
Eric Tabarly était un visionnaire. Il rêvait de voler sur l’eau et sa vision va devenir réalité quelques décennies plus tard. En passant par les JO, l’America’s Cup ou les pratiquants de kite, de surf ou de planche à voile, l’hydrofoil est en train de révolutionner nos pratiques.
Cette envie de voler ne date pas d’aujourd’hui. De tout temps, l’homme a cherché à voler dans les airs, et plus récemment sur l’eau. Au départ du foil dans les sports de glisse, la pratique était très marginale et extrêmement physique. Je me rappelle lorsqu'en 2004 j’ai essayé l’un des premiers hydrofoil pour kite en France... Nous étions fixés à la planche avec des chaussures de snowboard. Au bout de 45 min, la fatigue dans les jambes était immense ! De nos jours, l’hydrofoil a vraiment progressé. Il est devenu moins technique et moins physique que le kitesurf actuel. C’est devenu de la finesse, de la glisse à l’état pur. Cette sensation de ne plus rien entendre, de ne plus sentir le capot sous les pieds est un sentiment si magique qu’on ne peut plus s’en passer. Dans le monde du kite, cette discipline est née dans les années 2000 aux Etats-Unis, et très vite, les kitesurfeurs français ont développé et fait évoluer cette pratique. A l’heure actuelle, la France est à la pointe de cette pratique. Il faut compter entre 1000 et 1500 pratiquants de kitefoil en France. L'hydrofoil connait une croissance exponentielle en France mais aussi dans le monde. Aujourd'hui, les planchistes sont devenus envieux de cette glisse et très prochainement, j'en suis persuadé, de plus en plus de planchistes voleront en bord de plage. Les progrès quotidiens dans ce domaine ouvrent de nouvelles perspectives : le surf, le stand up paddle… Comment ne pas s’intéresser au vol ultime ? C’est comme regarder une mouette jouer avec les courants ascendants générer par les vagues... C’est majestueux, gracieux et si jubilatoire que le sourire est sur le visage de tous les pratiquants ! Suite à cela viendra à coup sûr des problèmes de cohabitation sur l’eau, en particulier entre surfeurs, stand-uper à foil ou non foil. Avec le temps, cela va s’auto-réguler ou se réglementer, ce qui est déjà le cas le cas sur Hawaï. Quoiqu’il en soit, il faut vraiment voir le foil comme une tendance lourde dans le monde du nautisme. La prochaine génération du Figaro sera sur foil, les 40 et 60 pieds travaillent dans cette même direction, même en optimiste on commence à voler. Le 21ème siècle sera un siècle où l’on volera sur l’eau, quels que soient les supports. Plus efficient, moins consommateur d’énergie, c’est l’avenir de nos sports.