
Si à bord, en navigation côtière, l’accès à l'eau potable pose peu de problèmes, lorsque l’on envisage de faire une grande traversée cela devient plus compliqué. La solution est de s’équiper d’un dessalinisateur permettant de produire de l’eau potable à partir de l’eau de mer. Un système qui a fait ses preuves aussi bien en course océanique qu’en grande croisière.
Un dessalinisateur travaille sur le phénomène de l’osmose inverse, un principe simple. Pour le mettre en évidence, il suffit de remplir un double récipient séparé par une membrane très fine, avec d’un côté de l’eau de mer et de l’autre de l’eau douce. D’une façon naturelle, une partie de l’eau douce va traverser la membrane pour passer dans l’eau de mer ce qui provoque l’augmentation de son volume et la diminution de sa salinité. Lorsque l’équilibre est établi le volume d’eau de mer est supérieur à celui de l’eau douce. Si on exerce sur l’eau salée une pression supérieure à la pression osmotique, le phénomène va s’inverser. L’eau douce contenue dans l’eau de mer franchit la membrane, c’est l’osmose inverse. Donc pour obtenir de l’eau douce à partir de l’eau de mer, il suffit d’exercer une pression sur celle-ci à travers une membrane très fine.
Eléments d’un dessalinisateur
Les éléments principaux entrant dans sa conception sont la pompe haute pression (55 bars) et la membrane. A ceux-ci viennent s’ajouter des moyens de contrôle (manomètre, sonde salinométrique, électrovanne et débitmètre). La membrane est généralement de type "composite", elle est réalisée avec des feuilles semi-perméables en matière synthétique enroulées hélicoïdalement. En théorie, une membrane dont les dimensions sont de 21 X 2,5 pouces (1 pouce = 21,5 mm) peut fournir en moyenne 35 litres d’eau douce par heure.
Comment entraîner la pompe ?
Sur les bateaux disposant d’un groupe électrogène, le plus logique est un moteur 230 volts. Si vous n’avez pas de groupe, vous pouvez utiliser un moteur 12 ou 24 volts. D’autres solutions sont également envisageables comme l’entraînement mécanique à partir du moteur du bateau ou encore manuellement. Mais, là, uniquement sur les modèles de survie avec une production maximum de 3 à 4 litre par heure.
La consommation électrique
Contrairement à certaines idées reçues, la consommation électrique reste raisonnable. En 230 volts (groupe électrogène), elle est de l’ordre de 750 watts. Sous 12 volts, elle est de 30 à 40 ampères et cela pour une production de 60 litres/h.
Cette consommation est largement compensée par l’alternateur du moteur. Certains modèles possèdent deux moteurs : un de 12 volts et un de 230 volts. C’est la sécurité lorsque l’on dispose d’un groupe. Si on fait du moteur, la production d’eau est assurée par ce dernier et l’énergie est fournie par son alternateur. Si on utilise le groupe, on passe sur le moteur 230 volts.
Sur quel bateau peut-on installer un dessalinisateur ?
Dès que le bateau atteint la taille de 10 mètres, il est envisageable de l’installer. Deux solutions sont proposées monobloc ou en kit. La solution monobloc est la plus simple à installer. L’appareil est livré tout monté, il suffit de prévoir une arrivée d’eau de mer, une sortie d’eau douce vers le réservoir, une sortie au-dessus de la flottaison pour l’eau de rejet et l’alimentation électrique. Le kit permet de séparer les éléments lorsque la place est insuffisante.
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