Baie de Penghu : archipel taïwanais entre vent, lagons, basalte et navigation insulaire
Un archipel abrité, aux navigations courtes mais techniques
L’archipel de Penghu (ou Pescadores), situé à mi-distance entre Taïwan et la Chine continentale, compte plus de 90 îles et îlots, dont une quinzaine sont habitées. La baie principale se forme autour de l’île de Penghu (ou Magong), la plus vaste, et de ses voisines reliées par ponts ou ferries. Protégée partiellement des grandes houles du Pacifique, cette baie reste cependant soumise aux vents puissants du nord-est en hiver et à des conditions plus clémentes au printemps et en été.
La navigation se fait principalement entre les îles intérieures : Baisha, Xiyu, Jibei, Hujing... Les distances sont courtes, les fonds souvent peu profonds, les chenaux bien cartographiés mais étroits. Les effets de courant entre les îlots peuvent être sensibles selon les marées. La vigilance est nécessaire, notamment dans les passes étroites, souvent bordées de récifs ou d’ouvrages portuaires.
Les mouillages sont nombreux, souvent abrités derrière une île ou dans une anse sableuse. Les fonds sont variés : sable, corail, roche, parfois vase, avec une tenue correcte en général. L’ancrage y est possible, mais réglementé dans certaines zones de réserve ou à proximité des ports de pêche.
Des îles de pierre, de vent et de lumière
Le paysage est saisissant. Les côtes sont basses, bordées de plages claires, de structures en pierre sèche et de falaises de basalte, vestiges volcaniques caractéristiques de la région. Le vent, omniprésent, façonne la végétation rase et les lignes des villages. L’eau est claire, changeante selon la lumière, avec de beaux dégradés autour des bancs de sable et des hauts-fonds.
Certaines îles comme Jibei sont connues pour leurs tombolos spectaculaires, ces langues de sable qui relient deux îlots, ou leurs lagons turquoise accessibles en annexe. D’autres, comme Xiyu, dévoilent de longues falaises noires et des zones désertes. La mer est calme dans les lagons, plus remuante dans les passes, mais toujours navigable pour qui anticipe les courants.
La lumière, franche, parfois brumeuse, donne aux paysages une austérité graphique. Tout semble à la fois simple et structuré. Chaque île devient une escale, chaque passe une transition.
Un monde insulaire encore vivant, entre pêche, temples et écotourisme
Loin de la densité urbaine de Taïwan, les îles de Penghu conservent une forte identité maritime. Les villages sont tournés vers la mer, avec une architecture de pierre sombre et de volets colorés. Les ports sont actifs, animés à l’aube par les retours de pêche. On y voit encore les pièges à poissons traditionnels en pierre, visibles à marée basse, témoignage d’un savoir-faire ancestral unique en Asie.
Les temples taoïstes, omniprésents, jalonnent les côtes. À terre, les marchés proposent poissons séchés, fruits de mer, algues, et quelques spécialités locales à base de seiche ou de cacahuètes. Penghu attire aussi un tourisme discret, intéressé par la nature, les paysages, la plongée ou le kitesurf, ce dernier très populaire grâce aux vents constants.
Les navigateurs peuvent y trouver un ancrage culturel autant qu’un abri naturel : la baie fait encore partie d’un monde insulaire autonome, avec ses rites, ses horaires, son rythme lent.
Une réserve naturelle exposée mais préservée
L’archipel bénéficie de plusieurs statuts de protection environnementale, en particulier dans les zones récifales et autour de certains îlots inhabités. Les autorités ont mis en place des réglementations pour encadrer les activités nautiques : certaines zones sont interdites au mouillage, à la pêche ou à la plongée.
Les eaux sont riches : poissons tropicaux, coraux, tortues marines, oiseaux marins en escale. Des programmes de restauration écologique sont en cours, notamment autour des herbiers marins dégradés. Le snorkeling y est autorisé dans les zones balisées, souvent autour de Qimei ou Jibei, avec une visibilité correcte et une diversité intéressante.
Le courant de Kuroshio, qui longe la côte est de Taïwan, influence aussi le climat et la température de l’eau, ce qui rend les conditions très stables à partir de mai jusqu’à octobre.
Entre vent franc, récifs clairs, villages de pierre et lagons turquoise, Penghu propose une autre manière d’aborder l’Asie maritime : modeste, naturelle, habitée. Une escale pour ceux qui aiment les îles vivantes, les navigations à vue, et le goût du rivage.
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