
Lors de la cérémonie, qui s'est tenu lundi à la mairie de Paris, Paul Watson s'est dit "fier et honoré" de cette reconnaissance de la part d'une ville qu'il considère comme un berceau du débat sur le changement climatique. Connu pour ses actions percutantes en faveur de la protection des baleines et de la biodiversité marine, l'homme de 74 ans a rappelé qu’"aucun changement ne s’obtient sans prendre de risques". Depuis plus de cinquante ans, il lutte activement contre la chasse illégale des cétacés et les atteintes à la vie marine.
Une reconnaissance face aux menaces
Selon Anne Hidalgo, cette citoyenneté d’honneur est attribuée à "des personnes qui sont menacées et qui mènent des combats liés aux droits humains". Paul Watson a récemment vécu une période difficile : arrêté en juillet 2023 à Nuuk, la capitale du Groenland, il a été détenu pendant plusieurs mois à la suite d’une demande d’extradition du Japon, qui l’accuse de dommages et blessures lors d’une opération de Sea Shepherd contre un navire baleinier en 2010. Toutefois, le Danemark a finalement rejeté cette demande, permettant à Watson de rentrer en France, où il vit depuis une décennie.
Convaincu de l’importance de poursuivre son engagement, il espère "arriver au changement sans blesser personne" et insiste sur le fait qu’il a "toujours opéré dans le cadre de la loi". Toutefois, il dénonce l’usage d’Interpol comme un outil de répression contre les activistes et les lanceurs d’alerte, affirmant qu’il est nécessaire de remettre en question son fonctionnement.

Sea Shepherd poursuit son combat
Malgré les obstacles, Sea Shepherd continue d’agir sur le terrain. L'organisation prévoit l’envoi d’un bateau en Islande cet été pour surveiller les activités de chasse à la baleine et dispose d’un autre navire dans l’océan Pacifique près de l’Australie. "Si le Japon retourne dans cette zone, nous serons là", a assuré Watson, déterminé à poursuivre son engagement. Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, souligne que face à "une répression de plus en plus forte", il faut s’attendre à un mouvement de défense de la planète de plus en plus mobilisé.
Anne Hidalgo a conclu son discours en appelant la France à aller plus loin que l’asile offert à Watson et à lui accorder la nationalité française. Un souhait partagé par l’activiste, qui a officiellement déposé sa demande en octobre dernier et se dit "très optimiste" quant à son aboutissement.