Invasion de physalies : ces méduses toxiques qui forcent la fermeture des plages françaises

Les physalies s'invitent en masse sur les plages françaises
Leur allure translucide et leurs reflets bleu-violet évoquent les méduses, mais les physalies n’en sont pas. Ces organismes marins, originaires des eaux tropicales et subtropicales, ont pourtant fait une entrée remarquée sur le littoral atlantique ces derniers jours, notamment au Pays basque et dans les Landes. À Hendaye, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz, Anglet ou encore à Biscarrosse, les autorités ont été contraintes de fermer temporairement plusieurs plages, face à l’ampleur du phénomène et aux risques sanitaires.
La physalie, également appelée galère portugaise, n’est pas un animal au sens classique du terme, mais une colonie de polypes spécialisée dans différentes fonctions : flottaison, nutrition, reproduction... À la surface, elle se présente sous la forme d’un flotteur gélatineux pouvant atteindre 30 centimètres, tandis que ses tentacules urticants, eux, peuvent s’étirer sur plusieurs mètres. Extrêmement sensibles, ils libèrent une toxine redoutable capable de provoquer brûlures intenses, malaises et, dans de rares cas, des réactions allergiques graves.
Que faire en cas de piqûre de physalie ?
o Ne pas rincer à l’eau douce : cela activerait encore plus les cellules urticantes.
o Utiliser de l’eau de mer pour nettoyer la zone touchée.
o Ne pas frotter : cela pourrait aggraver la lésion.
o Retirer les tentacules restants avec une pince ou une carte rigide (jamais à mains nues).
o Consulter un médecin en cas de douleur persistante, d’éruption cutanée ou de malaise.
En cas de réaction allergique (gonflement, gêne respiratoire, choc), appelez immédiatement les secours (15 ou 112).
Une présence favorisée par les vents et les courants
La prolifération des physalies sur les plages françaises s’explique principalement par la combinaison de vents marins et de courants chauds venus du sud, qui les poussent vers les côtes. Leur arrivée n’est pas inédite - des épisodes similaires avaient été observés en 2022 ou en 2018 - mais leur concentration cette année impressionne les spécialistes. Les conditions météorologiques de la fin juillet ont facilité leur échouage massif, rendant certains secteurs littoraux particulièrement dangereux.
Les sauveteurs, qui redoublent de vigilance, n’ont pas hésité à hisser le drapeau rouge sur les plages concernées. La baignade est strictement interdite jusqu’à nouvel ordre. En cas de contact, les secours recommandent de ne pas rincer à l’eau douce, qui aggraverait la douleur, mais à l’eau de mer, et de consulter rapidement un médecin si les symptômes persistent.
Faut-il s’inquiéter pour les prochaines semaines ?
Si la situation actuelle reste sous contrôle, l’incertitude demeure quant à l’évolution du phénomène. Les physalies ne se déplacent pas activement, elles dérivent selon les aléas climatiques. Tant que les vents de sud soufflent, leur présence sur les plages pourrait se prolonger. Les autorités invitent donc les vacanciers à consulter régulièrement les informations locales avant de se rendre sur le sable.
Leur beauté étrange attire parfois la curiosité, mais il ne faut surtout pas les toucher, même mortes : leurs filaments restent actifs pendant plusieurs jours après l’échouage. Ramasser une physalie pour la prendre en photo ou la ramener comme souvenir est fortement déconseillé.
Spectaculaires mais redoutables, les physalies rappellent que la mer peut réserver quelques surprises, même en plein été. Alors que les vacanciers se pressent sur les plages, la vigilance reste de mise face à ce visiteur venu du large. Un phénomène aussi fascinant que piquant.