Les microplastiques dans les océans : comment le nautisme peut contribuer à leur réduction

Culture nautique
Par Figaronautisme.com

Les océans, souvent comparés aux poumons de la planète, sont essentiels à la vie sur Terre. Ils régulent le climat, absorbent le dioxyde de carbone et maintiennent l’équilibre des écosystèmes marins. Pourtant, ils font face à une menace croissante : la pollution par les microplastiques. Ces minuscules fragments, de moins de 5 millimètres, envahissent les mers, mettant en péril la faune et les équilibres écologiques. Symbole de notre dépendance au plastique, cette crise reflète l’inefficacité des efforts pour y remédier. Sans une mobilisation rapide, les microplastiques continueront d’endommager la biodiversité marine et d’aggraver le déséquilibre des océans.

Les océans, souvent comparés aux poumons de la planète, sont essentiels à la vie sur Terre. Ils régulent le climat, absorbent le dioxyde de carbone et maintiennent l’équilibre des écosystèmes marins. Pourtant, ils font face à une menace croissante : la pollution par les microplastiques. Ces minuscules fragments, de moins de 5 millimètres, envahissent les mers, mettant en péril la faune et les équilibres écologiques. Symbole de notre dépendance au plastique, cette crise reflète l’inefficacité des efforts pour y remédier. Sans une mobilisation rapide, les microplastiques continueront d’endommager la biodiversité marine et d’aggraver le déséquilibre des océans.

Selon une étude de l’Office fédéral allemand de l’environnement, environ 142 millions de tonnes de déchets plastiques flottent déjà dans les océans du monde entier, et chaque année, six à huit millions de tonnes supplémentaires viennent alourdir ce fardeau. On estime qu'environ 15 % des déchets plastiques se retrouvent à la surface de l'eau, tandis que 15 % s’échouent sur les plages et 70 % s'accumulent dans les profondeurs marines. Cette accumulation au fond des océans provoque une pression sur les écosystèmes, contribuant à un manque d’oxygène et modifiant les habitats marins.

Les données les plus récentes estiment qu’environ 24 400 milliards de fragments de microplastiques flottent à la surface des océans, représentant une masse comprise entre 82 000 et 578 000 tonnes. Fait inquiétant : ce chiffre pourrait être largement sous-estimé. En effet, selon des études de l’Ifremer et de SciencePost publiées en 2023, 95 % de la pollution plastique se dépose sur les fonds marins, échappant ainsi aux méthodes d’analyse traditionnelles. Cette réalité souligne l’ampleur d’une crise qui impacte non seulement l’environnement marin, mais aussi les écosystèmes qui en dépendent et, plus largement, la santé de la planète.

Des impacts multiples sur la vie marine et humaine
La présence de microplastiques dans les océans a des conséquences dramatiques sur la biodiversité marine. Ces particules sont ingérées par des organismes marins à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, des planctons aux grands prédateurs comme les thons. Une étude menée par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) en 2023 révèle que plus de 80 % des espèces marines étudiées dans les zones côtières européennes contiennent des microplastiques dans leur système digestif.
À titre d’exemple, une baleine bleue peut ingérer jusqu’à 10 millions de particules de plastique par jour simplement en filtrant l’eau pour se nourrir, selon RTS. Ces fragments peuvent provoquer des occlusions intestinales et libérer des substances chimiques toxiques, affectant gravement la santé et la reproduction des animaux marins.

Les humains, eux aussi, ne sont pas épargnés. En consommant des poissons ou fruits de mer contaminés, nous ingérons directement ces particules. Une étude publiée dans Environmental Science & Technology en 2022 estime que chaque individu ingère environ 50 000 particules de plastique par an, un chiffre potentiellement sous-évalué lorsqu’on inclut l’eau et l’air.

Par ailleurs, les microplastiques sont suspectés de perturber le système endocrinien et de provoquer des inflammations. Bien que les recherches sur leurs effets à long terme se poursuivent, il est d’ores et déjà évident que cette pollution représente un risque sanitaire croissant.

Nautisme Article

Le rôle du nautisme dans la lutte contre les microplastiques
Face à ce constat accablant, le nautisme peut devenir un acteur de premier plan dans la lutte contre les microplastiques. Les plaisanciers, les skippers, et les professionnels du secteur disposent d’outils concrets pour limiter cette pollution :

- Réduire les plastiques à bord
L’usage de plastiques à usage unique reste courant sur de nombreux bateaux. Pourtant, des alternatives existent : couverts en bambou, gourdes en acier inoxydable, et assiettes compostables, par exemple. L’utilisation de crèmes solaires biodégradables et de wax pour planches de surf en liège peut également limiter les rejets de microplastiques provenant de produits cosmétiques et d’équipements sportifs.

- Soutenir la science marine
De nombreux navigateurs, comme le skipper Fabrice Amedeo, embarquent aujourd’hui des capteurs permettant de collecter des données sur les microplastiques. Ces informations, analysées par des instituts comme l’Ifremer, contribuent à mieux comprendre l’ampleur de la pollution et ses impacts. Selon Ifremer, ces initiatives participent à une meilleure cartographie des zones les plus touchées et à l’élaboration de politiques de nettoyage adaptées.

- Participer aux projets de nettoyage

Des organisations telles que The SeaCleaners mobilisent des plaisanciers pour collecter les plastiques en mer tout en sensibilisant à leur nocivité. Par ailleurs, les nettoyages de plages, même dans les endroits reculés, sont essentiels. Une étude menée sur les îles Pitcairn, dans le Pacifique Sud, a révélé la présence de 4 500 morceaux de plastique par mètre carré de sable, même sous dix centimètres de profondeur. Ce constat montre que l’élimination des déchets ne peut se limiter à la surface visible.

- Privilégier des peintures écologiques
Les peintures antifouling, destinées à prévenir l’encrassement des coques, sont une source importante de microplastiques. Opter pour des alternatives écologiques permettrait de limiter ces rejets, tout en réduisant l’impact global du nautisme sur l’environnement.

Une prise de conscience pour un avenir durable

Réduire les microplastiques dans les océans nécessite des efforts concertés entre scientifiques, gouvernements, industries et citoyens. Si le nautisme adopte des pratiques responsables et soutient la recherche, il peut devenir une force de changement dans la lutte contre cette pollution invisible mais omniprésente.

Cette prise de conscience doit s'accompagner d'un engagement global. Protéger nos océans, c'est garantir la pérennité de leurs écosystèmes et, in fine, notre propre santé. En tant que plaisancier, chaque geste compte pour transformer la mer en un espace d'aventure et de préservation.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…