
Descente express entre Ouessant et l’équateur
L’aventure a débuté tambour battant, dès lundi 15 décembre à 21h01min (heure FR) au large de Ouessant pour Thomas Coville et ses six équipiers. L’équipage de Sodebo Ultim 3 a en effet bénéficié d’une fenêtre météo « exceptionnelle » d’après Benjamin Schwartz. « Cette fenêtre nous a permis de naviguer extrêmement proche de l’orthodromie (la route directe), tout au long de l’Atlantique Nord. Nous sommes partis dans un flux de portant bien construit derrière un front avant de suivre une trajectoire très rectiligne.»
Début de tentative dans des conditions musclées
Afin d’y parvenir, il a fallu s’accrocher et prendre très rapidement le bon rythme. « Le début de course a été soudain et plutôt brutal, raconte Léonard Legrand. On a dû s’amariner avec 30 à 35 nœuds de vent et des creux à 5,30 mètres au large du Portugal ». Les sept équipiers n’ont pas ménagé leurs efforts d’entrée de jeu et ont rapidement trouvé le bon tempo.
4 jours 4 heures 2 minutes 25sec à toute allure
Sodebo Ultim 3 a passé le cap Finisterre (mardi), les Canaries (mercredi) et résisté aux dévents prononcés au passage du Cap-Vert (jeudi). Ce vendredi, le trimaran géant traversait déjà le Pot-au-noir, cette zone de convergence intertropicale toujours délicate à négocier. « Il y a eu un gros travail avec la cellule routage à terre (composée de Philippe Legros, Simon Fisher, Chris Bedford), précisait Benjamin Schwartz hier après-midi. Notre point d’entrée était assez Est, ce qui nous a permis d’être le plus efficace possible.»
Un record et une avance qui motivent
Après une traversée rapide du Pot-au-noir, les marins savourent ce premier passage symbolique. Ils ont en effet dépassé l’équateur tôt ce samedi à 01h 03min 30sec. En le franchissant après 4 jours 4 heures 2min 25s de mer, l’équipage s’offre le record absolu sur le tronçon Ouessant-équateur. Il améliore le précédent record, détenu par Spindrift2, avec à son bord un certain Benjamin Schwartz (4 jours 19 heures, 57 minutes en 2019), 15 heures 54 minutes 35 sec.
Si les « Sodeboys » sont fiers de ce temps intermédiaire, tous savent que l’objectif reste le record du Trophée Jules Verne. « Le temps à l’équateur est assez dingue mais ce n’est pas une finalité en soi », rappelle Benjamin Schwartz. Sodebo Ultim 3 est en avance de 1 jour 14 heures et 56 minutes sur le détenteur du record, IDEC Sport, qui était passé en 5 jours, 18 heures et 59 minutes. Thomas Coville et ses équipiers ont donc réussi à se constituer un petit matelas d’avance qui sera important pour la suite. « On a la trace d’IDEC Sport affichée sur notre cartographie à bord, sourit Guillaume Pirouelle. S’ils avaient été très rapides dans l’océan Indien, leur descente de l’Atlantique l’était moins. À ce stade, ça ne veut pas dire grand-chose mais on prend tout ce qui est à prendre ! »
Le cap de Bonne-Espérance en ligne de mire
Désormais, l’équipage de Sodebo Ultim 3 se focalise sur la descente de l’Atlantique Sud. Benjamin décrypte la suite : « l’anticyclone de Sainte-Hélène est bien installé dans une position plutôt Ouest qui va nous obliger à longer les côtes brésiliennes jusqu’à la latitude de Rio avant de mettre le clignotant à gauche. On devrait conserver un peu d’avance sur le record dans l’Atlantique Sud ». Ils sont attendus au cap de Bonne-Espérance d’ici la fin de la semaine prochaine.
La réaction de Thomas Coville, Skipper de Sodebo Ultim 3 juste après le passage :
« C’est un joli début de parcours ! Quand tu oses et que tu tentes une fenêtre c’est la seule partie du parcours que tu peux choisir. Ensuite il faut essayer de construire selon ce qui est prévu en théorie. 4 jours 4 heures, on a réussi notre pari ! Cela fait très plaisir car il y a toute une équipe derrière pour le choix de la fenêtre et aussi pour la réalisation avec nous sept à bord de Sodebo Ultim 3. Forcément ce soir, nous sommes très contents d’avoir réalisé une belle trace. Ça ressemble à une belle trace dans la poudreuse mais en moins facile ! On a bien dévalé en négociant tous les obstacles et les passages des îles grâce à Benjamin et l’équipe de routage. Place à la suite ! »
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