirés par le gasoil et les pistons, détaille Laurent Marion. Le moteur, même auxiliaire, est un élément de sécurité fondamental. On peut en avoir besoin en cas d’absence de vent, devant une passe étroite…» Jean-Jacques Coudray confirme l’approche. « Les gens aiment bien savoir comment ça marche, mettre les mains dedans pour savoir se dépanner tout seul, connaitre les précaution à prendre pour l’hivernage. Il ajoute : « Nous avons monté un cours spécial sur les moteurs hors-bord qu’on ne voit plus, enfermés dans des boites par les constructeurs. »
La météo occupe la deuxième place du podium. Dans un contexte où les phénomènes climatiques sont de plus en plus violents et inattendus, une maîtrise minimale des prévisions semble indispensable à tous plaisanciers. Pour dominer ce sujet primordial, il faut « un bon logiciel, trouver de bonnes sources et savoir interpréter les données, explique le directeur d’EFT. Des connaissances incomplètes peuvent amener à faire de grosses bêtises. » Pour consulter les prévisions météo avant de prendre la mer, rendez-vous sur METEO CONSULT Marine.
La troisième place est partagée selon les objectifs. Les membres de l’association des plaisanciers rochelais sont intéressés en nombre par la pratique de la pêche. « Nos sessions tous niveaux peuvent même se terminer à bord. On embarque des adeptes confirmés et des débutants. » Au large de La Rochelle, on trouve, en fonction des saisons, des dorades grises aux beaux jours, des merlans l’hiver ou des céphalopodes.
Pour le public d’EFT, enclin aux voyage au long cours, ce sont les problématiques de la sécurité et de la survie qui prévalent. « On a noté un changement de comportement des navigateurs. Il y a trente ans on partait comme ça. Aujourd’hui, un plaisancier peut en savoir autant sur le sujet qu’un skipper du Vendée Globe. » Les cours dispensés par le pôle de formation ont l’avantage de rassurer avant l’impressionnant projet d’une traversée. « Il faut rappeler que la pratique de la voile hauturière est moins dangereuse que le vélo ou le ski dans certaines contrées », affirme le formateur. Les process d’alerte, d’évacuation et de survie font aussi partie du package de base avant un grand départ. Tout comme les soins. « Nous faisons intervenir des médecins urgentistes navigateurs qui donnent de bons conseils de base : mettre un garrot, recoudre une plaie, faire une piqure… » L’APLR propose aussi une formation qualifiante qui donne accès au premier niveau du brevet de secourisme.
La sobriété énergétique
En peloton serré, viennent ensuite diverses formations dédiées au mode de communication entre les instruments marins par exemple. Les plaisanciers rochelais ont monté un cours technique très apprécié. Au large, les navigateurs doivent aussi apprendre à gérer leur autonomie énergétique. Un module est consacré à cette problématique par EFT. « Il faut apprendre la sobriété, la frustration, les changements d’usage… quelques jours de pilote automatique peuvent compromettre une douche chaude, » sourit Laurent Marion. Le matelotage (nœuds et autres gestes de bases à connaitre à bord), la réparation du dessalinisateur, apprendre à naviguer avec ou sans les équipements modernes, identifier les différentes cartes et apprendre à les lire… le catalogue est vaste, les objectifs aussi.
Au-delà de ses besoins d’acquisition de savoirs, ces petits cursus sont souvent l’occasion de renforcer les liens entre plaisanciers de tous bords. Chez EFT « nous optons pour des formations courtes, deux jours maximum (un panier moyen de 360 €). Nous sommes revenus de la visio, car la rencontre fait partie du plaisir communautaire de renforcer son envie de voyage. »
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