Par Figaronautisme.com

Les sparidés sont les poissons les mieux représentés en zone littorale et les plus accessibles au randonneur palmé. La famille compte vingt et une espèces, dont cinq espèces de sars. Trois notamment évoluent très près de la surface. Portraits-photo.

Tous les sars ont une forme générale ovale, avec un corps élevé et plat, et une coloration globale gris argenté. C’est plus par un détail de leur robe ou anatomique qu’ils se différencient. Le sar commun, le sar à tête noire et le sparaillon sont ceux que vous rencontrerez le plus souvent ; ils évoluent très près de la surface. Les deux autres espèces, le sar à museau pointu et particulièrement le sar tambour, vivent plus en profondeur à l’âge adulte.

Crèches à sars

Comme beaucoup de poissons, les sars sont hermaphrodites, en l'occurrence protandres (le mâle devient femelle). La fécondation est externe, elle a lieu en pleine eau. Les œufs sont emportés par les courants et donnent rapidement naissance à des larves, elles-mêmes pélagiques (durant deux à huit semaines). Prêtes à évoluer, celles qui n’auront pas été mangées et auront su profiter des courants arrivent en groupes jusqu’à la côte. Elles rejoignent les zones rocheuses de nurseries, où elles vont se transformer en mini-poissons de quelques centimètres, en adoptant l’allure et le régime alimentaire des adultes (omnivore au stade juvénile, essentiellement carnivore à l’âge adulte). Ces crèches sont essentielles au renouvellement des populations. Elles sont visibles à très faible profondeur, parfois juste sous la surface de l'eau. Des sars d’à peine cinq centimètres y virevoltent !

Le sar commun (Diplodus sargus)

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Le sar commun (Diplodus sargus) mesure de 15 à 30 cm. © Roberto Pillon (via Wikimedia Commons)

C'est le plus commun de la bande ! Il est facilement reconnaissable : les opercules et l’arrière de la nageoire caudale sont bordés de noir, les nageoires pelviennes bordées de blanc. Particularité : la tache noire arrondie sur son pédoncule caudal n’atteint jamais le bord inférieur (à la différence du sar à museau pointu). On le rencontre sur les petits fonds rocheux, les zones d’éboulis et de dalles aux abords des herbiers. Tout l’été, les juvéniles vivent en groupes dans les nurseries, des sites abrités faits de blocs de roches, sable, galets, dans moins de deux mètres d’eau. Le sar commun mesure de 15 à 30 cm. De gros spécimens peuvent s’observer dans très peu d'eau, le matin tôt ou en fin de journée, lorsqu’ils viennent s'alimenter (oursins, moules, crabes, crevettes).

Distribution : commun en Méditerranée. Atlantique Est, du golfe de Gascogne à l’Afrique tropicale.

Profondeur : 1-40 m

Reproduction : hermaphrodite non strict (tous les individus ne changent pas de sexe). Maturité sexuelle à 2 ans (17 cm environ). Devient femelle vers 5 ans.

Le sar à tête noire (Diplodus vulgaris)

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On rencontre le sar à tête noire sur les petits fonds rocheux et les herbiers de posidonies, dans un mètre d?eau.© Wikimedia

La large barre noire qui couvre sa nuque et descend jusqu’à l’angle operculaire est caractéristique. Une autre occupe tout le pédoncule caudal et remonte jusqu’à la base arrière de la nageoire dorsale. Il mesure de 20 à 30 cm. On le rencontre sur les petits fonds rocheux et les herbiers de posidonies, dans un mètre d’eau, mais il est moins attaché que le sar commun aux abris sous roche. C'est une espèce grégaire, qui peut constituer des bancs de centaines d'individus (visibles parfois en pleine eau, stationnaires), mêlant d'autres espèces de la même famille (sars communs, saupes). Les juvéniles occupent les mêmes crèches superficielles que le sar commun et le sar à museau pointu.

