
Yvan Bourgnon court après le temps sur son tour du monde en solo à bord d'un catamaran non habitable. Après une traversée du Pacifique de près de 20 jours et une courte escale, le marin s'apprête à reprendre la mer en direction du paradis polynésien.
Yvan Bourgnon s'est attaqué au tour du monde en solitaire, sur un catamaran de 6.30 mètres de long et sur 4 mètres de large, à l'automne dernier. Avec un sextant et des cartes sur papier comme simple assistance. Sept étapes plus loin, le défi paraît toujours aussi fou mais le marin avales les milles avec une certaine sérénité. La dernière étape l'a mené des Galapagos aux Marquises, soit 7.000 kilomètres, en 19 jours et 20 heures, sous le soleil ardent du Pacifique. Il a affronté la pétole des premiers jours - lorsque l'absence de vent tape sur les nerfs du marin - avant une semaine de navigation sportive au gré des alizés généreux de 15 à 20 noeuds. Avant de subir une avarie de gouvernail. "A ce moment-là, j'ai eu peur de l'abandon ou de dériver vers l'Australie, a-t-il commenté. Mais pendant ces trois semaines de traversée, j'étais vraiment dans mon élément. Ma traversée difficile de l'Atlantique est maintenant oubliée. Je suis heureux sur mon bateau". Sur ce premier océan, Yvan Bourgnon a connu deux chavirages, un incendie ou encore une révolte dermatologique, sur son bateau sans aucun abri contre le soleil, le sel et le vent. Mais il n'a jamais baissé les bras.
Une fois la terre en vue, aux Marquises, Yvan Bourgnon a senti ressurgir ses souvenirs d'enfance. Le marin a vécu à Nuku Hiva lorsqu'il avait neuf ans. Et désormais, un autre moment très émouvant lui tend les bras: en Polynésie française, Yvan Bourgnon va retrouver son frère, Laurent. "J'ai hâte! Cinq ans que je n'ai pas vu mon frère... Un grand moment en perspective."