Distribution : Méditerranée. Atlantique Est, de la Bretagne au Sénégal.

Profondeur : 1-50 m.

Reproduction : hermaphrodite strict. Maturité sexuelle à 2 ans (17 cm).

Le sparaillon (Diplodus annularis)

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Le sparaillon (Diplodus annularis), le plus petit des sars, aux jolis reflets dorés.© Roberto Pillon (via Wikimedia Commons)

C’est le plus petit des sars (12-18 cm). Le corps est très jaune chez les juvéniles, gris argenté avec des reflets dorés chez les adultes. Les nageoires pelviennes et le début de la nageoire anale sont jaunes (surtout chez les jeunes). La tache sombre du pédoncule caudal est en anneau presque complet. Les jeunes comme les adultes se rencontrent essentiellement dans les herbiers. Plutôt solitaire, c'est un poisson difficile à approcher, qui se faufile à toute vitesse dans la posidonie.

Distribution : commun en Méditerranée. Mer Noire. Atlantique Est, du golfe de Gascogne au Maroc.

Profondeur : 1-25 m.

Reproduction : quelques cas d’hermaphrodisme. Maturité sexuelle à 1 an. La reproduction a lieu d’avril à juin.

Le sar à museau pointu (Diplodus puntazzo)

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Le sar à museau pointu (Diplodus puntazzo). © Anders Finn Jørgensen (via Wikimedia Commons)

Son museau est pointu, ses lèvres le sont aussi, et son corps est plus allongé que celui des autres sars (et plus gros). La tache sombre sur son pédoncule caudal est en anneau complet (à la différence du sar commun). L’arrière de la caudale est sombre. Il peut être assez grand (30-40 cm). Les juvéniles fréquentent les mêmes nurseries que les sars communs et à tête noire. Les adultes vivent plus en profondeur, principalement sur les fonds rocheux accidentés, parfois les zones proches d’herbiers et de sable. Les gros individus sont plutôt solitaires, capables de grands déplacements. Ils sont parfois en compagnie d’autres espèces de sars (le sar commun notamment). L’espèce est peu farouche.

Distribution : principalement en Méditerranée. Atlantique Est, du golfe de Gascogne à la Mauritanie.

Profondeur : 5-50 m

Reproduction : hermaphrodite strict. La reproduction a lieu d’août à septembre en Méditerranée.

Le sar tambour (Diplodus cervinus)

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Le sar tambour (Diplodus cervinus) est aussi appelé sar à grosses lèvres ! Il évolue généralement plus profond que les autres sars, mais peut aussi approcher la surface. © Víctor Cebollada (via Wikimedia Commons)

C’est le plus grand des sars, il mesure en moyenne 30-35 cm (maximum 55 cm !). Il possède 5 larges bandes transversales brunes sur le corps, d’intensité variable (du brun pâle au noir). Les lèvres sont grosses (on l’appelle aussi « sar à grosse lèvres »). Les juvéniles se rencontrent l’été à très faible profondeur dans les petits fonds rocheux, les zones d’herbiers et intermédiaires roche-sable. Ils sont peu farouches et se laissent facilement approcher, à la différence des adultes (qui vivent sur des fonds rocheux d'au moins dix mètres). Poisson plutôt solitaire, qui vit parfois en petit groupe.

Distribution : Méditerranée occidentale (Côte d’Azur, Corse, Iles Mèdes, Tunisie). Atlantique Est, du golfe de Gascogne à l’Afrique du Sud.

Profondeur : adulte 10-50 m. Juvéniles à très faible profondeur.

Reproduction : hermaphrodite strict. Maturité sexuelle à 2 ans (20 cm). Devient femelle vers 5 ans. En Méditerranée, la reproduction a lieu de mars à mai et les larves arrivent sur la côte début juin.

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Un banc de beaux sars tambours (Diplodus cervinus). © Philippe Guillaume (via Wikimedia Commons)

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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